Flash-Back

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« Tu comptes me demander de sortir avec toi ? - Tu accepterais ? - Essaie et tu verras. »

Installé contre son torse, dans ses bras, nos mains liées et nos doigts enlacés, je regarde le soleil se lever au-dessus des pierres tombales. "Louis... on va y aller." Je sens son souffle sur ma peau et son nez qui frotte doucement ma joue.

"Non.

- Tu t'endors.

- C'est pas vrai."

Je le sens sourire dans mon cou, ses lèvres frôlent ma clavicule.

"Si, c'est vrai."

Il me berce toujours et j'ai du mal à garder les yeux ouverts. Quand on traverse le cimetière, je suis dans la vase. Comment il fait pour tenir en dormant si peu ? Moi-même en ayant dormi cette après-midi, je suis complètement mort. Il ouvre la portière passager et pose les couvertures sur la banquette arrière, avant de monter en m'entraînant derrière lui à cause de nos poignets attachés qu'on refuse de séparer. Il se faufile souplement à sa place et moi je me laisse tomber sur mon siège. Il glisse sa main sur la mienne, on passe la première vitesse ensemble. Je remercie son Range Rover d'être un véhicule automatique. Il conduit doucement, je regarde sans réellement le voir le paysage défiler à travers la vitre. Il caresse doucement ma main avec son pouce et quand il se gare dans sa cour arrière, je suis sur le point de m'endormir. On sort tous les deux en passant de son côté. Il s'appuie contre la voiture et moi je m'appuie contre lui. Je commence à libérer nos poignets.

"Tu ne restes pas avec moi ?

- Pas aujourd'hui."

Nos mains enfin libérées, il enroule ses bras autour de ma taille en gardant le bout de tissu entre ses doigts. Il m'attire à lui.

"Pourquoi ?

- Parce que tu as besoin de dormir.

- S'il te plaît."

Quand il me regarde avec ses grands yeux verts de cette façon-là, c'est dur de résister. Je n'ai qu'une seule envie, lui prendre la main, monter son vieil escalier de pierre et m'endormir dans ses bras mais je ne peux pas. Je sais qu'il ne dort pas quand je suis là et peu importe nos poignets, ou le bout de tissu, il n'arrivera pas à dépasser sa peur aussi facilement.

"Tu as besoin de te reposer."

Il ferme les yeux et colle doucement son front au mien. "Je sais." Il a à peine murmuré, on sait tous les deux qu'il a besoin de temps. On ira doucement, lentement et je sais qu'à nous deux, on y arrivera mais d'abord, je veux qu'il dorme, qu'il se repose. On reste un moment appuyés contre sa voiture, on n'a pas envie de se séparer tout de suite. Ni lui, ni moi. Il caresse mon dos, j'ai posé ma tête sur son épaule, j'observe son profil. Je n'avais jamais fait attention au grain de beauté qu'il a sur la mâchoire, je le caresse du bout des doigts.

"Je me demandais..."

Il baisse les yeux vers moi et une fois de plus, je me sens stupide. Je me mords la lèvre.

"Est-ce que je pourrais avoir ton numéro de téléphone ?"

J'ai l'impression d'être une adolescente qui flirte pour la première fois. Je ne sais pas comment l'expliquer, mais il me déstabilise. Avec lui, j'ai l'impression de tout vivre pour la première fois.

"Tu comptes me demander de sortir avec toi ?"

Je hausse un sourcil.

"Tu accepterais ?"

Il resserre tendrement ses bras autour de moi.

"Essaie et tu verras."

FIN FLASH-BACK

Allongé dans mon lit, je sors enfin de ma rêverie. Je caresse le bout de papier que je tiens à la main. Le bout de papier sur lequel il a noté son numéro. J'ai dormi toute la journée. Aujourd'hui non plus, je n'ai pas été en cours et depuis que je me suis réveillé il y a une heure, je pense à lui. À lui et à la nuit qu'on a passée. À la nuit qu'il m'a offerte en s'ouvrant à moi. La plus belle depuis que je le connais. Quand je suis avec lui, j'ai ce sentiment constant que je peux le perdre à tout instant, comme si rien n'était sûr, comme si rien n'était gagné. Que d'une seconde à l'autre, il peut se refermer. Tout est instable avec lui, rien n'est acquis et je crois que c'est ce qui me plaît. C'est ce qui fait que chaque petite chose qu'il me donne a de l'importance, que chaque moment qu'on passe ensemble compte.

Je l'ai frappé, insulté, giflé, vomi dessus, embrassé. On a dormi, cuisiné, lié nos poignets ensemble... et il nous a fallu tout ce temps et toutes ces choses pour échanger nos simples numéros de téléphone. Rien n'a de sens. Rien n'en a jamais eu avec lui et rien n'en aura jamais. On écrit peut être notre histoire dans le désordre mais après tout quelle importance ?

J'ai longtemps hésité sur le nom à lui donner dans mon répertoire. Harry ou Anonyme. Finalement j'ai choisi la signature de chacun de ses mots.

« H. »

Essaie et tu verras.

SMS : Harry Styles accepterais-tu de sortir avec moi ?

SMS : Oui.

124 jours, un SMS et je suis officiellement en couple avec Harry Styles, le gars asocial, dangereux, fui et respecté par toute une fac d'étudiants.

124 jours, un SMS et je suis officiellement en couple avec Harry Styles, le gars le plus renfermé, violent, tendre et attentionné que je n'ai jamais rencontré.

124 jours, un SMS et je suis officiellement en couple avec Harry Styles, le gars dont je suis en train de tomber amoureux.

« C'est trop tard pour dire non maintenant. J'ai trop besoin de toi. » - Harry

DEGRADATION Tome IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant