DEGRADATION Tome II

Chapitre huit

Il a tout foutu en l'air.

« Je n'ai jamais voulu lui mentir. Je n'ai jamais voulu lui cacher. Je n'étais pas prêt. Il n'avait pas le droit de voir ça. Il n'avait pas le droit de faire ça. Il m'a trahi. » - Harry

DIMANCHE

15 H

Quand j'ai ouvert les yeux, Harry était là. Pas là avec moi dans le lit mais là dans la chambre, dos à moi, à son bureau en train d'écrire. Quand j'ai regardé l'heure et que j'ai vu qu'il était presque 15h, j'ai compris qu'il avait eu le temps de partir dans la nuit et de revenir avant mon réveil. D'ailleurs il était déjà douché et entièrement habillé. Mais peu importe, il était là dans la pièce et c'était vraiment agréable de le voir en ouvrant les yeux, de ne pas être seul. Après m'être étiré, je me suis levé sans bruit et j'ai marché jusqu'à lui. Il a légèrement sursauté quand j'ai passé mes bras autour de son cou et que j'ai embrassé sa nuque avant de poser ma tête sur son épaule.

"Bonjour."

Il a refermé le cahier dans lequel il était en train d'écrire et il a retiré les écouteurs de son iPod avant de tourner sur sa chaise en me prenant dans ses bras pour me faire asseoir sur ses genoux.

"Tu as bien dormi ?"

J'ai hoché la tête avant de l'enfouir dans son cou, je n'ai pas pu m'empêcher de sourire tellement c'était agréable de se réveiller de cette façon-là. Assis à califourchon sur lui, mes bras enroulés autour de son cou et ma tête littéralement enfouie dedans, je suis resté un long moment comme ça pendant qu'il recommençait à écrire le temps que je sorte doucement du sommeil. Je n'ai pas cherché à savoir ce qu'il faisait, j'étais trop occupé à frotter mon nez contre sa peau. Je crois même que j'ai dû somnoler au moins une demi-heure tellement j'étais bien. Je n'avais pas l'air de le gêner alors j'en ai profité. J'aime être dans ses bras, vraiment. Ce n'est même plus aimer, ça en réalité, c'est devenu un besoin. J'ai besoin d'être dans ses bras, j'ai besoin de l'avoir contre moi, j'ai besoin de le toucher ou de le sentir auprès de moi. Je me sens bien quand je suis contre lui. Je me sens en sécurité et surtout je le sais en sécurité lui aussi puis il a ce calme en lui, tout le temps, qui m'apaise. Je ne saurais pas comment l'expliquer mais il est apaisant, il est tendre et doux. Même quand je dormais à moitié la tête sur son épaule et qu'il était en train d'écrire, je sentais souvent qu'il m'embrassait la tempe ou qu'il me caressait les cheveux. Je sais que je devrais m'être habitué à sa douceur maintenant mais j'ai l'impression de la redécouvrir à chaque fois. J'espère vraiment que le jour où il réussira à se réveiller à mes côtés, tous nos matins ressembleront à celui-là.

Quand j'ai enfin réussi à me sortir entièrement du sommeil, je me suis légèrement retourné pour voir ce qu'il faisait. "Qu'est-ce que c'est ?" Je n'ai pas cherché à lire pour autant et il a dû le sentir car il a pris le temps de finir la phrase qu'il était en train d'écrire, avant de fermer une nouvelle fois le cahier. C'est seulement là, une fois bien fermé, que je l'ai observé. C'est un cahier en cuir marron qui se ferme par une attache, il y a plein de choses griffonnées et gribouillées dessus.

"C'est mon journal.

- Tu écris un journal intime ?"

Il a baissé les yeux vers moi en hochant la tête. "Hm-hm." Puis il a posé ses lèvres sur les miennes avant d'attraper un sac qui venait d'une boulangerie posé dans un coin de son bureau.

"J'ai acheté des viennoiseries. J'ai pris un peu de tout car je ne savais pas ce que tu aimais."

On a déjeuné tous les deux assis à son bureau, moi dans ses bras en regardant des vidéos drôles sur Youtube sur son Mac. Bon OK, j'étais le seul à les trouver drôles mais je m'en fous, j'ai toujours eu le rire facile. Et je crois qu'il aime m'entendre rire car il souriait et moi j'aime le voir sourire. On croquait chacun notre tour dans les croissants, chocolatines, pains aux raisins avant de donner la fin à Connard -qui n'attendait que ça à nos pieds. C'était le meilleur réveil de ma vie. Le meilleur réveil à 3h de l'après midi.