CHAPITRE XXIII

1K 49 4
                                    

    Je me réveillai, tiré de mon sommeil par cet enfoiré de réveil.
Ne me rappelant plus où je me trouvais, je m'étirai un grand coup.
J'avais essayé en tout cas.
Roy me tenait si fermement contre lui que je ne réussis même pas à gigoter. Mais j'étais bien.
Le rouge me montait aux joues.
Le réveil m'agaça d'autant plus, alors, je le poussai brusquement, l'ôtant aux bras de Morphée, pour éteindre cet appareil de malheur.
Roy se frotta les yeux, lâchant un petit gémissement.
-Pourquoi tu me réveilles? grogna-t-il.
-Parce que le réveil l'ordonne. Obéis sinon, le pauvre va se vexer.
Le prof m'attira à lui, ignorant mes paroles, puis m'embrassa.
Je m'empourprai.
Il me colla, dos au matelas, m'embrassant toujours comme si j'allais partir et ne plus revenir.
Il introduisit son muscle chaud entre mes lèvres avant de le laisser s'enlacer avec le mien.
Il glissa ses mains brûlantes sous le haut de mon pyjama, caressant avec divinité toute ma peau.
Doucement, il essaya de passer l'une de ses mains en dessous de mon pantalon de pyjama. Je le repoussai aussitôt.
-P... pas ici, articulai-je difficilement.
-Quoi? Qu'est-ce qu'il a mon chez moi?
-No... non! C'est pas ça! Ne mets pas... pas ta main là.
-Pourquoi? fit Roy, la mine triste.
-Par... parce que c'est... gênant...
-Gênant? Y'a rien de gênant là-dedans.
-Siiii! C'est gênant!
-Rhooo, t'es si pudique.
-J'suis pas pudique!
-Si, tu l'es.
-Noooon!
Je croisai les bras, mimant la colère.
Roy s'excusa puis m'embrassa à nouveau. Il s'éloigna de moi et descendit dans la cuisine. Je ne mis pas longtemps à aller le rejoindre. Nous déjeunâmes ensemble et nous nous habillâmes en vitesse pour aller rejoindre la voiture.
Le professeur conduisit vite et le cours commença à l'heure.
A dix heures, lors de la récré, nous passâmes quelques délicieuses minutes à nous embrasser comme des ados -ce que je suis encore- puis je retrouvai Russell et Al.
-T'étais où bordel?! hurla Alphonse.
-Comment ça?
-Je me suis réveillé cette nuit et t'étais pas là!
-J'étais chez Roy...
Russell rit:
-Ca y est! Notre gamin attardé a prit l'avantage Al!
-Vous avez pas...
-Non! le coupai-je, on n'a rien fait! Et je suis pas attardé!
-Rhoooooo nooooooon! se plaignit Russell.
-Pourquoi cette désolation? demanda Al surpris.
-C'aurait été drôle que, finalement, tu sois le dernier puceau.
Russel avait le sourire jusqu'aux oreilles.
La fin de la récré sonna.
Nous allâmes en maths pendant une heure puis, ayant une heure de trou, nous décidâmes de sortir.
Russell jeta son sac sur le trottoir et s'étira.
-La journée se termina dans six heures! cria-t-il, heureux.
-Quatre heures tu veux dire, corrigeai-je, les heures dehors et la cantine, ça compte pas.
-Oui mais je les compte moi parce que ce soir, c'est les vacances!
Je soufflai:
-Je sens que cette fin de journée va être longue.
-Pourquoi?
-Le prof d'histoire, Mr Archer, est chiant, la prof de français, Mme Hawkeye, est trop sévère et la prof de maths est... spéciale.
-Mme Pinako? Elle est pas pire que le cuisinier, il bouffe tellement qu'on l'a surnommé Gloutony.
-T'es bizarre.
-Mais le plus beau numéro, c'est le prof de sport, Mr Amstrong.
-Moi, il m'exaspère. Le prof d'SVT est étrange aussi. Il parle tout bas et porte toujours un manteau.
-C'est vrai que Mr Tucker est bizarre... t'as remarqué que le principal s'appelait King? King Bradley.
-Ouais et la principale-adjointe s'appelle Slot.
-Pouah! La honte! Comme la prof d'anglais! Elle, c'est Lust!
-Ouais, t'as vu ses ongles?! Ils sont titanesques!
-Le prof de PFEG, j'le trouve drôle. Il est avare et il enseigne l'économie.
-Mr Yoki? Ouais, il est étrange...
Nous soupirâmes. Russell sourit:
-Et le prof d'allemand, Mr Greed?
-Putain, lui, il me saoule.
-Moi, il m'éclate.
-Il m'appelle "petit"!
-Justement, c'est drôle de le voir t'exciter comme une puce.
-C'est qui la puce? grognai-je.
Il rit.
A midi heures, je passai voir Roy pour prendre des nouvelles d'Envy. Apparemment, il sortait ce soir. Tant mieux.
Je mangeai avec Al et Russell puis retournai en cours. Les quatre heures de cours passèrent plus vite que je ne l'espérais.
Le soir, j'entrai dans le bâtiment E, bâtiment de chimie et SVT.
Roy m'avait donné rendez-vous là.
Je m'assis dans sa salle de classe.
Les vêtements qu'il m'avait prêté étaient soit, trop larges, soit trop moulant... mais surtout -et je tuerais celui qui m'approuve- trop grand. En fait, seuls les sous-vêtements étaient moulants. Son large jean, qu'il avait du replier trois fois pour qu'il sort portable et son sweat... je l'avais laissé prendre et atteindre la moitié de mes cuisses.
"Pourquoi a-t-il fallut que je ne sois pas d'une taille normale? pensai-je."
Et aussitôt, je me giflai de l'intérieur.
Je suis d'une taille normale! C'est les autres qui sont trop grand!
Je regardai la montre à mon poignet.
Dix huit heures seize
Ca faisait presque vingt minutes que j'attendais assis là. Le bâtiment était silencieux. Affreusement silencieux.
Je me levai et retournai aux portes pour sortir du bâtiment.
Fermées.
Putain... dans quoi je m'étais encore fourré?
"-Ed, remonte."
Je regardai autour de moi.
Envy. C'était lui, c'était sa voix.
"-Remonte."
Sa voix venait de l'interphone.
"-Bon... tu remontes ou je dois venir te chercher?"
Je m'exécutai aussitôt. Pas qu'Envy m'effraie mais tout ça ressemblait à une séquestration.
Une fois dans la salle de Roy, je remarquai une petite caméra et une oreillette reliée à un micro.
"-Prends."
Je lui obéis hésitant un peu. J'accrochai l'oreillette à mon crane de sorte à avoir l'écouteur dans mon oreille et le micro devant ma bouche puis je pris la caméra déposant mon sac là.
-Enfin..., souffla Envy dans l'oreillette.
-Envy? Qu'est-ce que tu fais là? interrogeai-je ébahis.
-On avait envie de faire un petit jeu avec toi.
-On?
-Roy et moi.
-Roy?!
-T'extasie pas comme ça à chacun de mes mots! Bon... je t'explique les règles: nous sommes tous les trois coincés ici et... on va dire que le prof pervers et moi-même avons très envie de toi.
-Quoi?! hurlai-je.
-T'as très bien compris. C'est au premier qui t'attrape. Peut-être auras-tu de la chance, qui sait?
-Et... cette caméra?
-Elle filme sans arrêt, je ne veux rien rater. Bonne chance petite souris.
-Souris toi-même, espèce de palmier! rageai-je.
Putain, qu'est-ce que j'avais fait pour mériter ça?    


Le lycée, une galèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant