CHAPITRE XIX

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    Je me m'enfouis dans la couverture de Roy qui étais assis à mes côtés. Nous n'avions plus prononcé un mot depuis que j'avais "avoué" que ce salaud faisait partie de mon entourage. Je ne croyais pas que Roy sache qu'il était mon père. Mon parent direct.
Le prof enfila doucettement ses doigts dans mes cheveux blonds qui dépassaient de la couverture. Aucun de nous deux n'osait prononcer un mot.
Roy se coucha près de moi, collant son dos au mien.
-Qu'est-ce que tu me caches? m'interrogea Roy à voix basse.
-Rien, réussis-je à prononcer.
Un nouveau silence fut marqué. J'avais encore froid.
Roy ôta la couverture de mon corps. Il me dévisagea un moment puis me questionna:
-Tu as peur?
-Non. De quoi aurais-je peur?
-D'Hohenheim.
-Peur de lui? Non jamais!
Je tentai de me cacher sous cette couverture mais Roy la tenait si fermement que je ne pus même pas la déplacer.
-Tu as peur Edward. Tu as peur de lui.
-Arrête ce n'est pas drôle! hurlai-je la gorge serrée.
-Tu as peur qu'il te rejette s'il te retrouve. Qu'il t'abandonne comme avant.
-Tais-toi!
-Avoue Ed. Avoue que tu as peur de ça. Avoue-le.
-Non!
Roy se tut. Je n'avais pas réussit. Ma voix tremblait, mes mains avaient de nombreux soubresauts et mes yeux versaient d'horribles larmes.
Je passai mes paumes sur mes paupières. Je retenais mes gémissements.
Roy retira mes mains de mon visage.
-N'aie pas honte de tes sentiments, me souffla-t-il, je sais que tu as peur que cet homme t'abandonne à nouveau et je sais que ça te rend triste. Pourquoi ne m'as-tu rien dis?
-Je... je n'aime pas... je ne veux pas que quelqu'un sache ce que je ressens... je n'aime pas ça...
Mon professeur m'enlaça.
-Eh bien moi, j'aime quand tu te lâches devant moi. J'aime quand tu me dis tout mais je haïs ceux qui me cachent des choses. Même si ça fait mal, dis le moi, s'il te plait.
Il laissa un petit moment s'écouler avant de reprendre:
-Je veux partager ta tristesse. Je ne veux pas que tu endures tout, tout seul.
Je n'arrivais pas à arrêter ces satanées larmes. Je me sentais affreusement vulnérable. C'était horrible.
Roy caressa ma joue humide puis l'embrassa. Il me serra encore plus fort contre lui et me murmura:
-Chut... calme-toi Edo. Ca va aller.
-M'appelle pas Edo, grognai-je.
-Tiens? Tu vas mieux?
Je hochai la tête esquissant un sourire.
-Tu sais que tu vas te faire tuer par ta tutrice en rentrant? me fit-il.
-Ouais mais elle me le pardonnera assez vite étant donné que j'ai fuis ce gymnase qui portait le nom de ce connard.
Roy se tut. Je sentais qu'il brûlait d'envie de me demander "qu'est-ce qu'il est pour toi?". Alors, après un instant je répondis à son silence:
-C'est mon père.
-Quoi?! hurla-t-il d'étonnement.
-Tu as bien entendu, je suis le fils unique de Van Hohenheim Elric, Edward Elric.
-Ouah... je n'aurais jamais imaginé que vous étiez si proche.
-Proche est un grand mot. Il nous a abandonné avec ma mère alors que j'avais deux ans et elle est morte de tristesse quand j'avais dix ans car elle avait l'espérance qu'un jour, il revienne. J'ai simplement son sang dans mes veines. Et rien ça, ça me rend malade d'ailleurs.
Roy me dévisagea jusqu'au moment où je me cachai sous sa couverture tellement le rouge me montait au joues. Je ne supportais pas être un centre d'attention aussi observé. Le professeur me demanda subitement:
-Quand tu parles de moi, tu dis que je suis ton amant ou ton prof?
-Prof...
-Et quand tu penses à moi?
-Pareil.
-Est-ce que tu m'aimes?
Je me découvris.
-C'est quoi cet interrogatoire?
Le professeur m'embrassa avec fougue. Je me laissai faire très docilement, fermant doucement les yeux, le laissant entremêler ses doigts avec les miens. Lorsqu'il s'arrêta, il continua:
-Parce que j'aimerais vraiment être ton amant. Pas seulement un prof avec qui tu sortirais juste pour le plaisir ou simplement parce qu'il te l'a demandé. Mais tu as peut-être honte de moi...
-Non jamais de la vie!
Son sourire sadique me rassura. Etrange non?
Nous nous ré embrassâmes. Le pr... mon amant resta un peu collé à moi me soufflant des mots d'amour à l'oreille puis il se redressa.
-Je te ramène? me questionna-t-il.
-Quelle heure est-il?
-Onze heures et quart, je crois.
-On a encore un peu de temps non? fis-je, malheureux de me séparer de lui.
-Je te rappelle qu'il y a 1h de route entre ici et là-bas, Ed.
Je soupirai, déçu. Mais il me pressa, alors je me redressai et remis mes chaussures pour aller monter dans sa voiture et... en route vers la maison.    


Le lycée, une galèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant