23 - Été

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Renard !

Ici une semaine est passée depuis ma dernière lettre. Je ne devrais pas t'écrire en sachant que tu ne liras ceci que dans trois mois, mais j'ai vraiment besoin d'écrire tout ça !

Je t'ai raconté cette promenade, pardonne moi du terme, incroyable, la semaine dernière. Depuis l'ambiance a changé. Enfin, pas entre Andrew et moi… Plutôt entre son frère et moi. Figure toi qu'il est fâché que je me soit rapprochée de Andrew ! Je n'arrive pas trop à comprendre, j'ai cru qu'il trouverait ça bien, qu'on pourrait s’amuser tous les trois. Mais non, il boude ! Alors tu me connais, je boude aussi. Ce qui fait qu'aux repas Andrew est entre nous deux et très mal à l'aise. Le pauvre…

Je l'adore Amely. C'est incroyable n'est ce pas ? Le comble de l’improbable n'est pas que je l'apprécie à ce point, la preuve en est que vous aussi je vous adore. Non, la véritable nouveauté c'est que ce soit venu si vite ! Et pire, que j'arrive à l'accepter si vite. Tu me connais pourtant assez bien pour savoir à quel point j'ai du mal avec mes sentiments. Ce n'est pas de ma faute : je n'ai pas eu une enfance heureuse, loin de là. Mais avec Andrew c'est différent, complètement différent. Il suffit qu'il me regarde pour que je n'ai plus aucun doute sur rien. Je crois qu'il me connait aussi bien que toi et que je le connais aussi bien que je connais Connor. Et tout cela sans un mot ! Alors tu imagine avec… Bon sang je pourrais même sauter du haut de la falaise et me briser les os sur les récifs d’Aldawn si il me le demandait. En plus, je crois que c'est pareil pour lui. J'ai du mal à me reconnaître. Mais pourtant…

Je suis terrifiée par ce que ça pourrait vouloir dire. Mais je vais faire attention Amely, tu sais que je ne suis pas inconsciente à ce point. Je sais que nous ne sommes pas faits pour aimer, alors quand je me sentirai trop proche du danger je m'éloignerais. Il n'est pas question que je deviennes folle de cette façon !

Ainsi Tony et Glad avancent. Je ne leur suis plus tant utile, j'ai fait la majeure partie de mon rôle en leur indiquant ce qu'ils recherchaient. Désormais je me contente de garder un œil sur le suspect et rester en alerte pour repérer quoique ce soit d’anormal.

J'avais décidé de ne pas parler de Hiam dans cette lettre. Mais c'est vraiment trop difficile, j'ai l'impression que je vais l'oublier et qu'il va s'effacer. Ça me terrifie.

J'espère que tout se passe pour le mieux là où vous êtes.

Liberty

°°°°

Je me réveille comme dans une brume épaisse. Mes yeux papillonnent et mes muscles sont engourdis tandis que ma chair est douloureuse en souvenir des évènements d'hier. Je n'ai plus une égratignure, seuls mes souvenirs et quelques sensations physiques vestiges du combat m'assurent que je n'ai pas rêvé.

D'ailleurs je ne rêve plus. Pour mon plus grand bonheur, les pilules que j’avale chaque soir sont efficaces. J'étais sceptique au début : mes cauchemars étaient si violents que je me demandais s'il était possible de les effacer. Pourtant c'est le cas. Je m’endors sans crainte, ce qui est un réel soulagement. Je ne hurle plus dans mes songes et le sommeil des habitants de la maison m’en remercie.

Pour autant mes moments d’absence diurnes ne m'ont pas complètement quittés. Ils sont moins fréquents mais toujours là. Quant à la marque sur mon épaule, ce papillon énigmatique dont j’ai refusé de connaître l'origine, il ne disparaît pas non plus. Mais au final, tout ce qui m'importe, c'est que je dors enfin.

Un amas de plumes rouges fond sur moi alors que la porte de ma chambre s’ouvre. C'est Astley qui a fait rentrer l'oiseau.

– Elle piaillait dehors… Je l'ai fais rentrer.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 09, 2017 ⏰

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