CHAPITRE XI

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La larme de tristesse d'Envy s'était transformé en larme de rage.
-C'est moi qui gagnerait.
C'est étrange mais à ce moment j'avais seulement l'impression d'être un objet...
Le lycéen s'enfuit. Roy -Mustang- se tourna vers moi.
-Ca va? demanda-t-il.
-Oui. Dites, c'est vrai que vous m'aimez ou vous l'avez simplement fais croire pour qu'Envy me laisse tranquille?
J'avais sortis la question qui tue. Elle était si directe, que Roy ne sourit qu'après quelques secondes.
-Qui sait? fit-il vaguement.
La sonnerie retentit dans les couloirs. Nous ne bougeâmes pas. Il me sourit joliment. Mais... ça me paraissait complètement impossible qu'il m'aime! Jamais un professeur ne s'intéresserait à moi sauf pour mes notes! Jamais un homme comme lui ne pourrait tomber amoureux d'un petit gringalet -oui, je l'ai dit- aussi laid que moi!
A vrai dire, je crois que moi, je tombais amoureux de lui. Comment résister à cette allure nonchalante? Comment dire non à ce regard onyx et à ce charisme?
Mais ce n'était pas normal! Un élève et un professeur ne pouvait pas être amoureux! Déjà pour la différence d'âge mais aussi parce que ces personnes étaient des hommes! Peut-être que Russell arrivait à oublier le regard des autres sur lui mais moi, ça m'était complètement impossible! Surtout si cet homme était aussi beau et remarqué!
-Tu devrais aller en cours Edward, me conseilla Roy.
-Oui.
Je retournai dans la salle de chimie. Très vite, je pris mon sac et repartis, essayant d'éviter Roy -ce qui fut impossible. Le professeur ferma la porte derrière lui puis m'interrogea:
-Edward, est-ce qu'Envy t'a embrassé?
Son visage était triste. J'eus du mal à lui mentir. Ça me brisait littéralement le cœur.
-Tant mieux alors, dit-il avec un si grand sourire que je culpabilisai d'autant plus.

Je sentais qu'il me dévisageait. C'était affreusement gênant.
-Au fait, je te ramène ce soir, reprit-il, j'irais tout expliquer à ta mère.
-Tutrice, corrigeai-je.
-Oui, tutrice.
Je m'en allai discrètement. Je m'en voulais terriblement de lui avoir mentit mais... je n'aurais pas supporté de voir son visage tordu de rage.
Je marchai un moment dans le couloir, touchant doucement mes lèvres. Envy m'avait volé mon tout premier baisé. Mais vraiment tout premier. Souvent, on ne considérait pas un baisé donné en maternelle ou en primaire comme LE premier baisé... je n'en savais rien puisque je n'avais embrassé personne. Aucune fille, aucun mec, jamais ma mère... jamais personne.
Ce baisé me perturbait grandement. Envy embrassait si bien... même si je ne pouvais pas comparer avec quelqu'un d'autre. J'avais envie de revoir ce sale androgyne. J'avais envie qu'il me ré-embrasse.
J'avais les hormones en ébullition. Quelle horreur!


Le lycée, une galèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant