XVII : Fuir n'est pas Lâcheté, si c'est pour revenir Fortifié

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Adria se dépêcha de rentrer chez les deux médecins. Elle tremblait tellement elle avait eut peur, l'adrénaline commençait à redescendre dans ses veines et la panique qu'elle avait refoulé pendant la poursuite grignotait à présent son ventre.

Elle se fondit dans la foule, rabattant sa capuche de cuir pour cacher son visage. Elle serrait ses mains en des gestes nerveux et saccadés.

Elle se retournait régulièrement, guettant avec appréhension un homme vêtu de blanc, prêt à lui sauter dessus et lui trancher la gorge.

Cette sensation d'être suivie lui collait à la peau et lui donnait des sueurs froides, coulant le long de son échine.

Les gens la regardaient bizarrement, reluquant sa stature féminine affublée de vêtements masculins. Certains murmuraient même sur son passage. Beaucoup s'écartaient devant elle à la vue de l'arc impressionnant qu'elle arborait dans son dos.

La jeune fille adorait comment son aura avait le pouvoir d'éloigner les badauds, comme si elle empestait horriblement.

Elle préférait que ce soit comme cela, ça éloignait quelque peu les ennuis, même si elle avait tendance à se considérer comme un aimant à soucis, ou plutôt d'avoir le don de toujours se retrouver au coeur des problèmes qui ne la concernaient pas.

Elle hâta le pas, pour rentrer au plus vite chez les médecins, se faufilant dans la foule et n'hésitant pas à jouer des coudes pour avancer plus vite lorsqu'il y avait du monde.

C'était plus sûr de se balader en se fondant dans la foule à présent, elle était moins vulnérable que sur les toits et les personnes présentes faisaient office de cache.

Lorsqu'elle arriva à destination, Ester voyant qu'elle revenait plus tôt que prévu, elle fut assaillie de questions de la part des deux médecins.

Elle n'y répondit pas immédiatement, prenant le temps de boire quelque chose et d'ôter ses armes de son épaule.

Puis, Adria rassembla ses deux parents adoptifs dans le salon pour leur expliquer l'entièreté de la chose. Elle leur exposa ses soupçons sur Ezio et ce rendez- vous qui avait tourné au vinaigre. Enfin, elle finit :

"Il faut que je parte. Ma présence ici ne va vous attirer que des ennuis. Il vaut mieux, pour moi comme pour vous, que je m'éclipse quelques temps, cela permettra de faire croire à ceux qui m'en veulent que j'ai disparu, opté pour le départ sous leur pression."

D'un commun accord avec ses bienfaiteurs, elle décida de partir le soir-même, avec les paysans qui rentreraient chez eux après une dure journée de labeur.

Les minutes passèrent, angoissantes. Adria redoutait de voir débarquer à tout moment des hommes en blancs, venus expressément pour la tuer.

À l'heure convenue, la jeune fille rassembla quelques affaires, dont des vivres que lui avaient préparé Ester, et ses armes. Lorsqu'elle arriva dans le salon pour faire ses adieux, Loris l'attendait, un manteau en main.

"Tiens Adria, dit-il. C'est pour toi. Pour que tu ne nous oublies pas et que tu nous reviennes, et aussi pour te cacher. Essaie de faire profil bas et reviens vite."

Il l'aida à enfiler le vêtement, fait d'une lourde cape marron lui descendant jusqu'aux chevilles et d'un capuchon assorti.

Ainsi vêtue, ses armes étaient quelque peu camouflées, et elle pouvait passer pour une riche paysanne rentrant chez elle après avoir fait des courses en ville.

Ester lui offrit alors un papier officiel pour sortir de la ville sans encombre. En effet, depuis que les Borgia avaient instauré leur règne de terreur sur Florence, chaque homme, chaque femme, chaque enfant, devait posséder ce fameux papier pour entrer et sortir de la ville. Dessus devait figurer le nom, prénom et la profession du propriétaire ainsi que le motif de son entrée ou de sa sortie de la ville.

Arcanes | Assassin's CreedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant