CHAPITRE VII

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-Edward? m'interrogea le professeur, tu es sûr que ça va?
Je relevai la tête et m'enfilai un verre d'alcool qui m'arracha la gorge.
-Putain! Que c'est booooonnnn! hurlai-je.
Je me tournai vers Mustang puis demandai:
-Au fait, c'est quoi vot' nom?
-Tu peux me tutoyer en dehors des cours tu sais?
-Ouais mais c'est quooooiiii?
Pourquoi est-ce que je demandai ça moi? J'étais si bourré que je n'arrivais pas à me contrôler.
-Pourquoi est-ce que tu veux le savoir?
Arrête de me poser des questions! J'allais répondre c'est ça le pire! Ce prof était méga sadique!
-Sinon j't'appelle Royounetttttt.
C'était si suave! Ecœurant. Ces voyelles étirées à la fin des mots me donnaient la nausée.
-Roy.
-Hein? fis-je le plus élégamment du monde.
-Mon nom est Roy.
-J'peux t'appeler comme çaaa?
-Si tu veux.
Il avait le sourire aux lèvres. Quel sadique! J'allais le tuer s'il ne me faisait pas taire tout de suite!
-Dis Royyy?
-Quoi Edward? me questionna-t-il comme s'il attendait que je déballe toute ma vie.
-Est-ce que t'aime Envyy?
-Pourquoi est-ce que tu me demandes ça?
Putain fais-moi taire!
-Vous avez déjà fait l'amour ensembleeee?
C'est quoi cette question? Pourquoi est-ce que je cherchais à savoir ça?
-Oui, on a été en couple pendant quelques années. Depuis qu'il est en 5e jusqu'à son année de Seconde.
-Ca a duré longteeeemmmmps.
Achève-moi putain! Et puis, je n'en avais rien à foutre de sa relation avec Envy. Peut-être que j'étais un peu jaloux mais il n'y avait pas de raison! Je me sentais vide lorsque je les voyais ensemble. Je me sentais toujours vide. Jamais seul mais c'est comme s'il me manquait quelque chose. Pas de l'amour j'espère! J'ai toujours trouvé les filles trop pleurnichardes.
-Mais on a cassé et je ne l'aime plus comme avant, si c'est ce que tu veux savoir, fis le professeur avec un sous-entendu.
Il me dévisagea un moment puis questionna les garçons, pas très nets non plus, à mes côtés:
-Je vous ramène?
Mais ils étaient si embués par l'alcool qu'ils ne répondirent pas. Roy -puisque je peux l'appeler comme ça maintenant- soupira alors:
-Vous allez dégriser chez moi.
Le professeur pris Russell et Alphonse sous le bras, il me porta sous l'autre et accrocha Hugues à ses épaules. Il avait l'air malin. Roy nous déposa sur la baquette arrière de la voiture, mais, encore conscient, je me glissai sur la place passager à l'avant.
-Tu es sûr que tu veux rester là? me demanda Roy.
-Ouiiiii.
Le professeur m'attacha au siège à l'aide de la ceinture. Je sentis ses lèvres frôler mon omoplate. Un doux frisson me parcourut entièrement. J'étais euphorique. Mon corps était entouré de ces longs bras finement musclés, son visage était si proche de mon cou... son nez près de ma nuque...
Je sursautai à l'arrêt de la voiture. Je devais m'être endormi. Il n'y avait plus personne dans la voiture. Roy devait les avoir emmené chez lui. Je me frottais douloureusement la tête. Qu'est-ce que je pouvais avoir mal... mais j'étais encore bourré. Je ne sentais pas encore mes jambes. Roy revint dans la voiture. Il me détacha puis me sortit en me soulevant les jambes et le dos.
-Ca va Edward? Tu vas mieux? me demanda-t-il.
-Oui... un peu, balbutiai-je.
Mon prof marcha jusque chez lui. Il me déposa sur le canapé dans le hall.
-Tu peux dormir ici? me questionna-t-il.
-Oui bien sur.
Je souris. Roy monta les escaliers.
-Tu as besoins de quelque chose?
-Non c'est bon. Merci.
Je retirai mon pantalon, mes chaussures et mes chaussettes. Je pris un plaid dans mes bras. Tout ça ne m'apportait aucun réconfort. Perdu, je montai les escaliers pour retrouver Roy qui m'apaisait. Je toquai à une porte où il y avait encore de la lumière.
-Oui?
J'entrai, le plaid serré contre moi.
-Je peux dormir ici? demandai-je timidement. -Euh... si tu veux, hésita un instant le prof.
Je m'installai dans le grand lit de Roy et m'enfonçai dans les couvertures froides. J'étais si bien qu'à peine rentré, je fermai les yeux.


Le lycée, une galèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant