Le prix du puits

Chapitre 30: Visite amicale

Lydia:

Je soupire devant ce qui m'attend.

Aujourd'hui je dois accompagner Constance rendre visite à l'une de ses amies.

Je m'en serai bien passée mais j'ai dû accepter à contrecœur.

Quand ma « cousine » a sagement consenti à ma sortie en forêt, j'aurais dû me douter qu'elle avait une idée derrière la tête et qu'elle me demanderait quelque chose en échange.

Dès le lendemain , elle s'est donc empressée de m'informer, le sourire aux lèvres, qu'elle avait trouvé de quoi rembourser ma dette envers elle.

Nous voilà donc en route pour la demeure de Françoise De Guy .

-Vous verrez comme elle est charmante !déclare chaleureusement Constance

Françoise est l'une de mes plus proches amies, nous avons fait notre entrée à la cour en même temps et nous sommes devenues inséparables ! rit-elle

Elle a une fille d'a peu près votre âge, je suis persuadée que vous allez vous entendre à merveille.

Je fais mine de sourire mais son annonce ne m'enchante pas. Je n'ai jamais aimé les premières rencontres ! On est toujours mal à l'aise, sans savoir quoi dire ! Et j'ai l'impression que cette époque ne va pas me faciliter la tâche. Les gens doivent toujours trouver nombre de sujets pour entretenir la conversation. Les blancs sont proscrits !!

Je remets ma tenue en place pour ne plus y penser. Clodine m'a aujourd'hui vêtu d'une robe beige avec des broderies dorées, et celle -ci est beaucoup plus confortable que toutes les autres que j'ai portées.

La pauvre Clodine m'a avoué avoir passé sa soirée à la re-confectionner pour qu'elle ne me serre plus atrocement la poitrine avec l'ajout de tissu qui recouvre le décolleté. C'est un ange !

Elle a relevé mes cheveux en chignon et y a ajouté des perles qui ressortent sur le noir de ma chevelure.J'étais ébahie en voyant le résultat dans le miroir.

Je ne crois pas qu'une coiffeuse du 21 ème siècle aurait fait mieux. Ça fait tellement élégant !

Il est environ 16 heures et je suis obligée de plisser les yeux tellement les rayons du soleil se font violent.

Nous arrivons aux portes d'un grand domaine et une femme d'âge mûr aux cheveux blonds et relevés vient nous accueillir. Elle est très grande et son allure est des plus distinguées.

-Ma chère Constance, vous êtes enfin là !!! s'exclame t-elle, la mine réjouie

On ouvre les portes de la calèche et Constance descend la première pour étreindre son amie.

Je me déplace et avant de descendre un pied vers le sol, je me cogne la tête . Ça commence bien !!

Je me masse le haut de la tête,tentant de réprimer la douleur qui s'est installée. J'espère que je n'aurai pas de bosse, c'est bien mon genre ça !

Heureusement pour moi les deux femmes sont trop occupées à se réjouir de leurs retrouvailles pour le remarquer.

Je m'écarte de la calèche et Constance se tourne vers moi, l'air comblé .

-Lydia je vous présente ma très chère amie Françoise De Guy, dit-elle en posant affectueusement les paumes sur le bras de celle-ci

Françoise, ajoute-t-elle en la regardant et en me désignant, voici ma jeune cousine Lydia de Réan !