Chapitre 10: Un réveil difficile

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                                                                                               Lydia:

Je serai bien restée quelques heures de plus au lit, mais Constance a demandé à me voir. Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit en repensant à cette horrible fête d' hier: 

d'abord tous ces regards sur moi, puis ensuite ce garçon et son stupide défi! Il m'a vraiment mis les nerfs, mais pour qui il se prenait?! Ce n'est pas ma coupe que j'aurais du lui envoyer à la figure mais mon poing!

Je refuse poliment les mets que me propose Clodine, le manque de sommeil m'a donné la nausée. 

Après, avoir fait ma toilette,Constance arrive toute guillerette dans ma chambre.

-Lydia,Lydia! Aujourd'hui est une magnifique journée, dit-elle en tapotant ses mains,je viens juste de recevoir une invitation à pique-niquer du prince Eric lui-même.

Elle est tellement enchantée par ce qu'elle m'annonce qu'elle sautille de partout.

-Il nous invite toutes les deux à ce pique nique qui aura lieu non loin du château, vous vous rendez compte? Le prince Eric! Je voulais vous le montrer hier mais il était absent malheureusement.

Oh non! Je n'arrive pas à réprimer mon agacement. Mes poings se serrent à m'en faire mal aux paumes. Je n'ai pas du tout envie de rencontrer ce coureur de jupons!

-Vous ne pouvez pas y aller sans moi? demandé-je avec espoir

-Comment?!dit-elle confuse

Vous devez m'accompagner! Votre nom figure également sur l'invitation, ce serait absolument malpoli de refuser une invitation du prince!

-Très bien, très bien! abdiqué-je

Je n'ai pas la moindre envie, ni la force de me battre avec elle.

Elle s'approche et pose ses mains sur mes épaules. Son ton se radoucit, et j'ai le sentiment que ce qu'elle va me dire ne va pas me plaire.

-Lydia,ma chérie. Pour cette invitation, nous nous devons d'être irréprochables n'est-ce pas? Ainsi, ne pourriez-vous pas vous débarrasser de cet accoutrement? dit-elle en désignant du doigt la robe raccommodée que je porte.

Il est hors de question que je porte une de ces robes au décolleté extra large!

-Si vous voulez que je vienne à ce pique-nique Constance, ce sera habillée à ma façon, rétorqué-je avec détermination

-Bien,dit-elle avec déception, si c'est là la condition de votre présence, je n'ajouterai rien. Mais ne venez pas vous plaindre des commérages qui s'en suivront.

-Ne vous en faîtes pas, je saurai les ignorer,dis-je avec sarcasme

-Je vous attends en bas dans cinq minutes,dit-elle en se dirigeant vers la sortie.

Clodine s'approche de moi et ricane:

-Ça alors, tu ne t'es pas laissée faire!

-Ça c'est sûr! Mais tu as vu sa tête quand elle a regardé ma robe?Je sais bien qu'elle ne correspond pas à la mode d'aujourd'hui, mais elle n'est pas aussi horrible!

Clodine me regarde hésitante.

-Disons juste que.... avec le peu de temps que j'ai eu pour la modifier, on a plus l'impression que tu portes la robe de ta grand-mère.

-Quoi?!

-Mais ne t'inquiète pas, je vais te confectionner des robes plus élégantes et moins vieillottes.

-Ce n'est pas nécessaire, dis-je avec conviction, je me fiche de ce que les autres peuvent penser de ma robe.

Elle me regarde avec une pointe de déception dans les yeux.

-Mais...si tu tiens tellement à m'en faire d'autres, fais toi plaisir,abdiqué-je . Mais sans décolleté plongeant surtout!

Clodine éclate de rire.

-Oui Lydia j'ai bien compris!!

Mon amie vient m'apporter un flacon de parfum. Il faut savoir que Clodine à une amie qui confectionne elle-même des parfums et hier elle m'a proposé plusieurs échantillons pour savoir lequel m'intéressait le plus. J'ai tout de suite choisi celui à la fleur d'oranger. C'est une odeur qui m'a toujours apaisée je ne sais pas pourquoi.

 Peut-être que c'est parce qu'il me rappelle les gâteaux que je confectionnais quand j'étais stressée. La cuisine me rend sereine et me libère l'esprit, malheureusement j'ai peur de ne pas avoir l'occasion de cuisiner ici.

Hier à peine ai-je déposé une goutte de ce parfum qu'il m'a relaxée et j'étais un peu moins anxieuse pour partir à la fête.

-Tiens Lydia me dit Clodine en me tendant le flacon. Tu sais ce n'est pas commun de porter de la fleur d'oranger.

Je souris face à la curiosité de Clodine.

-Comme tu as pu remarquer je n'ai pas des goûts communs avec les filles de cette épo..., avec les autres filles rattrapé-je

Elle ricane.

-Oh oui j'ai bien remarqué!

-Mais, ajouté-je, je trouve que c'est une odeur qui dégage de la douceur. Ce n'est pas un parfum violent comme peuvent l'être d'autres arômes.

-C'est vrai que tu sens merveilleusement bon, Douce Lydia déclare t-elle en me lançant un clin d'œil.

Maintenant hâte-toi, c'est l'heure d'y aller. J'espère que tu ne recroiseras pas le jeune homme du défi.

-Alors là, je crois que j'aimerais mieux porter une de tes anciennes robes plutôt que de le recroiser!!dis-je avec amusement

-Était-il beau garçon? m'interroge t-elle

-Aussi beau que quelqu'un qui vient de se prendre une coupe d'eau en pleine figure!! réponds-je en revoyant dans ma tête l'image de ce goujat trempé jusqu'au menton.

Ma remarque la fait sourire.

Je me rends au rez-de-chaussée et rejoins Constance jusqu'à la calèche.

Qu'est-ce qui pourrait m'arriver de pire à ce pique-nique que ce qui s'est passé hier à la fête?



Le prix du puitsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant