Chapitre 31: Une rencontre inattendue

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Lydia:

Je lis tranquillement dans la bibliothèque du Château des Vignes. J'ai plus qu'aimé le recueil de poésie que j'avais lu la première fois que je suis venu ici et j'en ai donc pris un autre. 

Mes yeux découvrent les strophes d'un nouveau poème sur le thème de l'amour. De jolis mots, des phrases d'une sensibilité incroyable, je suis rapidement émue. Je tourne la page du livre quand une porte s'ouvre violemment me faisant me relever par surprise.

Je n'ai pas le temps de me retourner pour regarder qu'un visage me fait face.

Un visage que j'étais loin de m'attendre à voir ici.

Eric.

Je reste sans voix tant je suis surprise.

Il me regarde avec de grands yeux . Ses yeux verts qui me scrutent tellement que j'ai l'impression qu'ils vont me transpercer.

-Que... commençé-je en bafouillant, Qu'est-ce que vous faites ici Eric ? Nous...je....je ne savais pas que vous alliez venir, Constance a dû oublier de me...

Je m'arrête de parler quand je vois qu'il s'avance encore plus près que ce que nous étions déjà.

Le fait qu'il n'ait toujours pas dit un seul mot m'inquiète un peu.

Son expression est plus sombre que d'habitude et il a l'air déterminé.

Il se rapproche encore et par réflexe je recule, tombant alors sur la chaise où j'étais assise. Je me relève et la contourne mais Eric me suis encore.

Je recule et il poursuit son chemin vers moi.

-Lydia, dit-il enfin,la voix rauque, il fallait que je vous vois.

Son regard se fait plus sérieux et instinctivement je recule encore jusqu'à me cogner contre une étagère.

Conscient que je ne peux plus reculer, il s'avance davantage et pose ses mains au mur à l'extrémité de mes oreilles.

Je n'ai plus de d'issues et il le sait.

-Cela n'a que trop duré, reprend-il plus bas mais d'une certaine façon plus sûr de lui.

Je suis perdue, je n'ose pas bouger et après m'être donné du courage je murmure :

– Je ne comprends pas. De quoi parlez vous ? Qu'est-ce qui...

Je ne peux pas continuer ma phrase car ses lèvres viennent se poser soudainement sur les miennes.

Surprise, je ne bouge toujours pas et mes yeux clos ne cessent de trembler.

Ses lèvres sont puissantes et son baiser devient de plus en plus intense.

Mon cœur bat à un rythme effréné et quand je sors finalement de cette paralysie momentanée, je vais pour me retirer de son emprise mais à ma grande surprise mon corps lui refuse.

Des frissons me parcourent le corps et quand ses mains descendent le long de mon dos c'est mon être tout entier qui s'embrase.

Soudain ses lèvres se détachent des miennes et il me fixe comme s'il attendait quelque chose.

Il vient poser son front contre le mien et chuchote avec une telle douceur:

-Un seul mot de vous et je m'arrête.

Des paroles s'entrechoquent dans ma tête mais n'atteignent pas ma bouche, et sans que j'ai le temps d'y réfléchir mes lèvres vont à leur tour trouver les siennes.

Ce qui est en train de se passer à cet instant, jamais je ne l'aurai vu venir. C'est un moment inoubliable tant il est .... agréable.

Mais une fois ce plaisir procuré, une douleur fulgurante apparaît alors brutalement dans mon dos.

 Soudainement mes yeux s'ouvrent et je suis allongée sur le sol d'une chambre.

 Ma chambre, au Château des Vignes.

Après m'être relevée difficilement, je me masse le dos et sors de cet état brumeux.

Premier constat:je suis tombée de mon lit en dormant. Et oui ça fait mal !

Deuxième constat beaucoup plus alarmant : je rêvais d'Eric !

Mais comment.... comment j'ai pu rêver de lui et surtout comment j'ai pu rêver de ça !

Inconsciemment je me touche les lèvres et vais me rincer le visage.

Je soupire en me regardant dans le miroir. Tout ça c'est de la faute de Gisèle, à force de me parler d'Eric et de ses "lèvres attirantes", évidemment que j'allais rêver de lui. Mais ça ne me va pas du tout!  Qu'il aille embrasser quelqu'un d'autre dans le monde des rêves.

Mes rêves me conviennent très bien comme ils sont, je n'ai pas besoin que quelqu'un vienne y mettre les pieds et encore moins ses lèvres.

Je respire fort et relève mes cheveux trempés de sueur.

Ce rêve paraissait si réel c'est dingue !!! Je hoche la tête, médusée par ma naïveté. J'aurai dû me rendre compte que ce n'était pas réel, comme si moi j'allais le laisser m'embrasser sans rien faire et l'embrasser à mon tour ! L'idée me paraît si saugrenue que j'en viens à pouffer de rire.

C'est à ce moment que Clodine entre dans la chambre en souriant.

-Et bien on est en forme ce matin, tu es tombée du lit de bonne heure !

Sa remarque me fait rire de plus bel.

Le prix du puitsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant