Chapitre 22

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POV Brian

Jamais le sifflement de l'eau et l'ondulation des vagues ne m'avaient paru aussi insupportables : j'avais perdu ce plaisir, comme tous les autres plaisirs, depuis que Kira n'était plus dans ma vie.

L'envie de me prosterner à ses pieds afin de la supplier de m'accorder une seconde chance, me faisait trembler des pieds à la tête.

Mais j'avais également perdu ce droit-là.

Pourquoi fallait-il que je gâche tout ?

"- Maman ! -pleurai-je en me recroquevillant sur moi-même.

La ceinture fondit l'air, menaçante, avant de s'abattre sur mon dos.

Je me mis à geindre.

- Maman !

- Ta mère ne viendra pas : elle sait comme moi que tu ne vaux rien ! Tu n'es qu'un petit incapable, un moins que rien !

- Non, c'est faux !

- Alors, dis-moi : pourquoi as-tu eu une mauvaise note aujourd'hui ? Tu ne sers à rien !

Je ne répondis pas, cherchant à trouver une source de réconfort : le visage de Kira m'apparut.

Plus tard, je me marierai avec elle.

- Pourquoi ne pleures-tu pas ? Imbécile ! Mes punitions ne te suffisent plus ? Il te faut quelque chose d'encore plus fort ?

Je secouai la tête avec énergie.

- Exactement comme ta potiche de mère !

- C'est faux !

- Pourquoi ne vient-elle pas t'aider, à ton avis ? Hum ? C'est parce qu'elle pense exactement la même chose que moi !

Je savais la vérité : maman gisait sur le sol, inconsciente.

- Que dirais-tu si je m'en prenais à ton amie ? Que dirais-tu si Kira subissait les punitions à ta place ?

Je relevai la tête, si furieux que des larmes de rage roulaient sur mes joues.

- NON !

- Non ? Qui es-tu pour me dire non ?

- Non ! -répétai-je, le menton levé.

Kira est ma lumière... Il ne faut jamais qu'elle soit dans l'ombre. Alors je la protégerai, toujours."

Mon père était un des plus grands connards de l'humanité : il me semble ne jamais l'avoir vu autrement que soûl et colérique. Ma mère restait avec lui car elle n'avait personne d'autre vers qui se tourner.

J'avais toujours caché les marques de mes coups à Kira : je voulais la préserver de la noirceur qui l'entourait. Mais je pense qu'elle l'avait toujours su : ses gestes étaient si attentionnés, si doux qu'il ne pouvait en être autrement.

Un jour, ma mère eut le courage de partir : nous partîmes en pleine nuit, je n'eus pas le temps d'en parler à Kira.

Ce fut un vrai déchirement et, Cade, inconsolable, en mourût.

Brian vivait pour retrouver sa lumière.

Je me souvins de mon plan, du choix de ma nouvelle identité, de ma nouvelle rencontre avec elle, de mon choc lorsque j'appris sa cécité, de mon amour pour elle, de notre première fois, de notre dispute... de mon isolement.

Je gardai toujours de ses nouvelles par l'intermédiaire de sa mère : c'était là mon seul point lumineux de la journée.

La seule chose qui me permettait de ne pas sombrer.

Elle me manquait tellement...

Mon téléphone vibra.

- Allo ?

- Brian. Brian !

Je me relevai d'un bon : la mère de Kira était en pleurs.

- Madame ? Que se passe t-il ?

- Mon bébé...! Mon bébé ! –sanglota-t-elle, hystérique.

- Madame ! Concentrez-vous ! Kira ! Que se passe-t-il avec Kira ?

- Elle est tombée ! Oh, seigneur, c'est ma faute ! J'aurais dû insister : elle aurait dû prendre sa canne ! Elle était si déconcentrée, mon bébé a chuté !

- Où ? Où est-elle ? -m'enquis-je tandis que mes membres tremblaient toujours frénétiquement.

- A l'hôpital central. Je t'en prie Brian : va voir mon bébé.

- Ne vous inquiétez pas, madame : il n'a jamais été question de l'abandonner. Qu'ont dit les médecins ? - dis-je préoccupé en courant vers ma voiture.

- Qu'elle ne se réveillera peut-être pas.

- Votre fille est forte, madame. C'est une battante. N'en doutez jamais : elle va s'en sortir. Il ne peut en être autrement.

- Chambre trente-trois.

Je me précipitai vers la chambre et, une fois à l'intérieur, me figeai entièrement : Kira reposait, pâle et inerte, une minerve sur la tête et une perfusion branchée au bras gauche.

La nausée me tordit l'estomac.

- Oh, Pumpkin ! Je suis désolé : je n'ai jamais voulu te faire ça. Je t'en prie : pardonne-moi. Je n'ai jamais voulu te blesser.

Je m'approchai, m'emparant doucement de sa main, caressant ses phalanges avec douceur.

- Je t'en supplie, Pumpkin. Réveille-toi : ma lumière doit revenir. Je ne vivrai pas sans elle.

Les journées passèrent avec une extrême lenteur, au point que je crus devenir fou.

Je refusai d'être éloigné d'elle, ne serait-ce qu'une seconde : je ne voulais pas qu'elle se réveille seule.

J'avais réussi à négocier une visite illimitée : les infirmières, émues, m'avaient autorisé à rester au chevet de Kira. Je ne dormais que quelques heures, incapable de regarder ce que j'avais fait.

Je lui parlai pendant des heures, encore et encore, jusqu'à ne plus avoir de voix.

- Quatrième jours, Pumpkin. Je désespère. Je sais que je dois garder espoir mais lorsque je te vois, aussi livide et silencieuse... J'ai l'impression de mourir à nouveau. Tu es tout pour moi, ma lumière, mon oxygène, ma chance de survie. Comment vais-je pouvoir continuer à vivre si tu me quittes ? Je sais que je ne te mérite pas, que je t'ai affligé plus d'horreur que de joie mais... j'ai besoin de toi. Je n'ai voulu te faire souffrir, je voulais seulement... Etre une personne meilleure pour toi. Un ami. Un amant. Un amour. Un confident. Si tu ne te réveilles pas...

Ma voix dérailla.

Tiens le coup jusqu'au bout...

Je sortis alors mon cadeau le plus précieux et le caressai longuement.

- Tu te souviens de ce collier Pumpkin ? C'est toi qui me l'as offert avant mon départ. Je pense que tu te doutais, intérieurement, que c'était la dernière fois que tu me voyais.

Je redressai sa tête et attachai le collier autour de sa nuque... là où il aurait toujours dû être.

- J'attendais le momentoù je te reverrais pour te le redonner... parce que je ne partirai plus jamais.    


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Moi : Ah ! C'est mieux !

Mademoiselle sadique : .... *boude*


(Alors les filles ? Vous en pensez quoi ? )



La Face Cachée de la LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant