Chapitre 6

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Tourne à gauche, tu entends le bruissement à ta droite ? Ça doit être lui.

- Salut. -Me dit une voix rauque, reconnaissable entre mille.

- Salut.

Des lèvres soyeuses se posèrent alors sur ma joue gauche, frôlant ma peau.

- Comment vas-tu ?

Son ton sincère me déstabilisa.

- Ça va..., et toi ?

- Je pète la forme.

Il partit vers le fond de la pièce et je le suivis en silence, comptant les pas.

Un mètre, deux mètres, trois mètres...

- Tu sembles nerveuse... Je t'intimide ?

Je ne pouvais pas lui avouer qui j'étais réellement, il y avait de quoi en froisser plus d'un.

- Entre autre.

J'entendis la chaise racler devant moi et je trouvai un endroit sur lequel m'asseoir.

- Ma réponse ne t'a pas plu, je me trompe.

- Je n'aime pas intimider qui que ce soit. Spécialement toi.

Qu'est ce que cela veut dire ?

- Je ne comprends pas...

Il eut un petit rire qui me fit presque sourire.

- Ça ne m'étonne pas.

Nous parlâmes ensuite de notre œuvre et je fus surprise de voir à quel point Brian semblait enthousiasmé : nos idées étaient semblables, il était donc facile d'avancer sur le sujet.

Je découvris ensuite que j'appréciais sa compagnie : il me semblait même le connaître depuis longtemps.

Brian était jovial et curieux sans jamais insister, poli sans se montrer sec...

Ne me manquait plus que la vue et tout aurait été parfait.

- Kira...?

Je levai la tête, fermant mon ordinateur.

- Oui ?

- Pourquoi es-tu seule ?

Je me fermai aussitôt.

Ce n'est pas vrai... Il vient de tout gâcher !

Me levant avec brusquerie, je rangeai mes affaires, ma bonne humeur envolée.

Je l'entendis jurer avant que sa chaise ne racle le sol.

- Kira...

Je ne répondis pas, mettant le plus de distance entre nous, choisissant la fuite comme je l'ai toujours fait.

Descendant les marches aussi vite que je le pus, je cachai mes larmes du revers de la main, songeant que rien ne changerait.

Un mètre, deux mètres...

- Kira ! Attends ! Excuse-moi !

Je l'entendis m'implorer, ses pas derrière les miens.

- Non.

Mon ton était aussi ferme que glacial.

- Kira !

- Va te faire voir, Brian ! -Hurlai-je en sortant.

Abruti... Crétin.

Fort heureusement pour moi, j'habitais le long de la rue où me trouvais, pestant tout le long du chemin.

Abruti... Un mètre, deux mètres.... Crétin. Trois mètres, quatre mètres...

Moi qui avais pensé qu'il était différent.

Tous les mêmes... Sept mètres, huit mètres...

J'avais tort, terriblement tort : il était exactement comme les autres.

Pourquoi ce constat me faisait-il aussi mal ?


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Petit chapitre express !

Que pensez vous de cette situation ? Brian est-il exactement comme les autres ? 

La Face Cachée de la LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant