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It's getting hard to tell, the months from weeks
But I can still remember the words you whispered me

Les gouttes contre la vitre me réveillèrent. J'ouvris doucement les yeux et je déverrouillai mon téléphone juste pour redémarrer ma playlist. La mélodie de Time to share de Gemini me berçait. Je regardai, yeux entrouverts, les gouttes faire la course sur la fenêtre. Ça devait faire une bonne heure que j'étais dans ce train et j'avais l'impression que le temps était au ralenti.

Mes larmes avaient séché sur mes joues et sous les yeux. J'avais encore envie de pleurer mais je n'avais plus de larmes. Je me redressai un peu mieux sur mon siège et baillai et continuai de regarder le paysage défiler à une vitesse folle, mais j'avais cette impression que le temps s'était arrêté, que les secondes et minutes ne voulaient plus avancer. Tout comme moi, je ne voulais plus aller de l'avant.

J'étais détruite de l'intérieur suite à ce grand changement. J'allais devoir cohabiter avec des personnes que je n'avais pas vue depuis belles lurettes. Je ne savais même si j'allais bien m'entendre avec ma cousine Amélie. Mais ce dont j'avais le plus peur était l'avenir de mon couple avec Ella. Nous n'avions jamais été séparées, j'espérais qu'elle ne me laisse pas tomber, tout comme Axelle, Rémi et Thibault.

Mon téléphone était posé sur la petite table devant moi, à côté d'un verre et d'une boîte de gâteau encore ouverte, je n'avais pas faim. J'oubliais la boîte de mouchoir presque vide. Je levai les yeux vers le plafond et je vis la lanière de mon sac, rangé dans le compartiment au dessus de mon siège, pendre. Je la fixai, elle allait de gauche à droite. Je repris vite mes esprits après de longues minutes les yeux rivés dessus.

Je n'avais plus sommeil. J'aimenai alors ma main jusqu'à la table pour attraper mon portable. Je l'allumai; 12h08. Mon ventre se mit à hurler, mais je n'avais aucune envie de manger. N'ayant rien à faire, je parcourus ma galerie de photos puis mes musique. J'en effaçai quelques unes que je n'écoutais plus, et je finis par relire des conversations. Je tombai sur le dernier message que j'avais envoyé à Ella. Je décidai de relire notre très courte conversation, même si elle datait de quelques minutes après que le train ait démarré.

De Ella: Salut Sacha, j'espère que malgré tout ça, tu vas bien, même si Axelle m'a tenue au courant et... Bref. Je suis sincèrement désolée de ne pas être venue lorsque tu es partie, j'avais peur d'affronter tes parents et de plus, mon père n'était pas très d'accord. Tu sais, ça n'a pas non plus été facile pour moi, mon père ne l'a pas très bien pris au début, il m'a bien engueulée... Mais je pense que c'était à cause de l'effet de surprise, il est venu s'excuser par la suite. Mais il va me confisquer mon téléphone durant quelques jours, je n'ai pas vraiment compris pourquoi mais bon... J'essaierai de prendre l'ordi de ma soeur, on parlera par skype? :)
Je t'embrasse mon amour, j'espère que ta nouvelle famille ne sera pas trop dure, passe de bonnes vacances! Je pense très fort à toi.

De Sacha: Je t'aime. Désolé.

J'ai pleuré, je n'avais même pas senti les larmes me monter aux yeux. Je ne me souvenais que de la boîte de mouchoir se vider tout d'un coup.

Le temps était passé très lentement, trop lentement, mais le train s'arrêta enfin à une gare et je sus que c'était pour moi. Je me levai de mon siège et rangeai mes affaires que j'avais laissées sur la petite table; ma bouteille et mon téléphone. Je pris ma valise difficilement, elle était tellement lourde. J'enfilai ma veste, c'était celle d'Ella, j'avais oublié de la lui rendre mais elle m'avait envoyé un SMS pour me dire que je pouvais la garder.

Je descendis la dernière marche du train et je me mis à chercher ma tante et ma cousine sur le quai. Je n'avais aucune idée de quoi elles ressemblaient et je me trouvais stupide à attendre. Je soupirai et regardai un peu autour de moi; qui sait elles avaient un grand panneau avec écrit mon prénom. Je décidai de marcher le long de la gare, je n'allais pas attendre bêtement des personnes alors que je n'avais aucune idée de qui étaient elles parmi ces centaines de personnes.

Je marchais difficilement à cause de ma lourde valise, de plus mon sac à dos tombait de mon épaule, ce qui me dérangeait fortement. J'entendis une voix inconnue m'appelait, je me retournai alors et aperçus une femme, ma tante je supposais. Elle avait les cheveux noirs aux racines grisées attachées en chignon. Un doux sourire illuminait son visage qui semblait fatiguée. Elle avait l'air très douce et très gentille. Je n'avais pas à m'inquiéter.

" Sacha ? C'est toi  ? j'acquiescai sans un mot, je suis ta tante Marlène, contente de te revoir.

- Bonjour, répondis-je timidement.

- Attends, je vais t'aider, elle prit ma valise et commença à marcher, suis moi, on ne va pas rester sous la pluie."

Je m'exécutai. Je n'osais pas dire grand chose, j'étais timide, pourtant c'était ma tante. Elle m'accompagna jusqu'à sa voiture. Elle ouvrit le coffre et m'aida à ranger mes affaires, mais elle eut du mal. Elle se mit à parler à quelqu'un à l'intérieur de la voiture, je ne l'avais même pas remarqué. La personne sortit de la voiture, il s'agissait de ma cousine, Amélie. Elle était à peine plus grande que moi, le corps élancé et des magnifiques cheveux bruns ondulés attachés en queue de cheval. Elle s'approcha de moi et me fit un sourire que je rendis. Elle prit la valise et la rangea facilement dans le coffre. Puis, elle vint vers moi et me fit la bise.

" Donc ben, je suis Amélie, enchanté. Ça fait longtemps qu'on s'est pas vu, à vrai dire, je n'ai pas vraiment de souvenir de toi, dit-elle en riant.

- J'ai de très vagues souvenirs aussi, lui répondis-je.

- Mais ne t'inquiète pas, je suis sûre qu'on va bien s'entendre. Sarah, c'est ça ?

- Non, Sacha.

- Roh, je me trompe toujours. Tu ne m'en voudras pas si je confonds?

- Pas de problème, elle me sourit et on entra dans la voiture."

Marlène démarra et nous parlâmes toutes les trois durant le trajet. Elles ne m'ont pas demandé pourquoi je venais chez elles, à mon plus grand étonnement. Je fus soulagée, j'avais peur qu'elles soient aussi fermées d'esprit que ma mère, ou alors elle leur en avait déjà parlé. Le trajet se passa plutôt bien et je sentais que j'allais me plaire mais j'avais une petite appréhension. C'était la même sensation qu'avec Dimitri.

Le tome 2 enfin sorti :)

Laissez Moi Aimer - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant