Chère Lyly,
Nous sommes arrivés à destination.
Si tu voyais comme le palais est impressionnant ! Le marbre et l'or pour dominantes, il surplombe la campagne d'Aldawn perché sur une colline et entouré d'herbe flamboyante. La façade est percée de multitudes de grandes fenêtres qui inondent les pièces de lumière à tout moment de la journée. C'est vraiment beau mais tout transpire la richesse et tu sais combien cela m'est désagréable !
Je suis ici pour rencontrer la famille Aldawn, dirigeante de l'île et pour comprendre les relations entre les personnes de pouvoir et... Enfin tu sais ! Les deux autres ne sont pas avec moi, je suis leurs yeux, leurs oreilles, ils sont mes bras et mes jambes.
Je suis donc la seule à résider au palais.
Le premier soir, celui de mon arrivée, j'ai rencontré la famille Aldawn.
Cela c'est fait autour d'un banquet. Oui oui, un banquet. J'étais habillée pour l'occasion de ma robe bleu nuit, que l'on avait acheté ensemble avant mon départ. Je l'ai bien porté, tu aurais été fière de moi Lyly !
Ils étaient impressionnants. Le gouverneur Anton Aldawn était vêtu d'un costume vert sapin aux motifs brodés d'argent et ses deux fils était habillés à l'identique, d'un costume noir simple à différence que Andrew, l'héritier, avait une broche en forme de plume dorée au côté droit.
La salle était grande et nous étions très peu : les trois Aldawn, le bras droit du gouverneur, sa femme, deux ministres et moi. Le gouverneur parlait politique avec son bras droit, un certain Emerson Edon, tandis que les ministres grincheux et sinistres se contentaient de hocher positivement la tête à chaque parole. La femme d'Edon, une poupée trop maquillée qui tirait une grande fierté de ses cheveux blonds décolorés, me fixait intensément ( pour peu qu'un regard si stupide puisse être intense !). L'héritier, Andrew Aldawn, était assis à côté de son père. C'est un beau garçon à l'air triste qui regarde son assiette. Il semble aux prise avec un problème qui le rends mélancolique. Jusqu'ici, tout ça semble ennuyant mais à côté de moi, il y a le deuxième fils du gouverneur : Aïden Aldawn. Il m'a fait rire durant tout le repas, il est jovial, avenant, agréable. J'ai passé en sa compagnie une soirée vraiment drôle.
Est-il beau vas tu me demander ? (Je te connais voyons !) Il l'est, tu t'en doutes bien sûr et ses yeux bleus sont magnifiques. Mais quand la soirée fut finie et que je rentrais dans mes appartements j'ai croisé les yeux verts du fils aîné et saches que je n'en ai jamais vus d'aussi beaux.
Enfin je m'éloigne là ! Je t'avoue que ce nouvel environnement et ces nouvelles choses à approfondir m'on presque fais oublier. Presque Lyly. Je n'oublierai jamais. Il me manque tant ! Parfois je penses à son visage et j'ai envie de hurler. Heureusement, oui heureusement que je peux compter sur toi et Connor. Je sais que vous m'aimez, que jamais vous ne me laisserez tomber. Si vous n'étiez pas là...
Il a été le premier à signifier quelque chose pour moi. Et maintenant... Il est quelque part je ne sais où sans que l'on puisse rien faire.
Il faut que j'arrête d'écrire Lyly. J'espère que tu comprends : je ne veux pas y penser trop. C'est vraiment beaucoup trop dur.
J'espère que tu vas bien, que Connor va bien.
Je ne vous le répétais jamais assez vous êtes tout pour moi. Tout ce que j'ai tout ce qu'il me reste désormais.
Ne m'abandonnez pas.
Liberty.
°°°°
Des flammes rouges. Partout devant mes yeux. Sensation de déjà vu. Pourtant, ce n'est pas un cauchemar.
C'était la réalité.
Mes cheveux rouges et flambants flottent devant mon regard portés par le vent. Il est furieux, déchaîné comme s'il il savait, s'il il pressentait les événements. Car je savais que les cachotteries du Grand n'allaient plaire ni à Amely ni à Connor.
En fait, cela me fait vraiment étrange de connaître des gens qui semblent avoir étés si chers aux yeux de ma mère. Je n'ai jamais connu personne qui comptait pour elle à part mon propre père. Elle n'a pas de famille. Du moins je n'en ai jamais connu. Du côté de mon père, j'avais un grand-père et un oncle. Mais elle...
J'étais une gamine et je pensais naïvement qu'elle n'avait jamais connu quelqu'un d'autre que mon père. Or je savais depuis peu que c'était faux. Assam s'était-il déjà posé des questions là dessus ? Encore une fois je supposait que non : c'était encore et définitivement du passé et le passé ne l'intéressait pas.
Je côtoyait désormais les meilleurs amis de ma mère. Mes cheveux rouges, identiques aux siens chatouillent mes joues tandis-que je marche sur un chemin qu'elle a sans doutes elle même emprunté auparavant.
On dirait... On dirait que je prends sa place. L'étrange impression d'être une imposteuse me brûle les poumons. Je marque une pause dans ma marche.
Peut être ne suis-je pas légitime. Je suis respectée par les Enragés parce que je suis la fille de A'Naïs Aldawn. Ma personne n'a aucune valeur. Je suis seulement une "fille de" à leurs yeux. Ils s'occupent de moi parce-que le souvenir de ma mère les hante. Mais moi, en temps qu'individu, je ne suis rien du tout.
J'ai la nausée. Comment est-ce que j'ai pu être aussi bête !
Je ne suis rien du tout. J'ai cru que je pourrais avoir de l'importance en rejoignant leur cause mais je suis stupide ! Je ne fais rien de plus que suivre ma mère ! Je me contente de suivre ses pas parce que je ne suis rien qu'une tâche ! Je ne sais rien faire ! Je ne peux pas créer mon propre chemin ! Imposture !
La ruelle est étroite, le mur est contre mon dos et je glisse contre le pierre froide et luisante pour me retrouver assise par terre, adossée contre elle.
Pourquoi ? Pourquoi je n'arrive pas me libérer. Assam lui, il sait, il a oublié les démons du passé. Mais les miens me hantent et martèlent mon esprit. J'ai cru m'en débarrasser, faire un pas vers l'avenir en devenant une Enragée, mais le vérité c'est que je fais un bond dans le passé. Le seul espoir d'avenir que j'ai c'est Astley. Il n'est rien que j'ai déjà connu et il ne fais pas partie, d'une façon ou d'une autre du passé de ma famille. Il est mon présent et il aurait pu être mon avenir si il n'y avait pas L'Immense. L'Immense... Elle aussi me plonge dans le passé parce que mon père lui aussi avait été choisi. Je reproduis juste le parcours de mes parents. Comme une malédiction.
Il faut que je me ressaisisse, que je me relève, que je me prouve à moi même que c'est faux et que je suis quelqu'un de différent qui va réaliser son propre avenir, mais je n'y arrive pas. Je plonge mon visage dans mes mains quand j'entends une voix féminine.
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Archanges
Fantasy°°•°° Je suis le fruit de la plus grande erreur qui n'ait jamais été commise. Le sang tapait contre ma tempe. La violence m'aveuglait. Je ne contrôlais plus rien. Il devait payer ! J'ai honte... Je... je... je ne sais plus... ~-~-~-~-~-~-~-~- C'...