III.Rencontre

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Je suis un monstre parfait, créé au commencement du monde. Ma race est la plus vile de toutes.

Il fait nuit. Je distingue assez mal les choses autour de moi.

Une ville, des gens au faux sourire. Suis-je vraiment la seule à m'apercevoir que tout est une immense plaisanterie ? Il a créé un monstre parfait, il lui a donc construit une prison parfaite. C'est ainsi qu'il a enfermé mes ancêtres. Et désormais tout le monde fait comme si tout allait bien. Mais nous sommes enfermés !

Il n'existe que quelques façons de sortir...

J'y ai perdu mes parents.

Un bruit suspect me fait frémir. Je me stoppe, mes sens en alerte. Mes yeux scrutent l'obscurité, en position d'attaque, mes muscles sont prêts à frapper. Et moi, prête à encaisser.

Mon corps, au fil des années, est devenu une machine de guerre... Aucune peur, que de l'impatience. Car le combat est ma drogue.

Et soudain je la voit, cette ombre qui se veut subtile, mais qui ne l'est pas. Mauvaise nouvelle pour lui, bonne pour moi. Car on peut deviner sa force dans cette image noire et floue... Mais j'aurai l'avantage de la surprise.

C'est assez simple, je l'ai vu, il m'a vu. Alors d'un seul coup l'ambiance change, tout va plus vite et je souris : ça y est.

Il se deplace rapidement jusqu'a être en face de moi, je suis un obstacle à éliminer. Je ne vois pas son visage car il est caché par les ombres. Mais tout me semble clair.

Il frappe à une vitesse incroyable, son poing fuse en direction de mon visage, j'attrape alors agilement son poignet. D'un geste brusque je retourne son bras. La rage alors se fait resentir. Il hurle et se dégage vivement; trop pour moi qui tombe à terre emportée par son geste. Avant même que j'ai pu me relever il se jette sur moi et me gifle. Je l'attrape alors par les cheveux et renverse sa tête en arrière. Sans le lacher je me relève, il est à genoux devant moi, d'un coup de genoux dans l'abdomen je le fait tomber violement, le souffle court. Puis tout va plus vite encore, nos gestes s'emmelent et je ne voit presque plus rien. Il s'est relevé et nous enchaînons une danse de coups.

La douleur commence à se ressentir, et j'en ai honte, je commence même à être fatiguée. En pensant cela je me déconcentre une fraction de seconde, ce qui lui suffit pour m'assener un coup que je n'avais pas prévu et mon corps entier s'envole contre le mur. Comme un soudain ras de marrée la douleur irradie ma colonne vertébrale. Je serre les dents en glissant contre les briques. Il commence a pleuvoir, et les gouttes, la nuit et ma douleur m'aveuglent, je ne le vois presque pas s'approcher de moi pour me saisir à la gorge et me remonter contre le mur. Ma tête cogne méchamment la pierre et ma blessure de ce matin se rouvre. Il est face à moi, ses yeux, que je voit désormais, brillent d'une lueur fière et féroce. Alors je me souviens de la leçon de ce matin et je fais comme Assam des heures plus tôt : je souris avec assurance malgrès le fait qu'il a le dessus. Et il répète mon erreur ! Deconcerté par mon calme il relache prise légèrement, je peux donc prendre mon souffle pour lui assener un grand coup de pied dans le ventre qui l'envoie s'écraser contre le mur d'en face. La ruelle est étroite et en deux pas je le rejoins : sa tête a heurté le sol et il est inconcient. Juste assommé. Je suis au-dessus de lui et juge la situation. Il est assommé pour deux bonnes heures, et je suis morte de fatigue mais le plus important : j'ai gagné ! Je me penche alors sur son visage, il est assez beau d'ailleurs, et je laisse sur sa joue trois griffures, comme ce matin, mais volontairement, ainsi à son réveil il se rappellera de moi ! 

Je m'assoie alors, je suis crevée. Il ne risque pas de se réveiller, et mes vêtements ne peuvent pas être plus sales que maintenant, je n'ai rien à perdre. J'attends donc en regardant les blessures cicatriser. C'est un des avantages de ma nature : les blessures guérissent vite. Je vois mon bras lacéré qui redevient normal. Puis je jette un coup d'oeil au blessures de mon adversaire. Et rien ! Je sursaute, voilà 10 minutes que je suis là et son sang continue de couler... Je me relève, et je commence à paniquer. Comment est-ce possible ? Je prends alors une décision folle...

°°°°

Assam ouvre la porte. Ses yeux s'écarquillent et il manque de crier.

— Astryd ! Mais !

Je le pousse afin d'entrer.

— Ecoute il pleut là, je t'expliquerais après, emmène-le dans la chambre d'amis, change le, panse ses blessures et ferme la chambre à clé.

Il essaie de protester mais mon regard ne lui laisse pas le choix. Il emporte le corps innerte de l'inconnu. Oui, je l'ai rammené. Ses plaies ne guérissaient pas et je voulais comprendre pourquoi. Je sais, je suis folle. Je suis là, dans le couloir, pleine de boue, essoufflée. Et je prends la seule décision possible :

— Bon c'est  parti pour une douche.

°°°°

Ouf ! J'ai mis du temps à le pondre celui-là ! Mais le voilà enfin le chapitre 3.

J'espère qu'il vous plaira.

~ Que pensez-vous de cette bataille nocturne ?

~ Pensez-vous qu'Astryd ai eu raison de rammener son adversaire vaincu chez elle ?

ErenaT

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