CHAPITRE 9

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{Bonne lecture !}

- Alors voilà. Je pense que tu as deviné que je connaissais Abd'Allah ?

- Ouais.

- Je pense que tu as deviné que je le connaissais vraiment ? Enfin beaucoup ?

- T'étais qui pour lui ?

J'aime pas perdre mon temps. Je suis venu pour avoir des réponses précises à mes questions, pas pour tourner autour du pot. Alors si elle veut pas en parler, je la forcerai, qu'elle le veuille ou non. On me fait pas perdre mon temps inutilement.

- Doucement, poto. Je vais y arriver mais doucement.

- Réponds juste à mes questions.

Elle fronce les sourcils, me toise avant de lever un sourcil.

- Eh ! Je suis pas ta petite, tu me donnes pas d'ordre ! Les ordres c'est moi qui les donne et personne d'autre ! Je suis pas les petits larbins de ta cité, moi, je baisse pas les yeux à chacun de tes passages, ok ? Alors si tu veux tes réponses, tu patientes, c'est tout ! Bon sang de bois ! Il a du culot cette enfant !

"Bon sang de bois", expression utilisée au temps de LouisXIV. Ça m'a tellement perturbé que j'ai même pas relevé ce qu'elle a dit. Je laisse échapper un petit rire furtif et discret de ma bouche.

- Allons-nous asseoir là-bas.

Elle pointe du doigt le bord du toit. Elle lâche pas l'affaire avec son bord du toit, elle, il serait peut-être temps que je la pousse, on verra si elle va réclamer son "bord du toit". Je soupire puis, vais m'asseoir près du bord,contemplant l'endroit où j'ai grandi en attendant qu'elle prenne la parole. Elle s'assoit à mes côtés en laissant un petit espace entre nous, histoire d'éviter tout contact physique. Bonne initiative parce que dans tous les cas, je l'aurai pas touchée, j'aime pas le contact physique. Ça me fait penser à ce que les gens ont dit de nous : un couple. Moi en couple ? Belle blague ! Qu'Allah leur pardonne leurs mensonges comme dirait la petite Naruto. Vraiment du n'importe quoi. Je devrais peut-être le dire à Naïma histoire de voir ce qu'elle soit au courant, on verra ce qu'elle en pense.

- Tu sais qu'il y a une rumeur qui court sur nous dans la cité ?

- Ah bon ? C'est quoi ?

- On dit de nous qu'on nous aurait vus à la cité en train de se serrer la main.

Je marque une pause le temps de la laisser répondre juste pour faire un peu de suspens.

- Ah mais ça c'est vrai donc tranquille ! Je vois pas le soucis là.

Il y a pas de soucis elle m'a dit ? Attendez que je continue on verra s'il y aura toujours "pas de soucis".

- On dit aussi que tu te serais rapprochée de moi et que tu m'aurais embrassé ou essayé puisque j'aurais esquivé. En gros, on dit de moi que je suis en couple avec toi, voire que tu es l'une de mes nombreuses conquêtes.

Son visage se décompose, je me disais bien que ça allait pas lui plaire. J'aurai bien ri mais là, c'est pas le moment. Elle ouvre grand les yeux avant de crier :

- Argh ! Mais ils vont pas bien eux ? Argh, beurk ! Moi avec toi ? Jamais, oh ! Je suis mariée moi, bon sang de chèvre ! Ah oui ! Ne me dis jamais "conquête", mec, parce qu'une femme n'est pas une proie à classer dans ton tableau de chasse. Capito* ?

Mariée ? Intéressant. Alors je peux peut-être exclure la possibilité qu'elle était la meuf d'Abd'Allah. Après, vu que la mort d'Abd'Allah date de deux ans, elle aurait très bien pu rencontrer quelqu'un d'autre et se marier avec même si je pense que c'est trop rapide. Après, ça, c'est pas mon affaire, qu'elle l'ait oublié vite ou lentement, je m'en fous. Elle connait Abd'Allah, c'est tout ce qui m'importe.

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