Chapitre 9 : À Chacun sa méthode pour noyer ses problèmes.

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Boum... Boum... Boum... Boum...

Assise près de ma tête de lit, je me cognais répétitivement la tête contre le bois, dans le vain espoir que chacun de ces chocs efface une pensée supplémentaire, mon esprit n'étant plus que chaos.

Et cela faisait déjà une bonne heure que je répétais ce manège, qui aurait pu laisser de sérieux doutes sur l'état de ma psychée à quiconque m'aurait aperçu agir de manière aussi flippante.

Probablement alerté par le bruit suspicieux, quelqu'un ouvrit doucement la porte et entra dans la chambre.

Je tournais brièvement la tête pour voir de qui il s'agissait.

C'était Dino.

Bien.

Je préférais que ce soit lui plutôt que l'actuel objet de mon égarement mental.

Je retournais à ma tentative d'euthanasie passive, ignorant l'air perplexe de Dino, qui, désormais habitué à mes extravagances, se retira discrètement.


Après moultes tentatives de me vider l'esprit, qui furent toutes aussi inefficaces les unes que les autres, je fini par comprendre ce dont j'avais réellement besoin.

J'allais vers mon armoire et troquais mes vêtements contre une basique tenue de sport, puis je sortis de la chambre avec une seule idée en tête.

- On sort, dit-je simplement.

Il comprit que ce n'était pas la peine de répondre et, sans un mot, pris ma suite vers l'extérieur de la maison.


Le stade d'athlétisme était un endroit où j'avais eu l'habitude de venir, quand j'étais un peu plus jeune. Je faisais alors de la course.

Mon record ? 14 secondes au 100m.

Mais j'avais vite renoncé à cette activité en prenant de l'âge.

La principale raison étant que mon amour de grand-père, paix à son âme, insistait déjà pour me faire accompagner par des gardes aux allures particulièrement peu avenante, qui mettaient tout le monde mal à l'aise. Ce qui avait évidement fini par m'affliger.

Bref.

Je sortis mes écouteurs et mon Ipod et lançais une musique bien agressive, du métal avec des cris, des cris et encore des cris, avant de commencer à m'échauffer, Dino veillant calmement sur le bord de la piste éclairée dans la nuit par les lampadaires du stade.

Je me plaçais enfin sur la ligne de départ, et attendis que l'aiguille de ma montre eut fait un tour complet, dans une posture d'amorçage de course.

Lorsque la flèche arriva sur le 12, je m'élançais presque avec rage.

Je retrouvais vite mes réflexes et parcouru en énergiques foulées le tour du terrain de 400 mètres.

Et, étant toujours d'aplomb en revenant à mon point d'arrivée, je poursuivis sans m'arrêter.

Plusieurs fois de suite.

Au fur et à mesure que l'air vint à me manquer, je tentais d'oublier cette sensation d'essoufflement lorsqu'il avait lâché mes lèvres.

À chaque tiraillement qui marquait mes muscles, je tentais d'oublier le contact de mon corps contre le sien.

A chaque fois qu'une brise soufflait, me caressant la peau avec insistance, je tentais d'oublier la sensation de ses mains sur mon visage.

En épuisant mon corps, je fatiguais mon esprit, pour tenter de l'oublier, tout simplement.

Yours [GOT7 - Jackson]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant