Le lycée, une galère

CHAPITRE I

Chapitre 1
Je m'activai pour enfiler mon grand manteau rouge alors que la tartine entre mes dents menaçait de s'écraser sur le parquet.

-Dépêche-toi Ed! gronda Alphonse anxieux.
-J'me dépêche, c'est juste compliqué de manger, de faire son sac et d'attacher son manteau en même temps!
-Je t'avais dit de te lever plus tôt et de le préparer hier soir mais tu n'en as fait qu'à ta tête!
Dès que j'eu passé la bandoulière de mon sac au dessus de mon épaule, Al me prit par le poignet, m'obligeant à presser le pas. J'engloutis rapidement la tartine de confiture puis demandai:
-Pourquoi t'es si pressé? Y'a pas le feu au lac.
-C'est la rentrée Ed, alors autant faire bonne impression dès la première classe du lycée pas comme en sixième! me reprocha Al presque méchamment.
C'est vrai qu'à cause de ma fainéantise et de mon appétit, nous étions arrivés avec une heure de retard dès notre premier jour au collège. Mais ce n'était pas de ma faute! Après tout, à quoi ça pouvait servir d'aller apprendre ce que je savais déjà? J'avais perdu douze ans de ma vie entre ses murs alors que j'aurais su plus pendant trois jours dans une bibliothèque.
-Ed! pesta Alphonse alors que je ralentissais le rythme.
Je repris du poil de la bête pour accélérer. Nous arrivâmes finalement.
En chemin, nous avions été surpris par une violente averse. Mais Al ne s'était pas arrêté pour s'abriter et je ne pouvais pas me résoudre à rester seul.
Et c'est dégoulinant d'eau gelée que j'arrivai sous le préau. J'aperçu Russell, notre ami de toujours et, surtout, fameux complice de connerie. Je n'aurais peut-être pas dû l'interpeller car dès qu'il me vit, il explosa de rire.
-Tu as l'air d'un chaton blasé avec cette allure, se moqua-t-il en se maintenant les côtes.
-Qui est aussi petit qu'un haricot rouge qu'on pourrait l'écraser super facilement?! m'enrageai-je aussitôt.
-Toujours aussi susceptible, remarqua le garçon en se calmant.
-Je ne suis pas susceptible, boudai-je.
Je croisai les bras puis soupirai-je:
-Tu as vu dans quelle classe j'étais en regardant?
-Edward Elric, Seconde Neuf avec Russell Tringahm, Alphonse Heiderich et Winry Rockbell, énonça Sheska fière de sa mémoire.
C'est vrai qu'elle nous impressionnant toujours avec sa mémoire d'éléphant. La dernière fois qu'Al lui avait prêté un livre, elle avait pu lui réciter tous les chapitres sans faute!
-En prof principal on a Mr Mustang, prof de chimie, finit pas ajouter Russell.
-Mustang? C'est pas une marque de voiture ça? remarquai-je.
-Euh... si je crois.
J'essorai mon manteau imbibé d'eau. Mes cheveux étaient complètement emmêlés et ressemblaient à un gros sac de nœuds. Je soufflai -nouvelle journée sans aucun charisme. Ne trouvant plus Alphonse au milieu de la foule d'élève, je lui envoyai:
"T'es ou?"
"Je cherche ma classe, je crois que je suis en 2nde3. Mais je suis pas sur de connaitre quelqu'un."
"C'est nul qu'on soit pas dans la même classe."
"J'te le fait pas dire. On va devoir se taper les chemins jusqu'a la maison tout seul."
"Ouais."
Je bloquai le clavier le mon portable. Ça faisait six ans qu'on n'avait pas été séparé à l'école.
-Ça va pas chaton? dit Russell d'un ton moqueur.
-Ferme-la, m'énervai-je.
-Al n'est pas avec nous alors tu vas être encore plus embêtant que d'habitude.
-Qui est embêtant?!
Russell sourit. Il m'observa un instant puis me fit:
-T'as bien reçu un uniforme pour le lycée, non?
-Pourquoi?
-Je sais pas si tu as fait attention mais, tout le monde est en uniforme.
Je baissai les yeux.
-Quoi? questionna le grand blond, ne me dit pas que...
-Si! J'ai commandé un uniforme de taille moyenne toujours trop grand! hurlai-je, mais c'est pas moyen, c'est gigantesque!
-T'as pas recommandé après?
-Bah... si.
-Et?
Je croisai nerveusement les bras. Russell éclata de rire.
-Non?! C'était toujours trop petit?!
-Non!
-Si!
-Je te dis que non!
-T'es minuscule!
-Qui est minuscule, espèce de microbe?!! criai-je.
La cloche retentit. Russell continua à rire sans s'arrêter me suivant pour ne pas se perdre.
-Hello, Edo! me lança Winry en courant vers moi.
Elle m'embrassa puis jeta un coup d'œil à Russell qui se tordait toujours autant de rire.
-Qu'est-ce qu'il a lui? demanda la jeune blonde intriguée.
-Wi... Winry, fit-il à bout de souffle, devine... devine pourquoi il n'a pas son uniforme!
Il se remit à rire.
-Sans importance, conclus-je en le laissant dans son fou rire infernal.
Winry ne chercha pas à en savoir plus. Venant de Russell, ce n'était pas anodin qu'il rit comme ça. Nous nous dirigeâmes tous les trois vers une salle de chimie pour retrouver notre prof principal -logique. La porte de la salle était déjà ouverte alors nous nous installâmes. Russell se calmait doucement. Je remarquai des regards glisser dans me direction.
Bon, c'est vrai que je n'étais pas très discret. Manteau rouge, pantalon de cuir noir, débardeur noir, chaussures compensées, cheveux tressés... personne ne me ressemblait. Et je le souhaitais. Je ne me trouvais pas beau. A vrai dire, je détestai surtout cette masse au milieu de mon visage qui ne ressemblait pas à un nez.
Je posai ma joue au creux de ma main. Je m'ennuyais. Autant aujourd'hui que les autres jours de l'année où il y avait cours.
Le prof de chimie fit son entrée, nous saluant vaguement.
Il était beau. Assez jeune aussi. De courts cheveux noirs, des yeux d'onyx, une peau laiteuse... et une expression satanique et absolument insupportable!
Si je l'avais vu en dehors des cours, j'aurais juré qu'il était tout sauf prof. Il avait un air rebelle avec sa chemise au col détaché, aux manches remontées et à la cravate encore détachée. J'aurais juré qu'il sortait du lit.
Le prof jeta sa mallette sur le bureau et s'assit en frottant son front avec sa paume. Il marmonna d'incompréhensibles phrases avant de commencer l'appel.
Il arriva très rapidement à mon nom.
-Edward Elric, appela-t-il en regardant qui lèverait la main.
Je soulevai péniblement le bras. Le prof me jeta un regard foudroyant dès qu'il me vit.
-Et ton uniforme? me demanda-t-il.
Russell explosa de rire.
-Trop petit, rit-il.
Le prof eu un sourire amusé. Je suis sûr qu'il avait une envie folle de me demander de me lever. Mais de toute façon, je ne lui aurais pas obéit. Si c'est pour me faire honte, non merci.
Le prof reprit l'appel.
Dès qu'il eu appelé Winry -R en fin d'alphabet donc Rockbell toujours dernier-, le prof nous distribua les carnets -inutile...- puis les emplois du temps -très intéressant!-. J'étais si impatient de voir mes horaires que je le lui arrachai presque des mains. Et, malheur, je ne finissais jamais avant 17h. Le matin pouvait encore aller -9h, 9h, 10h, 9h et 8h. Mais le soir! J'aller passer... 29h en cours!
J'étais révolté contre cet emploi du temps pourris.
-Un problème, Elric? me demanda sadiquement le professeur.
-Non aucun, ironisai-je les sourcils toujours aussi froncés.
-Eh bien, lis-nous le règlement du lycée puisque tu es si en forme, grogna-t-il.
-Certainement, fis-je en levant les yeux.
Toujours la même réaction. Tous les ans, remarquant mon insolence, les profs me faisaient lire ce fichu règlement, espérant que je sois plus "respectueux". Mais rien ne changeait et l'établissement refusait de se séparer de moi -pour mon intelligence et mes notes, pas pour ma personne. Etonnement, je n'avais jamais eu d'heures de colles. Mais étrangement, cette année je sentais que je n'allais pas m'en sortir sans dégât. Ce prof n'avait pas l'air à être du genre à respecter les élèves, et je n'allais pas faire exception. Je crois même que ça allait être pire vu que je n'avais aucun respect pour mes aînés. Je lus très rapidement un article puis m'endormit sur mon bureau tellement l'ennui me pesait.