Laissez Moi Aimer - Tome 2

8.

Il était l'heure du goûter quand nous arrivâmes à la maison, Amélie et moi. Après notre déjeuner à la pizzeria, nous nous sommes arrêtés à quelques boutiques de vêtements et, ayant trouvé un peu d'argent dans ma poche, j'en ai profité pour me payer quelques vêtements en plus des autres achetés précédemment. 

Amélie se dirigea vers la chambre, son téléphone à l'oreille: elle devait appeler ses amis pour qu'on aille à la plage demain, j'espérais qu'ils disent oui. J'aimerais bien que Morgane vienne, elle avait l'air gentille et j'aimais beaucoup son style. Ashlyn, au contraire, m'avait fait mauvaise impression.

Je posai mes sacs de courses sur une chaise à côté de la table et remarquai sur celle-ci un papier signé Marlène. Je le pris et le lus attentivement. Elle était partie se balader en ville avec des amies et reviendra seulement dans 2 heures. Cette femme avait vraiment une vie active, comparée à mes parents.

" Ta mère est partie en ville et elle revient pour 18 heures, expliquai-je à Amélie quand elle revint dans la cuisine.

- Oh d'accord, encore avec ses amis.. répondit-elle en prenant une pomme sur la table, au fait c'est bon pour la plage demain.

- Ah bon ? Cool, il y aura Morgane ?

- Oui. Elle, Hugo, Ashlyn et deux autres amis, Eden et Timothé. Tu verras, ils sont super sympa. "

*

Le temps passait et nous commencions à nous ennuyer. Amélie était sur le canapé faisant défiler les chaînes de la télévision. Moi, assise au pied du divan, regardait les émissions défiler. Je pris mon téléphone, posé à terre près de moi et parcourus les réseaux sociaux. Un bruit retentit et je levai mes yeux sur la télévision, maintenant éteinte. Amélie se mit debout, elle se dirigea vers le téléphone fixe, composa un numéro et partit dans la pièce d'à côté sans rien dire. J'avais suivi du regard tous ses gestes et je me sentais plutôt ridicule, assise seule par terre. Je me relevai pour me caler dans le fauteuil, et me remis à discuter avec mes amis. Amélie revint moins d'une minute après.

" Qu'est-ce que tu faisais ? lui demandai-je alors qu'elle venait juste de sortir de la chambre.

- J'appelai ma mère, je fronçai un sourcil, il est 19 heures passé, j'ai faim et elle n'est toujours pas rentrée.

- Tu t'inquiète parce qu'elle n'est toujours pas rentrée ou... ?

- J'ai faim, elle se mit à rire, elle m'a dit de faire des pâtes, on les fait ensemble ? "

Je me levai de mon siège pour me diriger dans la cuisine avec elle. On rigolait bien, j'avais peur en arrivant ici de ne pas bien m'entendre avec ma cousine, qu'elle soit totalement différente de moi mais on s'était trouvé beaucoup de points communs. On avait beau se connaître depuis moins d'une semaine, j'avais l'impression d'avoir toujours été en contact avec elle.

On s'assit pour manger les pâtes à la sauce tomate que nous avions fini de préparer. La porte s'ouvrit soudainement et ma tante entra dans l'appartement avec quelques sacs. Elle les posa à coté des notres, que nous avions oublié de ranger.

" Alors, c'était comment ? nous demanda Marlène en s'asseyant à nos côtés.

- C'était cool, répondit Amélie entre deux bouchées, on a croisé Morgane et Ashlyn au centre commerciale.

- Morgane et Ashlyn ?

- Tu sais très bien qui c'est maman, les parents d'Ashlyn tiennent le Carrefour et Morgane c'est la sœur de Hugo, sa voix faiblit lorsqu'elle finit sa phrase.

- Ah c'est bon, je vois à peu près. En parlant de Hugo, j'avais quelque chose à te dire."

Me sentant de trop dans cette discussion, je me levai en débarrassant nos assiettes vides. Je regardai discrètement Amélie et vis la peur dans ses yeux quand elle entendit le prénom de son petit ami.

" Tu fais quoi ? m'interrogea Amélie me voyant quitter la pièce avec les sacs.

- C'est sûrement privé ce que vous avez a dire, je vais essayer les habits dans la chambre, répondis-je en lui montrant les sacs.

- Tu peux rester Sacha, rien de personnel, expliqua Marlène, et ça pourrait t'intéresser."

Je haussai les épaules et refermai la porte de la chambre que je venais d'ouvrir. Je les rejoignis et m'assis à ma place habituelle, face à Amélie, à côté de ma tante. J'écoutais vaguement la discussion, restant sur mon téléphone, cherchant désespérément à joindre Ella sur les réseaux sociaux. Je m'apprêtais à répondre à un SMS de Thibault, quand soudain le poing de Amélie sur la table me fit sursauter. Je levai les yeux de mon téléphone et la regardai: elle s'était levée et son visage avait totalement changé, laissant place à de la haine.

" Ça va pas la tête ?! Je ne veux plus jamais le revoir ici, s'écria t-elle, elle ne laissa même pas sa mère parler puisqu'elle partit dans sa chambre en claquant la porte. 

Je restai dans l'incompréhension un petit moment, avant de regarder Marlène qui avait le visage dans ses mains.

Ma tante m'expliqua tout, me voyant perdue. Elle voulait inviter le père d'Amélie à dîner, en compagnie de Hugo, pour qu'il voit que ce n'était pas un mauvais garçon mais ma cousine avait mal réagi. Je me levai de la chaise, marchant vers la chambre.

Elle était allongée, sur mon matelas et elle pleurait, son téléphone à la main. Je m'approchai d'elle hésitante. Je la fixai un long moment incapable de prononcer un mot, par peur de la blesser encore plus qu'elle ne devait l'être. Je restai alors muette et je caressai son dos la réconfortant comme je le pouvais.

" Je le déteste, mormona t-elle dans son oreiller, je le déteste à un point, tu ne peux pas imaginer.

- Je peux imaginer ce que tu ressens, je te le jure, lui répondis-je.

- Tu mens.. Mon père nous interdisait de nous voir, il faisait tout pour nous séparer."

Je ne pris pas la peine de répondre. Une voix dans ma tête me dit de foncer, de lui tout lui raconter: ma mère, Ella, la raison de mon déménagement... Je n'osais pas, je ne voulais pas qu'elle pense que je me fichais d'elle et que mes problèmes étaient plus importants. Je me levai du matelas et m'installai à son bureau pour m'occuper sur l'ordinateur. Je remarquai la présence d'un message d'Ella sur mon Skype. Merde, j'avais encore oublié de me déconnecter. Elle me tenait au courant qu'elle m'avait envoyé un colis et qu'elle devrait retrouver son téléphone portable dans la semaine.

Une vingtaine de minutes était passée et Amélie avait dû s'endormir. J'étais toujours au même endroit, discutant sur une conversation groupée avec Ella, Rémi, Thibault et Axelle. On parlait de la rentrée, à ce qu'il paraîtrait il y aurait une nouvelle dans leur classe. J'espérais qu'elle ne me remplacerait pas. J'allais me lever pour regarder une série dans le lit quand je reçus un SMS. Je faillis faire tomber mon téléphone que je vis le message.