Quand elle en ressortit lentement le lendemain midi, elle avait bien la tête d'une personne qui avait profité de ses dix huit ans.
Elle s'appuya un instant contre l'embrasure de la porte, certainement prise d'un autre vertige.
Elle avait le teint aussi pâle qu'un malade se réveillant après un coma éthylique de deux semaines, des cernes profondes à faire peur, et des yeux injectés de sang qui auraient pu la faire passer pour une droguée.
Vous l'aurez compris : malgré son habituelle apparence soignée, elle avait aujourd'hui piètre allure.
Ah, les joies des cuites d'adolescents...
De plus, la pauvre se fit presque aussitôt prendre la tête par Felipe qui vint lui rappeler qu'elle devait rencontrer quelqu'un le soir même. Il m'avait aussi mit au courant peu de temps avant, mais avait préféré lui dire lui même.
- Il est vraiment important que vous y alliez, insista t-il. Où George pourrait bien rompre tout contact avec nous.
- Je ne laisserais pas cela arriver, assura t-elle.
Pour une fois elle parlait avec sérieux.
S'était-elle enfin résolue à se comporter de manière responsable? Cela restait à voir.
En tout cas, un acte responsable l'attendait aujourd'hui. Auquel elle ne souhaitait pas forcément se plier, j'en étais certain. Un homme vint pour elle et ils entrèrent dans une pièce, accompagnés d'une domestique. Dino et moi n'avions pas le droit de les accompagner, ce que je comprenais.
J'entendis quelques cris derrière la porte, et un sourire m'échappa. J'étais aussi déjà passé par là, à l'exception faite que la douleur n'avait presque rien représenté pour moi.
Quand elle repassa la porte quelques heures plus tard, elle affichait une expression crispée qui me fit rire.
Elle me lança un regard courroucé.
- Oui, bon, ça va hein, s'énerva t-elle. Ce n'est pas tous les jours que l'on se fait tatouer un grand aigle dans le dos.
Elle ferma les yeux un instant, et fit une légère grimace.
- Et puis les ailes sur les omoplates, c'était le pire, reprit-elle, comme pour se défendre. Mon dieu quelle horrible sensation. Vous, je ne veux plus jamais vous voir, ajouta t-elle à l'attention du tatoueur qui ressortit à son tour.
- Pas de soucis mademoiselle, ria t-il. Maintenant que c'est fait, c'est à vie, plus besoin de moi, lui assura t-il.
Puis il s'inclina légèrement devant elle et repartit en sifflotant, tel un petit fil de pute.
Quand la journée fut passée et que le moment du fameux rendez-vous fut venu, je la suivis jusqu'au quartier obscur où il devait avoir lieu.
C'est à dire à la périphérie du territoire Est de la ville, qui lui appartenait, et également proche du territoire Ouest, appartenant à la famille Mul. Cet emplacement géographique était l'une des raisons pour lesquelles laisser ces gens la lâcher ne serait absolument pas stratégique pour elle.
Je marchais derrière elle, suivis par d'autres hommes, vers l'intérieur d'un bâtiment. Depuis le temps que je faisais cela, je devais avouer que je n'étais plus guère surpris du genre de lieu où se tenaient ce genre de rencontres.
Il était rare que cela se fasse confortablement, dans une demeure privée.
Actuellement nous étions dans ce qui avait autrefois été une école. Les couloirs, d'une longueur exaspérante, débouchaient sur des dizaines de classes dont nous pouvions voir l'intérieur, encore meublées de cadavres de pupitres désormais inutilisés, grâce aux larges fenêtres constituées tantôt de vitres brisées, tantôt de carreaux poussiéreux.
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Yours [GOT7 - Jackson]
Fanfiction[ Mafia Families - Tome 2 ] /!\ IMPORTANT /!\ Pensez à lire la Partie I ("Mine") avant~ (ceci est la suite) :3 Après l'histoire sulfureuse de Keira et JB, vous demandez vous ce qu'il advient des autres personnages ? *sourire mystérieux et pervers* J...