Et je m’évanouis... Je tombais, tombais, tombais toujours plus profond. Fuyant la réalité qui se voulait trop cruelle. Rien, non rien n'aurait pu être pire. Mes pires cauchemars étaient confirmés, tout recommençait... Pire que jamais.
- Astryd !
Un cri me sortit de mon sommeil. Je ne sais pas qui cria, je ne le su jamais. Mais il me sortit de cette torpeur qui voulait m'éloigner du réel.
Je n’ouvris pas les yeux tout de suite, j'attendis. Je n'entendais rien sinon le bruit d'une respiration signe que quelqu'un me veillait. Et quand j'ouvris les yeux, mes pupilles croisèrent celles d'Astley. Il sourit.
- Tu es réveillée ?
Sa question sonnait plus comme une affirmation, aussi je ne répondis pas. Je me levais doucement comme si je n'avais pas marché depuis trop longtemps et que j'avais peur de m'écrouler. De cette marche hésitante je sortis de la pièce, laissant là Astley qui ne fit pas un geste pour me retenir. Je ne sais pas comment nous étions rentrés mais j'étais bien chez moi. J'arrivais enfin à ma chambre et au moment où je m'asseyais sur mon lit une vague de souvenirs me percuta. L’Immense. Astley. Moi. Mes peurs. La confirmation de mes cauchemars. Et ce fut trop.
Sans même que j’eus le temps de contrôler quoi que ce soit, mes yeux et mes joues furent inondés de larmes. Je pleurais comme je n'avais pleuré depuis 70 ans. Depuis qu'ils étaient partis. À mes larmes se mêlaient la douleur, la peur, la souffrance des vieux souvenirs, l'angoisse de perdre à nouveau ce sur quoi j'avais bâti un semblant d'existence. Tout ça donnait un goût amer à l'eau qui mouillait mon visage.
Pleurant toujours je mis un grand coup dans le mur déjà abîmé, je jetais au sol à peu près tout ce qui me passait sous la main.
Quand je fus fatiguée et que mes larmes se furent taries, je tombais à terre oubliant tout. Un silence noir m'entoura pendant un temps indéfini.
Je mis des heures à me sortir de là. Je n'étais plus vraiment consciente, et tous mes gestes étaient dictés par la colère et la peur. Et puis comme à chaque fois, Astley entra.
- Astryd, s'il te plaît, calmes toi. Nous sommes tous dans la même histoire. Il y a 8 jours je ne connaissais pas l'Immense et me voilà, comme toi, à devoir faire un choix sans avoir aucune idée de ce que je veux faire de ma vie. Et Assam voit sa sœur et son «frère» partir en quelques sortes. Crois-tu être seule à avoir peur ? Si c'est le cas tu te trompes. J'ai peur. Assam a peur. Nous avons peur tous les trois, et c'est pour ça que nous devons nous soutenir. Rester dans sa chambre, muré dans son silence ou frappant les murs ne fera pas avancer la situation. Tu ne seras guérie de ta peur que si l'on te rassure.
Je le regardais, les yeux rouges de larmes, de honte et de colère.
- Je n’aie besoin d'être rassurée par personne ! Même pas par toi ! Dégage !
Ses paroles étaient trop vraies pour moi, et son calme, et sa façon de dévoiler ses sentiments trop facilement me mettaient hors de moi. Il sourit doucement m'énervant encore plus.
Je continuais.
- C'est facile pour toi, tu arrives avec tes airs de Messie et tu me dis de me calmer, mais tu n'as pas perdu ta famille comme moi je l'ai perdue ! Tu n'as pas redouté ce moment comme moi je l'ai redouté. Tu n'as pas fait ces cauchemars que moi je fais ! Tu ne connais pas ma douleur ! Tu ne sais rien ! Personne n’a été là pour me rassurer la dernière fois ! Personne ! Tu ne connais pas la souffrance de perdre ses parents ! Tu... Tais-toi ! Laisse-moi ! Sors, pars ! Hurlais-je.
Alors il prit un visage grave et cessa de sourire.
- Je n'ai pas perdu ma famille : je n'en ai pas eu. Je n'ai pas fait tes cauchemars, j'ai fait les miens. Je ne connais pas ta douleur, j'en connais une autre. Et personne n'a jamais été là. Pour quoi que ce soit.

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Archanges
Fantasía°°•°° Je suis le fruit de la plus grande erreur qui n'ait jamais été commise. Le sang tapait contre ma tempe. La violence m'aveuglait. Je ne contrôlais plus rien. Il devait payer ! J'ai honte... Je... je... je ne sais plus... ~-~-~-~-~-~-~-~- C'...