Chapitre douze

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« Jean-Paul Sartre a écrit : "La violence, sous quelque forme qu'elle se manifeste, est un échec." À chaque fois que je perds le contrôle, à chaque fois que je deviens violent, j'ai l'impression d'échouer. C'est en moi, toute cette colère et toute cette violence, elles sont en moi. Elles font partie de moi. » - Harry

"Il a usurpé mon identité !

- T'exagères pas un peu là ?"

Je regarde Liam offusqué. Il attrape une pomme et me la lance, je la rattrape au vol et la pose sur mon plateau avant de lui faire passer une assiette de... j'en sais rien du tout en fait. Je fais une grimace de dégoût avant de la lui tendre. Les joies des cantines universitaires : Avoir aucune idée de ce qu'on mange.

"Il m'a accusé à sa place d'avoir volé un livre !

- On avait sept ans Louis !

- Et alors ? J'ai été traumatisé.

- Rien que ça.

- Tu ne te rends pas com... attends, t'es en train de te foutre de moi là ?

- Moi ?"

Il prend un air choqué.

"Je n'oserais pas.

- Rappelle-moi pourquoi tu es mon meilleur ami déjà ?

- Parce que je suis un mec génial et que sans moi, t'es largué."

Je lui mets un coup d'épaule en lui faisant un signe de tête.

"Avance au lieu de raconter des conneries."

Nos plateaux en mains, on cherche une table de libre pendant que j'insulte encore Lukas Sanders d'avoir usurpé mon identité, quand on était en primaire -parce que oui c'est CLAIREMENT une usurpation d'identité. Et je pourrais l'insulter encore longtemps sauf que...

"Je vais la tuer."

Je m'immobilise, Liam doit suivre mon regard car je l'entends murmurer un 'outch', il peut ouais. Outch comme il dit. Harry est installé à une table à quelques mètres de nous toujours avec son livre et sa canette de Coca et... Eleanor. Eleanor assise sur la table en mode allumeuse-mini-jupe-décolleté-et-j'entortille-ma-mèche-autour-de-mon-doigt. Je n'ai même pas besoin d'entendre ce qu'ils se disent pour savoir qu'elle est en train de le draguer. Je reconnais sa façon de faire, à un million de kilomètres. Elle m'a fait le coup tellement de fois quand elle voulait passer de plan-cul-baisé-une-fois à plan-cul-régulier-et-plus-dans-sa-tête. Je bouillonne de l'intérieur. On se dirige vers eux, je pose mon plateau sur la table en la fixant directement.

"On ne vous dérange pas trop, ça va ?"

Elle ne m'avait pas vu arriver, elle sursaute légèrement avant de sauter de la table pour se remettre debout, un sourire provoquant aux lèvres. "Awww Lou..." Sauf qu'Harry la coupe et là je jure sur tout ce que j'ai de plus cher au monde que je regrette de ne pas avoir filmé la scène. "Pas du tout. Eleanor m'expliquait qu'elle pourrait me faire jouir plus fort que toi." Je hausse un sourcil sans la quitter des yeux, je ne veux pas rater une seule miette de son visage qui se décompose.

"Oh vraiment ?

- Je lui ai dit que je n'étais pas intéressé."

Il hausse simplement les épaules avant de se relever. "Je dois y aller, j'ai cours dans cinq minutes." Il récupère sa veste et son sac. "Tu viens toujours ce soir ?" Je hoche la tête. "Toujours." Il pose ses lèvres sur les miennes, fait un signe de tête à Liam et Eleanor avant de filer et putain que je l'aime lui et sa façon d'être. Je le regarde s'éloigner et quitter la cafétéria avant de reporter mon attention sur l'autre pouffe et mon meilleur ami et il est clair que si moi, je suis habitué au comportement et à la façon de parler d'Harry, ce n'est pas le cas de tout le monde. Eleanor est blanche et rouge à la fois et Liam doit se mordre le poing limite pour ne pas exploser de rire. Et moi ? Moi je suis clairement amusé par la situation. Je sais que je devrais plutôt être en colère ou inquiet qu'une fille canon -parce que j'ai beau ne plus être attiré par elle, même être à la limite du dégoût, elle reste quand même loin d'être moche - allume mon mec- mais ce n'est pas le cas. Je réalise que c'est parce que j'ai confiance en Harry. Vraiment. Pas une seule seconde, quand je les ai vus ensemble et que j'ai compris ce qu'Eleanor faisait, je n'ai eu peur. Bon d'accord, j'ai eu envie de la tuer mais je ne me suis pas inquiété. Harry n'est pas du genre à me tromper et je ne sais pas... j'ai confiance en lui tout simplement. Alors ouais cette situation m'amuse. Se faire recaler par un mec, ce n'est pas tous les jours que ça lui arrive, ni se faire humilier. Ce n'est pas ce que voulait faire Harry, l'humilier. Je sais qu'il parle comme ça vient, il ne cherche pas à savoir si les choses se disent ou pas. Mais là -putain- c'était quand même magique et hors de question que je n'en profite pas. Je lâche un rire clairement moqueur en croisant mes bras sur mon torse.

DEGRADATION Tome IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant