CHAPITRE 11

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{Bonne lecture et merci pour les 2K, on s'agrandit ça fait plaisir !}

Je rejoins mon matelas après une séance de sport intensive. Je suis mort, la douche attendra. Je me concentre sur les paroles qui sortent de mes ecouteurs, un petit son de Nessbeal résonne dans mon crâne. Je fredonne les paroles qui me font aussitôt penser à la petite grosse. Bah ouais quand tu écoutes une musique dont le sujet principal est une grosse, voilà le résultat.

Je me demande si j'ai bien fait de pas l'écouter parce qu'elle voulait seulement se faire pardonner, nan ? Puis Dieu a dit qu'il faut pardonner car Lui-même pardonne, mais je sais pas, je sais pas. Comme je l'ai dit, c'est pas contre elle, c'est juste que je suis encore choqué de ce que je viens d'apprendre.

Des morts préméditées le vendredi à la sortie de la mosquée. Seuls les proches d'Abd'Allah sont touchés ce qui fait quatre morts et sept blessés. Des corps sont tombés, des mères, des femmes ont pleuré. Quel genre d'homme a pu commettre ce crime ? Un lâche, un putain de lâche.

Quand on a un problème avec une personne, même s'il est grave, on le règle avec lui seul, on incruste personne dans les histoires. C'est quoi ces manières de se venger sur les proches pour que l'autre soit atteint au max ? J'appelle ça être sadique. Dans le cas d'Abd'Allah, mon père a été touché en pleine tête. Si j'avais cherché à le venger, j'aurais tué ce chien exactement de la même façon que mon père : une balle dans ta tête, mon frère ! C'est cadeau.

En plus de ça , ce connard a osé faire passer ces meurtres prémédités pour une putain de fusillade, chose courante dans les cités. Il assumait pas ses actes comme un homme doit le faire. Il a fui, il est parti en laissant une trainée de sang derrière lui, des corps et des cadavres, des blessés, des morts. Il est tout simplement parti sans même jeter un regard en arrière.

J'ai la haine contre lui.

Mais malheureusement, dans ce bas monde, tout se paie, ici ou dans l'au-delà, la loi est la même pour tous :

"Ce que tu fais, on te fera".

Tu a tué, pensant que personne ne pouvait te retrouver, que tu pouvais te la couler douce et rejoindre ton chez toi tranquille, et nan mec, tu as tué, on t'a tué, la loi est la même pour tous.

"Oeil pour oeil, dent pour dent et mal pour mal, ce que tu fais, on te fera".

Mon esprit cogite, il est pas clair, je sais pas quoi faire. Je pense qu'il est temps de prendre ma douche, de laisser mes pensées s'en aller, mon esprit s'évader et mon corps se laver de ses péchés.

L'eau glisse sur mon corps en même temps que mes pensées s'échappent. Qui ne profite pas du temps de la douche pour réfléchir à tête reposée ?

Trop d'informations d'un coup, trop de rencontres d'un coup, mes idées chamboulées d'un coup, je sais plus quoi penser.

La situation me laisse perplexe, je sais plus quoi faire, je sais plus quoi dire. Déjà qu'avant j'étais très indécis, aujourd'hui je le suis encore plus. Je sais plus quoi penser, je sais plus où donner de la tête. J'arrive toujours pas à m'y faire, tout s'est précipité d'un coup. On dit que la vérité finie toujours par éclater car quand le mensonge prend l'ascenseur, la verite, elle, prend l'escalier. Elle prend certes plus de temps à arriver au toit mais elle finit toujours par y arriver. Mais là, la vérité a carrément explosé.

Une si grosse vérité n'était pas la bienvenue dans mon monde. Je venais à peine de faire mon deuil, de me dire que ça y est, ils sont morts et on peut rien y faire, de me dire que tout était un putain accident, un aléa de la vie parmi tant d'autres, qu'il est temps de relever la tête de l'eau, de prendre une inspiration et de reprendre le chemin de la vie, mais nan, nan, c'était encore une fois une putain d'illusion.

Real Thug LifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant