Je laisse les larmes couler, en pensant longuement. Mon père serait vivant. Et en plus de ça, un monstre sanguinaire. Je ne sais même pas si je dois me réjouir. Je dirais que non. C'est un monstre. Qui voudrait d'un monstre comme père ? Et qui voudrait du Monstrueux Deland, comme père ?
Je m'assois sur mon lit, plus abattue que triste, désormais.
- Où est-il à présent ? je demande d'une voix trainante.
Hakan me rejoint sur le lit, et ensemble nous fixons mon parquet. Je tourne la tête vers Hakan. Son visage est dur et fermé, il ne laisse transparaître aucune émotions.
- Nous ne le savons pas. Beaucoup le cherchent encore.
Un silence pesant s'installe dans la pièce. Hakan et moi, côte à côte, sommes plongés dans nos pensées.
Seule la respiration sifflante d'Adriel trouble le calme environnant.- Parle-moi d'autre chose, je m'exclame soudain. J'ai besoin de penser à tout, sauf de mon soi-disant paternel.
Hakan ne se démonte pas face à mon ton empli de colère.
- On va continuer les explications, alors.
Il se lève brusquement, et me tend la main.
- Lève-toi, m'ordonne-t-il.
Je fais abstraction de sa voix froide, et obéis. Je me campe face à lui, et attends en fronçant les sourcils.
- Enlève ton pull.
- Quoi ?! je m'exclame.
- Tu as très bien entendu. Fais ce que je te dis.
J'enlève donc mon pull blanc, laissant apparaître mon débardeur noir.
- Et maintenant ? Tu m'expliques ? je l'interroge, perplexe.
Il prend sans ménagement mon bras droit, et arrache le grand pansement que j'avais au coude.
Je lâche un cri de protestation.
Ça fait depuis mardi que je m'applique à changer mon pansement tous les jours, après mettre évanouie au lycée, quand Hakan m'avait soignée à la maison. Ce souvenir laisse une traînée de nostalgie dans son sillage. C'était il y a quelques jours, et pourtant, j'ai l'impression que ça fait des années.
Que c'était une époque lointaine, lorsque j'étais encore normale, et tenue à l'écart de toute activité surnaturelle.
Je pousse un soupir et scrute Hakan, ce dernier retournant mon bras vers lui, ses doigts chauds accrochant ma peau.
- Regarde, dit-il d'une voix désormais douce.
Mes yeux se posent sur mon coude, à l'endroit où se tenait mon pansement quelques instants plus tôt. Il n'y a plus rien. Plus aucune marque, plus aucune cicatrice. Rien qui ne prouve qu'un classeur a déchiqueté ma peau.
- Comment c'est possible ? dis-je en levant des yeux ahuris vers Hakan. Hier encore, ça saignait ! Il ne reste plus rien ! m'exclamé-je en tâtant mon coude.
Il promène son doigt sur le contour de mon coude, la mine soucieuse.
- Tu guéris vite... murmure-t-il.
- Et ce n'est pas normal, c'est ça ?
Il lâche mon bras, et plante ses yeux dans les miens.
- Si, c'est normal. Mais ce qui m'inquiète, c'est que ça aurait dû guérir bien avant. Ça doit être à cause de ta partie animale qui vient juste de se manifester.
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Les Elkatars [TERMINÉ ET EN RÉÉCRITURE]
ParanormaleKami, 18 ans, une lycéenne ordinaire, découvre un matin une queue qui a poussé en bas de son dos. Elle qui ne croyait pas au surnaturel, elle se retrouve dans ce monde inconnu où seule une ancienne tribu pourra l'aider à trouver des réponses. Ce...