Chapitre 36 : Quand il y a des baffes qui se perdent.

1.3K 123 112
                                    


À genoux sur le sol et vidée de toute émotions comme si mon esprit venait de quitter mon corps, je fixais son corps étendu au sol, le sang coulant toujours de son crâne, et ses yeux clos comme s'ils n'allaient plus jamais s'ouvrir.

J'étais entourée par les paires de jambes des hommes qui s'étaient déplacés jusqu'ici pour m'emmener je ne savais où, mais j'étais incapable de relever la tête vers eux.

Ils me regardèrent ramper vers lui du mieux que je pouvais avec le poids terrible de ma douleur psychologique qui m'écrasait au sol, tout en m'adressant d'abjectes ricanements bestiaux.

J'aurais voulu pouvoir penser qu'ils allaient tous me le payer, mais hélas, je n'allais certainement pas vivre assez longtemps pour avoir le plaisir de savourer chacun de leurs trépas avec la délectation qu'ils m'auraient procurés.

Je parvins finalement à coté de lui et levais une main tremblante vers son visage dont le teint s'était considérablement éclairci, et me rendis compte que le mien était inondé de larmes.

Mais sans considérations aucune, je fus soudainement remise debout avec brutalité par deux mains m'ayant soulevé par les bras, puis on m'entraîna sans ménagement loin de lui, faisant fi de mes hurlements désespérés et de mes vaines tentatives de me libérer.

J'étais en route vers les véritables enfers, et le Diable était déjà en train de m'y attendre.


Je me promis donc que si l'occasion se présentait, je lui ferait bouffer ses cornes.


Lors du trajet, je fus respectablement maintenue ligotée sur la banquette arrière, et coincée entre deux armoires à glaces qui prenaient toute la place, m'étouffant alors de leurs corps en plus de leurs insupportables présences.

Essayant de ne pas me laisser aller à la dépression alors que j'étais déjà dans de sales draps, je tentais de maintenir hors de ma conscience mes doutes sur le fait que Jackson soit mort ou non.

Parce que cela n'aurait strictement rien changé au fait que MOI j'allais mourir.

Toutefois je devais avouer que les chansons déprimantes pour personnes âgées qui passaient à la radio depuis notre départ ne m'encourageaient pas à la positivité.

Constatant que les deux hippopotames en costumes du Dimanche qui m'avaient visiblement prise pour un substitut d'accoudoir semblaient tout deux se faire royalement chier, je décidais d'apporter un peu de gaîté dans l'habitacle en proposant d'un ton sympathique de changer de chaîne.

« Ta gueule. » fut la seule et unique réponse grommelée par type du côté passager.

Ah d'accord.

S'il le prenait comme ça...

Je n'allais certainement pas me taire pour son bon plaisir.

- Vous savez, commençais en toute innocence, vous n'êtes pas obligé de faire ça. J'ignore quel genre de baratin vous a sortis l'autre type qui veux me piquer ma place en agissant comme un gamin capricieux et jaloux, mais si vous vous rangez dans mon camps, je peux vous promettre un salaire beaucoup plus élevé. Et ce n'est pas une blague ! assurais-je, très sérieuse.

Je me tus un instant pour jauger les réactions de ces quatre malfrats, attendant qu'au moins l'un d'entre eux ne montre un signe d'hésitation qui aurait pu m'encourager à continuer sur cette voie.

« Ta gueule. » se contenta de répéter le mec de devant, comme une litanie monotone.

À croire qu'il ne savait dire que ça, comme dans cet anime pour enfant ou des petits monstres passent leurs temps à crier leurs noms à tout va.

Yours [GOT7 - Jackson]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant