CHAPITRE III

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Envy suivait Mustang des yeux. Je lus sur ses lèvres:
"Trois, deux, un..."
Un portable sonna. Le prof répondit nonchalamment.
-Ah! Oui, attends, je suis en cours, je sors.
Il nous ordonna de garder le silence et d'être sage avant de sortir. Envy sourit:
-Ce n'est pas très malin, ça fait 2 ans que la même personne l'appelle à cette heure.
-La même personne?
-Une femme en tout cas. A chaque fois, c'est une femme. Elle a toujours une voix sensuelle.
-C'est un dragueur ce prof?
-Pire! Il couche avec toutes les femmes! Il en a toujours une nouvelle! Ca a l'air de le faire chier tout ça. Mais j'm'en fous...
-T'es en terminale? interrogeai-je étonné.
-Ouais. Et toi t'es en Seconde à mon avis. T'es assez mignon et plutôt sexy pour ton âge.
Je ne répondis pas, gêné par ses propos. Envy s'approcha de moi, un grand sourire sur les lèvres.
-Timide ou coincé? demanda-t-il.
-Aucun des deux! hurlai-je.
-Je pencherais plus pour coincé alors.
Le brun s'approcha si près de moi que je grimaçai et le repoussai.
-Qu'est-ce que tu fous?! m'énervai-je.
-Je te trouve super beau, nabot, avoua-t-il avec un sourire si large que je me demandai si ce n'était pas une blague.
Je devais être rouge comme une pivoine. Ce mec était complètement dérangé! Il me draguait, je ne rêvais pas!
-T'es si coincé que t'arrives même pas à prononcer un mot, se moqua-t-il.
-Je ne suis pas coincé!
-Je parie que tu t'enfermes à double tours dans ta chambre, que t'as ta couverture sur les genoux et que tu mets la musique à fond quand tu te masturbes, me dit-il le plus finement du monde.
-Ca ne te regarde pas!
Il amena son visage face au mien puis se retira ébahis.
-Ne me dis pas que tu ne te masturbes pas, gloussa-t-il.
-C'est pas ta vie!
-Non! C'est vrai? Tu ne te donnes même pas ce petit plaisir?
-Et alors?
-Mais t'es le mec le plus coincé du cul de cette Terre ma parole!
-En quoi ça te regarde?! Oublie ça! hurlai-je honteux.
-J'ai affaire à une jeune vierge alors, sourit-il.
-Ne me compare pas à une fille! Et puis, je ne suis pas gays alors lâche-moi!
Envy jeta un coup d'œil à mon pantalon.
-Pourtant, ce pantalon de cuir est très aguicheur. Et il te moule très bien.
Un sourire ravi apparu sur son visage cruel. Le prof entra dans la salle, épuisé par sa longue conversation avec cette dame. Envy ne s'écarta pas de moi et ma grimace ne fit que s'intensifier. Mustang nous regarda étonné puis dit à Envy:
-Je suis désolé mais c'est mon élève alors va te chercher une autre proie.
Un sourire brisa le visage glacé du prof. Mustang s'approcha de moi et m'écarta du brun qui ne perdit pas son expression satisfaite.
-C'est la guerre, grinça Envy.
L'heure se finit dans la minute. Complètement déstabilisé, je pris promptement mon sac avant de tomber après m'être pris les pieds dans la bandoulière. Je me relevai vivement puis courus vers la sortie. Dès que je fus à l'extérieur, je pris une bouffée d'air pour me préparer à la route seul.
J'aurais voulu remercier Mustang de m'avoir habilement "sauvé" d'Envy mais je savais que ça allait finir mal. Alors autant garder le silence. Je le remercierais demain lorsqu'il n'y aura plus personne. Comme ça, il pourra me mettre des heures de colles sans que je me foute la honte.
Après 15 longues minutes de marche, je m'arrêtai. Izumi allait me passer un de ces savons. Rien qu'à cette pensée, mon envie de rentrer s'atténua.
-Besoins d'aide pour rentrer? me demanda Mustang à bord de sa Mercedes noire.
-Non merci, je suis bientôt arrivé...
-Bon, alors je te laisse.
-Non attendez! hurlai-je.
Mustang recula pour être à ma hauteur. Il me dévisagea en attendant que je lui déballe tout.
-Je... je voulais vous remercier pour tout à l'heure! Merci de m'avoir aidé à me sortir de ce pétrin!
-Quel pétrin? fit innocemment mon professeur tout sourire.
J'esquissai un sourire.
-Allez, monte, m'invita Mustang d'un geste de tête.
J'obéis. Dès que je fus assis et attaché, il m'interrogea:
-Alors? Par où?
-Près du collège. Vous voyez où c'est?
-Oui. Mais c'est encore à 10 minutes à pieds. Comme fais-tu pour marcher sur ce chemin tous les matins?
-J'ai un ami. Mais comme nous ne sommes pas dans la même classe, cette année risque d'être longue.
Mustang arrêta de moteur de sa Mercedes puis me proposa gentiment:
-Je peux passer te chercher si tu veux. Tu commences aux mêmes horaires que moi sauf le jeudi.
-Sans problèmes, m'enthousiasmai-je, mais que me vaut cette gentillesse subite?
-Comment ça subite?
-Vous avez passé la matinée à vous foutre de moi ou à me passer des savons.
-Tu es insolent, tu n'as pas d'uniforme, tu dors en cours, tu te bats avec un terminal et tu voudrais que je ne dise rien? s'étonna-t-il.
Effectivement, dit comme ça, ça le faisait moins.
-En plus, reprit le prof en soupirant, tu es quelqu'un que je rêvais d'avoir dans ma classe. Tu es si intelligent que je suis heureux de te compter parmi les 9 de moyenne.
-Vous avez baptisé les autres élèves, les 9 de moyenne?
-Oui -sourire-, toi, je te gardais "chaton".
Je fronçai les sourcils.
-JE-NE-SUIS-PAS-PETIT! m'enrageai-je.
-Oui oui Edo-chaton, sourit-il satisfait.


Le lycée, une galèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant