Destruction

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Gandhi a un jour prononcé ces mots : « La vie persiste au sein même de la destruction. »

J'envie Gandhi et la force de ses mots. J'aimerais être capable de lui dire, de lui faire comprendre. Certaines marques lui appartiennent et d'autres appartiennent à Samantha, mais ni Louis ni elle ne sont responsables. Ce besoin de couper, d'enfoncer ces lames dans ma peau, de voir ma chair sortir, mon sang couler, sentir l'aiguille refermer une plaie ouverte. Ce besoin constant d'aller toujours plus loin dans la souffrance seulement pour ressentir... la douleur ? Non, je n'aime pas la douleur, je la déteste, mais elle me maintient en vie. C'est la vie que j'ai besoin de ressentir. Si je souffre, c'est que je suis vivant. Si mon corps peut avoir mal, c'est que mon sang coule dans mes veines. Si je ressens la douleur, c'est que mon cœur bat encore, et si mon cœur bat, cela veut dire que je suis en vie. Ils ne comprennent pas, ils ne peuvent pas comprendre. Ni mon père, ni mon psychologue, ni tous ces médecins. Je me rappelle encore de leurs mots.

"Tu es un danger pour toi-même."

Ils refusent de comprendre. Ils ne comprennent pas que le seul danger, c'est eux, eux qui essaient de m'en empêcher. J'ai passé trop de temps avec l'envie de mourir. Me faire du mal me maintient en vie. C'est un jeu, un duel permanent avec la mort, avec moi-même. Un duel dont j'ai besoin. Un geste de trop, une entaille trop profonde au bon endroit et tout s'arrête. Comment Louis pourrait-il comprendre que ces lames représentent ma vie ? Qu'à travers elles, je ne cherche pas à mourir, seulement vivre. Tant que je me détruis, c'est que je veux rester en vie parce que :

« La vie persiste au sein même de la destruction. »

Le jour où j'arrêterai de me détruire, ce sera la fin.

- Harry

DEGRADATION Tome IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant