XII : Intuition

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Après cette étrange entrevue avec Ezio, Adria décida de retourner un peu à son refuge, le temps de se reposer un peu et de réfléchir à tout cela.

Elle prépara rapidement son sac, prenant son arc et son carquois, lancés à la va-vite sur son dos, puis elle passa prendre quelques victuailles dans la cuisine, avant de se diriger vers la porte d'entrée.

Elle partait comme une voleuse, comme à chaque fois, car au fond, elle était une voleuse.

C'est à ce moment précis qu'Ezio déboula soudainement du salon avant de la percuter de plein fouet, répandant le contenu de son sac au sol. Les deux se précipitèrent alors au sol pour ramasser tout cela, s'accroupissant l'un à côté de l'autre.

Ezio se répandit en excuses, se traitant de maladroit à tout va. La jeune fille trouva cela quelque peu bizarre mais ne s'attarda pas la dessus, pressée de partir.

Elle se releva rapidement et se dirigea vers l'entrée. Cette fois-ci, c'est Ester qui jaillit de la salle de soin, lui barrant le passage.

"Adria ! s'exclama-t-elle. Tu sais très bien que je ne veux en aucun cas qu'on porte des armes dans la maison ! Tu retires immédiatement ce carquois de ton épaule !"

Adria soupira bruyamment, mais rigolant à moitié - la médecin l'avait habituée à ces situations - Ester et Loris était vraiment pour elle ses parents d'adoption, et ils se comportaient comme tels. Elle entendit Ezio se retenir de pouffer derrière son dos, sûrement lui aussi amusé de la situation incongrue.

Puis, cédant à la médecin, elle retira le carquois de son dos, le prenant à la main, pour lui faire plaisir. Elle contourna la dame, un sourire narquois collé sur le visage et lança à la cantonade :

"Je vais sortir un peu, j'en ai besoin, et j'irai sûrement chasser un peu."

"Prends soin de toi surtout, lui répondit Ester", un sourire sincère sur le visage.

Elle savait bien que sa protégée devait parfois se libérer et partir chasser dans les bois, hors de la ville, pendant plusieurs jours. Et la plupart du temps, elle ramenait de la viande fraiche avec elle, qu'elle offrait aux deux médecins.

La jeune fille croisa furtivement le regard d'Ezio et crut y déceler une étincelle furtive mais elle disparut lorsqu'il cligna des yeux.  Elle fronça légèrement les sourcils avant de quitter la maison sous l'œil vigilant d'Ester.

Le nuit commençait à tomber et les gens désertaient les rues à l'approche du crépuscule, et du lot de vilains qui arrivait avec.

Adria se dirigea donc vers son repaire, empruntant les rues à la place des toits, pour une fois. Elle commençait déjà à réfléchir à ce qu'il fallait qu'elle emporte avec elle pour son séjour en dehors de la ville, qui allait durer plusieurs jours.

Le quartier était plutôt calme ce soir, et la pleine lune inondait les rues de sa lumière blafarde, créant une atmosphère peu propice à la ballade pure et simple. Elle ne croisa qu'une seule patrouille de soldats, qu'elle évita facilement en se fondant dans une ruelle adjacente.

Lorsque la jeune file arriva finalement dans son quartier, un sentiment d'appréhension et de peur lui serra la poitrine, son coeur jouant des castagnettes sous ses côtes.

La plupart du temps, son intuition ne la trompait pas, et au vu du silence pesant des rues et de l'absence des bruits normaux de la ville, ce n'était pas une fausse alerte.

Respirant un bon coup, elle jugea qu'elle serait plus en sécurité sur les toits. Elle entreprit donc de gravir une façade, surveillant les alentours avec attention.

Adria eut à peine le temps de voir une ombre disparaitre des toits qu'elle entendit un sifflement familier dans son dos, celui d'un couteau de lancer, filant vers son corps à une vitesse folle.

Arcanes | Assassin's CreedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant