Les Elkatars [TERMINÉ ET EN RÉÉCRITURE]

Chapitre 14 : Le début de la Veillée

Je m'extirpe de la couette lorsque Sarah me crie de me dépêcher.
Je me suis réveillée deux heures après m'être couchée, avec un horrible pressentiment.

Je commence à remettre mes cheveux en place et me dirige vers ce que j'imagine être la salle de bain.
Lorsque je me place devant le miroir, je remarque mes yeux rouges et bouffis par les pleurs.
Je me passe un jet d'eau sur mon visage, pour me réveiller, et retourne voir Sarah qui m'attend pour sortir, devant la porte.

- Tu es prête ? me demande-t-elle, impatiente.

Je hoche la tête et nous nous précipitons vers le Centre.
Le Centre est le milieu de ce grand rocher. Enfin, c'est comme ça que je l'ai appelé.
Une fois au Centre, je vois Hakan courir vers moi.

Je repense à tout à l'heure, et je me souviens de ma crise de pleurs.
Maintenant que j'y pense, il a vraiment dû me prendre pour une grosse débile.
Mais bon, c'est peut-être la vérité.

- Tu vas bien ?

Son visage laisse exprimer de l'inquiétude.
Je me sens mal de lui faire ressentir ça. Non, je ne vais pas bien, mais pas besoin de se comporter comme ça avec moi. Je vais me débrouiller, comme d'habitude.
Je lui souris pour donner plus de logique à ma réponse.

- Oui, ça va mieux.

Il pousse un soupir de soulagement, et déclare :

- Tu vas pouvoir venir à la Veillée alors, en tant qu'Exploiteur, je dois t'emmener, sinon je vais avoir des problèmes.

Il me prend la main et m'entraîne près de la sortie.

Je fronce les sourcils en comprenant.
En fait il m'a juste demandé comment j'allais pour savoir si je venais ou non. Il fait juste attention à ne pas avoir de soucis, il ne se préoccupe pas vraiment de moi.

Je soupire. C'est pas grave, de toute façon, ce n'est pas le moment de faire un caca nerveux pour ça.
Je regarde aux alentours, sans comprendre exactement pourquoi autant de personne se regroupe.
Une trentaine de personnes attendent dans le Centre.

Je me tourne vers Hakan, désireuse d'en savoir plus.

- Pourquoi y a-t-il autant de monde ?

Il me répond presque aussitôt, en cherchant du regard une personne dans la foule.

- Ce soir, la Veillée est doublée. Ce qui signifie que deux membres de la même "espèce" peuvent y aller.

En voyant mon air ébahi , il rajoute en riant :

- Et puis, tu sais, il y en a qui ne vienne pas.

- Combien sommes-nous, en totalité à vivre ici ? je demande presque aussitôt.

Il semble réfléchir quelques secondes.

- Je ne sais pas le chiffre exact, mais nous sommes minimum cinquante.

Cinquante... C'est énorme !
Si autant de gens restent, peut-être qu'il n'y a aucun danger, pour vivre ici. Je vais rester sur mes gardes quand même.

Ne fais confiance à personne...
Cette voix, je la connais !

- Tu as entendu ? dis-je à Hakan, en regardant par dessus son épaule.

- De quoi ? Et arrête de gigoter, ça commence ! râle-t-il.

Je ne m'arrête pas pour autant. Cette voix, c'est celle que j'ai entendu à plusieurs reprises, au lycée, sur le parking du salon de toilettage...
Je me surprends à penser que cette voix me suivra partout, et que je l'entendrai souvent. Je décide donc de lui donner un nom. Je vais l'appeler Victor.