Le prix du puits

Chapitre 45: Que les masques tombent!

Eric:

Mes paroles prennent Lydia par surprise. Elle reste figée.

Je m'avance donc pour lui faire face.

Elle a l'air pétrifiée et si ses lèvres s'entrouvrent, aucun son n'en sort.

-Encore deux petites minutes, déclaré-je d'un air méditatif, et je vous aurai perdue. Je remercie le ciel pour cette victoire.

Toujours aucune parole de sa part, je vais finir par m'inquiéter.

Alors que je m'approche d'elle pour lui demander si elle est souffrante, elle se tourne subitement vers la gauche pour observer je ne sais quoi et effectue un geste des plus intrigant. Elle lève en l'air son pouce et son index droits. 

J'hausse les sourcils, complètement déboussolé.

Mais qu'est-ce que ça veut dire? Est-ce une nouvelle mode féminine dont j'ignore l'existence?

A peine quelques secondes après cet étrange démonstration, une jeune servante accourt auprès de la jeune femme.

-Tenez Milady, dit-elle en lui tendant quelque chose, voici votre cape comme vous me l'avez demandé.

Lydia me tourne alors le dos et s'empresse de l'enfiler.

-Merci beaucoup, vous êtes très efficace , lui rétorque -t-elle avec ce qu'on dirait être du pur soulagement dans sa voix

Elle remet quelques pièces à la servante qui repart visiblement ravie.

Lydia me refait face, plus sereine qu'il y a quelques instants.

La somptueuse robe noire et rouge, le décolleté en dentelle: disparus!

La cape de Lydia forme un paravent parfait pour la silhouette de la jeune femme.

C'est à mon tour de ne plus savoir quoi dire.

Finalement lorsque j'ouvre la bouche, c'est un énorme rire qui en ressort.

-Lydia De Réan vous êtes une femme pleine de ressources, déclaré-je amusé

-Disons que certaines expériences m'ont servies de leçons, rétorque-t-elle d'un air quelque peu irrité, j'ai donc décidé de me montrer plus prévoyante.

- Oh c'est chose faite! m'exclamé-je solennellement

C'est curieux, déclaré-je, j'ai comme l'impression que je dois sans cesse vous trouver. 

Non pas que je trouve la tâche déplaisante, ajouté-je avec humeur. 

C'est d'ailleurs toujours une immense joie quand mes yeux trouvent enfin les vôtres. 

 Je dois dire que vous ne m'avez pas facilité la tâche avec votre mission, ça non !!

Je devrais m'en plaindre, lancé-je d'un air faussement contrarié, mais je trouve justement que ce qui fait votre charme, dis-je plus sournoisement, c'est votre détermination à tenter de vouloir m'échapper.

Mes propose la font lever les yeux aux ciel.

-C'est vrai, que deviendrai-je sans tous vos efforts, vos subterfuges pour vous soustraire à ma compagnie!! Mon existence serait bien ennuyeuse, dis-je en soupirant mélancoliquement.

 -Et la mienne serait bien plus reposante, rétorque-t-elle en soupirant théâtralement pour m'imiter

Un grand sourire étire mes lèvres.