Laissez Moi Aimer - Tome 2

2.

La pluie avait cessé, laissant place aux rayons du soleil. Ma tante se gara devant un immeuble et je devinais que j'allais désormais habiter dans un appartement. Amélie sortit la première de la voiture et vint m'ouvrir la portière. Je lui fis un signe de tête et un sourire en guise de remerciement. J'ouvris le coffre et pris, les mains tremblantes, ma valise. J'étais nerveuse. Ma cousine m'aida en prenant mon sac à dos sur son épaule droite. Je pris le temps de regarder autour de moi pour analyser le milieu: un petit parc à côté de l'immeuble, quelques magasins et petits restaurants au fond et j'aperçus même la mer au loin. Ça me plaisait un peu, beaucoup même. Alors qu'on s'apprêtait à monter les premières marches pour entrer dans l'immeuble, Marlène nous interpella:

"Les filles ! Je vais faire quelques courses, je compte sur toi Amélie pour mettre à l'aise Sacha.

- Ok, fais moi confiance! répondit Amélie.

- À tout à l'heure, m'exclamai-je timidement."

J'entendis ensuite le moteur de la voiture. Ma cousine m'ouvrit la porte de l'immeuble pour me laisser passer. J'entrai dans le hall. Je regardai un peu autour de moi et il n'y avait personne. Je m'avançai vers les boîtes aux lettres et examinai les noms inscrits dessus.

"Qu'est-ce que tu fais ? me demanda Amélie curieusement.

- Hum, je regardais les noms, c'est tout.

- T'es bizarre toi, dit-elle en rigolant, viens, on prend l'ascenseur, j'ai la flemme de monter tous les escaliers."

L'appartement se situait au quatrième étage. On se tenait devant la porte, elle était bleue marine presque noire avec le numéros 36 couleur or. Les murs du couloir étaient gris et le sol était en moquette grise aussi mais en plus foncé. Amélie plongea sa main dans la poche de sa veste kaki, elle cherchait les clés. J'entendis la sonnerie de son téléphone portable lorsqu'elle les trouva enfin. Elle me les tendit et répondit à son appel. Je devinai qu'elle préférait répondre que me faire la visite. Je fus déçue de ce comportement.

" Sacha? m'appela Amélie alors que j'essayais de trouver la bonne clé parmi le trousseau.

- Oui?

- Je réponds à mon appel, visite un peu l'appartement le temps. Je n'en ai pas pour longtemps. "

J'acquiescai et ouvrit la porte. Je ramassai mon sac qu'Amélie avait déposé à mes pieds. J'entrai dans l'appartement et je fus surprise: il était plutôt petit. La cuisine était ouverte sur le salon. Les pièces étaient modernes, les murs décorés de tableaux que je trouvais magnifique. Je me dirigeai vers un couloir avec trois portes, je pris la première à droite et découvrit une salle d'eau des plus normales. Je continuai ma visite et ouvris la deuxième porte et je devinais, à la décoration d'adolescente qu'il s'agissait de celle d'Amélie. J'arrêtai ma visite ici, je ne comptais pas entrer dans l'autre chambre puisque je savais d'avance qu'elle appartenait à celle de ma tante. Les murs étaient bordeaux, j'adorais celle couleur, les volets étaient à moitié ouverts et laissaient passer quelques rayons de soleil. J'admirais un peu plus la chambre. Il y avait un bureau à côté de l'armoire, il était décorée avec pleins de photos; je reconnus ma cousine sur la plupart. La porte s'ouvrit, et je me décalai du bureau comme si de rien était. Je me tournai et vis Amélie contre le mur, les bras croisés.

" Hum, je me suis permise d'entrer dans ta chambre je pensais q-, commençai-je avant de me faire couper.

- Ne t'inquiète pas. C'est ta chambre maintenant.

- Pardon?"

Elle pointa du doigt quelque chose derrière moi, sans rien dire. Je me retournai et aperçus une mezzanine que j'avais déjà vue auparavant. Je m'y approchai et découvris en dessous de celle-ci, un matelas au sol avec déjà une couverture et un oreiller. Il y avait également une petite table avec des tiroirs.

" Ce n'est pas du luxe, mais je ne voulais pas que tu dormes dans le canapé. J'ai déjà essayé et c'est pas le confort, elle riait.

- Merci, c'est gentil de me laisser partager ta chambre, lui répondis-je.

- C'est normal, et puis ça nous rapprochera."

Amélie m'aida une énième fois à ranger mes affaires, elle était très douce avec moi. Pendant qu'on mettait mes habits dans des tiroirs, on commençait à parler un peu de tout et de rien. Elle me parlait de ses amies. C'est au moment où elle me racontait ses vacances au ski, que je me rappelai avoir oublié d'appeler Axelle. Je lui avais promis de lui donner des nouvelles dès mon arrivée.

" Je ne te raconte pas à quel point j'ai ris quand m-... commença à raconter Amélie.

- Merde ! m'écriai-je en me levant soudainement.

- Que se passe t-il? Tu as oublié quelque chose chez toi?

- Non. J'avais juste promis à ma meilleure amie de l'appeler quand j'étais arrivée et... J'ai complètement oublié.

- Appelle la. Je peux aller dans le salon si tu veux plus d'intimité pour lui parler."

Je n'eus pas le temps de lui répondre qu'elle se leva pour partir en direction du salon. Quand je fus enfin seule, je refermai la porte et me précipitai sur mon téléphone. J'appelai aussitôt Axelle et attendis qu'elle me réponde. Le téléphone sonnait, mais elle ne répondait pas.

" Aller... dépêche toi, m'exclamai-je toute seule.

- Allô ? répondit-elle enfin, Sacha c'est toi ! Comment tu vas?

- Enfin tu réponds !

- Désolé, désolé. Je mangeais. Écoute, quand je suis rentrée j'ai vu que tu m'appelais. D'ailleurs j'ai mangé des lasagnes c'était très-... Bref on s'en fiche, le plus important c'est toi ! Alors, dis moi tout. C'est pas trop dur?

- Écoute ça va... Ma cousine est très gentille avec moi, je m'y fais. Je suis là que depuis une heure et vous me manquez déjà.

- Tu me manques aussi, beaucoup.

- Ça va pas être trop dur sans moi Axelle ?

- Si mais je te promets, je passerai te voir !"

On resta au téléphone un long moment avant de raccrocher. J'étais heureuse de lui avoir reparler, même si je l'avais vu tôt ce matin avant de prendre mon train. Elle n'avait pas de nouvelles d'Ella puisque celle-ci s'était fait confisqué son téléphone. Elle me manquait terriblement. Des larmes commencèrent à couler sur mes joues suite à cette pensée et à la vue de mon fond d'écran: toujours une photo de nous. Je les essuyai vite quand ma cousine débarqua dans la chambre par surprise.

"Sacha on m-... elle s'arrêta de parler et s'approcha de moi, ça ne va pas?

- Si, si... Juste mes amis qui commencent à me manquer, rien de grave.

- Aïe... Je suis désolée, elle s'approcha de moi et me caressa le dos, est-ce qu'une bonne pizza te réchauffera un peu le cœur?"

Je ris à ce qu'elle venait de dire, elle se leva pour aller déjeuner et je fis de même. 

Cette première journée ici se passa plutôt bien, à vrai dire je n'avais pas fais grand chose.