VIII. Premier Choix

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C'est fou comme l'eau et la lumière sont faits pour aller ensemble...

Les rayons s'accrochent à la surface plane et translucide qui scintille en retour. Le silence est complet.

Seul persiste le clapotis de l'eau qui rencontre les bords terreux du lac. La scène est idyllique. Si intérieurement le calme régnait de la même façon qu'à l'extérieur ce fut vraiment parfait...

Hors, si l'endroit où nous nous trouvions respirait le calme et la sérénité, notre âme elle, était tourmentée par un feu de questions et d'inquiétudes qui brûlait sans cesse depuis quelques jours déjà...

Nous étions, Astley et moi, assis sur le rivage les pieds trempant dans l'eau claire et caressant les herbes folles qui poussaient là.

J'arrachai rageusement quelques brins d'herbe.

Silence.

Pesant.

- Oh et puis j'en ai marre !

J'avais crié, et Astley sursauté.

- Ça m'énerve ! Ça m'énerve, ça m'énerve, ça m'énerve !

J'arrachai avec plus d'ardeur encore, l'herbe verte qui me chatouillait.

- Je ne sais même pas ce qu'on fais ici. Attends, si, mon imbécile de frère a pensé que la médiation nous ferais du bien. Mais quel con ! Oh j'en ai marre ! Médiation ! Mais mon dieu ! Enfin non du coup, mais zut de flûte de crotte !

Et puis, pour ponctuer cette tirade, je poussais un magnifique cri de colère.

Astley m'observai devenir folle, calmement avec un petit sourire en coin, se demandent sûrement à quel moment j'allais craquer.

Je retirai les pieds glacés sur le rivage, et balançai la tête en arrière. Tout restait silencieux, augmentant mon angoisse.

- Ast', dis quelque chose je t'en prie, je croit que je vais finir par douter de mon existence si tu continue à être calme comme ça !

- T'inquiète, tu cries si fort que moi au moins, je ne douterais pas de ton existence.

- Merci c'est déjà ça.

Angoisse qui me sert la gorge. Sentiment d'urgence. Dilemme insoutenable.

J'explosai en sanglots. Des sanglots violents, comme les chagrins d'enfants et de grosses larmes avec ça.

Astley ne parut pas étonné, et le plus doucement du monde, se rapprocha de moi et m'allongea contre lui. Il me caressa les cheveux pendant ce qui me parut durer une éternité. Et quand je fus un peu calmée, il dit :

- Nous avons 4 choix, et 7 mois pour choisir. Nous avons dû temps mon Astryd, et nous avons du choix.

- Je veux pas choisir quoi que ce soit, je veux pas changer quoi que ce soit.

- Je sais bien que si, tu veux changer mon Astryd, mais tu ne veux pas perdre la famille qu'il te reste.

- Oui, fis-je penaude.

- Tu vois, on avance. On a 7 mois mon Astryd. Ça va aller.

- J'ai peur Ast'.

- Et c'est normal.

- Je n'ai jamais peur.

- Il faut une première fois à tout.

- Pas à ça.

- À ça comme au reste.

- Pourquoi tu réponds toujours ?

- Parce que tu m'a demandé de meubler le silence.

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