Juste Pour Danser

#14

La journée se termine. Théo a fini plus tôt et Jen' rentre avec sa mère, je dois donc rentrer à pieds.

J'avance tranquillement, quand j'aperçois Thomas, assis sur un banc pas loin, une bierre à la main. Je baisse la tête et j'avance, plus vite.

Mon regard croise le sien puis il s'exclame :

-Belle prestation cette après-midi, les JAT'S, c'est ça?dit il.

-Ouai,...Merci.

Il pose sa main à côté de lui, me demandant de m'asseoir. Voyant son état : triste et dans l'alcool, je m'assoit.

Un silence s'installe entre nous. Puis je le brise :

-Tu as perdu quelqu'un ? Demandais-je.

-Une amie.

-Toutes mes condoléances ...

-Elle n'est pas morte.

-Comment ça ? Comment tu as pu la perdre alors ?

-En faisant une connerie. Elle était seule, je l'ai acceuilli et rejetée en partant avec quelqu'un d'autre ...

Moi... Je ne réponds pas. Lui ne dit rien non plus. Puis je redis :

-Tu as perdu quelqu'un avec les attentats ?

-Ouai... mon père ...

-Je suis vraiment désolée pour lui ...

-Il ne m'aimais pas. Il ne me connaissait pas. Et moi non plus, enfin seulement depuis samedi, quand j'ai su sa mort...

-Je suis encore désolée...

-Ce n'est pas grave. Par contre, nous, c'est plus grave. Je suis vraiment désolé de t'avoir rejetée comme sa, de t'avoir trahie, de t'avoir renvoyée ... je...

Il jette un vif regard inquiêt puis étonné derrière moi puis reprends :

-Mais bon ! C'est comme ça ! T'avais raison, je ne te voulais que pour un soir !

Je ne comprends plus ... il allais s'excuser !

-Salut bébé !

Il se lève et prends dans ses bras Maëla, il l'embrasse langoureusement devant moi. Quel culot ! Je serre les dents, m'aprête à partir quand :

-A demain Awa ! Me dit Thomas.

Je me retourne, lui fait un léger sourire faux puis rentre en direction de chez moi.

Mais ce n'est pas possible d'avoir autant de culot ! Quelque chose me dit que si Maëla n'était pas là les choses ne se passeraient pas pareil...

-hun ! Hun ! Kiss kis ! Hun !

Je me retourne vers le bruit : un mec d'environ mon âge avec sa bande simule des bruits "génants" quand je passe devant eux.

-C'EST BIEN TU SIMULE BIEN ! Dis-je en continuant mon chemin.

-Connaisseuse ? Me dit-il en me rattrapant.

J'entends ses pas derrière moi, je m'arrête net et le regarde. Malgrès la nuit, je découvre les traits de son visage : la machoire bien dessinée, des cheveux à la mode des foot-balleurs, des yeux sombres et une sourire en coin.

Je lui sourit et dit :

-Non, intuitive !

-Cachotière ?

-Pff !

-Timide ?

-Pff ! C'est toi le timide ouai ! Dis-je en rigolant.