Chapitre 21

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"C'est Kara, ta sœur?"

"Impossible, les deux frangins au Boxing club?"

"Elle nous l'avais pas dit, la petite!"

"On savait pas que c'était ta sœur, nous!"

À nouveau, Kaleb mît fin aux différentes remarques:

"Quand je suis parti je n'ai plus de donné de nouvelles, ni à vous ni à elle. Elle s'est retrouvé ici complètement par hasard."

Il me rejoint.

"Mon frère est une rockstar"je lui chuchotais en riant.

Il sourit suite à ma remarque et m'entraîna vers la sortie

"On se retrouve ce soir les gars! Comme au bon vieux temps!"

Alors qu'il me tirait vers la porte -ah d'un coup il était pressé, malgré ses 20 minutes de retard!- je réussis quand même à l'arrêter et dire au revoir à Seth. Comme Anthony n'était pas loin, je m'avançais pour lui dire bonjour, mais je n'eu pas le temps de faire un pas que Kaleb me tira brusquement.
Une fois dehors, je me retournai vers lui:

"Mais qu'est ce qu'il te prend, tu pouvais pas au moins me laisser lui dire bonjour? Pourquoi t'es si pressé? T'arrives avec 20 minutes de retard et c'est moi qui doit me bouger?"fis-je, légèrement irritée.

"Désolé pour le retard, mais autant ne pas faire attendre papa plus longtemps."

"Si tu le dit" ronchonnais je

"Et puis Kara... Je t'ai dit ce que je pensais de tout ça. Le Boxing club c'est pas une bonne idée pour toi. Ni les gens là-bas."
"J'ai tellement de mal à me faire à l'idée que tu fasses de la boxe"souffla-t -il, comme pour lui même.

Je me stoppais sur le champs.

"Attend, après t'être fait accueilli comme un roi, tu viens me dire que c'est pas des gens bien? Mais à ce moment là, toi non plus!"

"Je suis ton frère, c'est différent."

"Certains ici sont comme des frères aussi."

Bon, je m'emballais peut être un peu vite.

Il fronça les sourcils.

"Ils finiront forcément par avoir une mauvaise influence sur toi, et c'est pas ce que je veux pour toi! Tu comprends pas?"

"Et tu crois pas que je suis suffisamment grande pour pouvoir ne pas me laisser influencer? Tu crois pas que je sais choisir ceux qui mérite ma confiance?"

"Aucuns ne mérite ta confiance! Tu ne m'écoutes pas, même s'il ne sont pas méchants, les choix qu'ils font au quotidien, leur manière de voir les choses, tout déteindra sur toi!"

"Tu a beaucoup blâmé papa pour ça mais au fond, toi aussi tu veux tout contrôler!"

Il me jeta un regard peiné qui me fendit le cœur, et il serra les poings. Un long silence s'en suivi.

"Écoute Kara, j-" Driiiiiing

Sauvée par le gong. Sur le l'écran, je lu "papa". Peut être pas en fait.

Conversation téléphonique:

"Allo?"

"Allo Kara? Où es tu? As-tu des nouvelles de Kaleb?"

"Oui, il est avec moi, on arrive."

"Ah oui? D'accord, d'accord... Ben, dépêchez vous alors!"

Et il raccrocha. Le stress le rendait survolté.

"Il nous attend il faut faire vite. Et Kaleb, je sais prendre soin de moi, ne crois pas que je n'entend pas les choses que tu me dit, j'ai simplement envie de suivre mon instinct au lieu de la raison pour une fois. J'ai compris que tu me disais ça pour mon bien, mais fais moi confiance, tout comme je te fais confiance. "

Ces retrouvailles récentes mettaient en lumière un élément qu'il n'avait probablement pas deviné: ma dette envers lui était suffisamment grande déjà, le temps ou il me protégeait est révolu.

Il soupira longuement, passa une main dans ces cheveux du même brun que moi, l'air contrarié.

"T'es impossible. J'abandonne pas la partie, mais disons que je nous laisse un peu de répit, si on continu de s'engueuler à ce rythme bientôt on se filera des coups!"

J'acquiesce, et me prépare à nouveau à souffrir le calvaire de la marche avec une côte cassée.
Une décennie après, ou presque, nous arrivons enfin chez nous. Sur le palier un dernier regard se fait. Ce qu'il va de passer entre ces murs va se révéler décisif pour notre avenir commun, et une éventuelle possibilité de réformer un foyer. Mais je ne peux m'empêche d'avoir cette boule au ventre, celle qui vous fait penser que quelque chose va aller de travers, car c'est comme ça que ça se passe.
Kaleb sonne, et la porte s'ouvre quelques secondes plus tard. J'observe le spectacle de mon père et mon frère ne sachant pas comment se saluer, toute cette gêne dans leurs gestes causée par des années de silence, de non dits. Ils finissent pas opter par un sourire maladroit, tellement représentatif de ceux qu'ils sont devenus: deux adultes, incapables de mettre des mots sur leurs sentiments.
Si je ne dis pas quelque chose, je doute que l'un d'entre eux aura le courage de le faire.

"J'ai super faim, j'me prendrais bien un bon goûter"

Je vais me servir des biscuits dans le placard, attirant avec moi les deux glaçons émotifs qui me servent de seule famille.

"Envoie les gâteaux."

"Crève"

"Pardon? Envoie moi les gâteaux TOUT DE SUITE."

"Mais laisse moi me servir d'abord, honneur aux handicapés!"

"Dans ce cas sers moi, jsuis un peu handicapé mental tu le sais..."

Mon père nous observe nous chamailler, une expression indéchiffrable sur le visage. Une fois que Kaleb et moi nous sommes calmés, il prend la parole:

Anger my dear friendOù les histoires vivent. Découvrez maintenant