- La pauve dame, apportez-lui de l'eau et soulevez-là doucement !
Je revenais à moi lentement et prenais conscience de la présence des gens qui m'entouraient. Ce n'étaient pas des nobles qui s'exprimaient au vu de leur langage.
Encore toute retournée par les derniers événements, et par crainte de ce qui allait suivre, je décidai de garder les yeux fermés, le temps pour moi de me remettre du choc de ma découverte.
Je sentais les gens s'affairer autour de moi, et savoir autant de monde près de moi était loin de m'inspirer confiance. Raison de plus pour ne pas ouvrir les yeux!!
- Écartez-vous, laissez-la respirer ! Vous voyez pas que vous l'étouffez à vous rapprocher tous comme ça, vociféra une voix de femme.
Je lui en étais extrêmement reconnaissante.
- Tu peux pas nous en vouloir Rosalinde, c'est pas tous les jours qu'on peut admirer une lady d'aussi près!lui rétorqua un homme à qui l'haleine empestait l'alcool !
- Qu'est-ce qu'elle est bien habillée, vous avez vu sa robe, on dirait une princesse ! s'exclama une fillette.
Je sentis un linge trempé me tamponner le front et les joues, j'en avais bien besoin. J'avais l'impression que j'allais suffoquer avec cette horrible chaleur, mais aussi surtout à cause de ce maudit corset!!
Les commentaires sur ma personne reprirent de plus belle, à croire que j'étais devenue une pièce de musée.
- Qu'est-ce qu'une femme comme elle fait ici ? Vous croyez qu'elle s'est perdue ? demanda quelqu'un.
- Ou alors elle est venue faire un tour au marché! proposa un jeune garçon.
- Dis pas n'importe quoi Jason, répondit une femme d'un ton acerbe, les dames comme elle ne fréquentent pas des endroits comme ça, ils ne veulent pas se mélanger aux roturiers !
- En tout cas, moi je veux bien tenir compagnie à la d'moiselle pour l'aider à retrouver son chemin ! Qui sait, elle voudra ptêtre prendre un verre avec moi !dit l'ivrogne.
A son odeur nauséabonde, je sentis ce dernier s'approcher et me soulever le menton de sa main.
- Si plus de femmes comme elle travaillaient à la taverne,Gus aurait des clients tous les soirs !!!ajouta-t-il d'un ton suggestif
Je ne sais pas ce qui me retenait de hurler, cet homme abominable posait la main sur moi et me soufflait dessus !!! J'étais sur le point de vomir tant son odeur m'écœurait !
- Eh bas les pattes Andrew ! Si je te vois la toucher encore une fois tu peux dire adieu à ta chambre, et c'est dehors que tu passeras la nuit ! Maintenant recule ! Et va prendre un bain, tu empestes autant qu'un putois !
Je reconnus la voix de ma sauveuse. Après avoir entendu l'ivrogne pester puis s'en aller, je décidai d'ouvrir les yeux.
Les gens attroupés autour de moi écarquillèrent les yeux à une distance convenable pour ne pas m'effrayer, mais surtout pensai-je,pour ne pas être rabroués par ma sauveuse. Celle-ci, une femme d'une cinquantaine d'année aux cheveux roux, était vêtue d'un long tablier beige déchiré. Elle me sourit et me dit avec douceur :
- Comment vous sentez-vous ?
Son expression maternelle m'apaisait
- Encore un peu étourdie, mais ça va mieux, répondis-je
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Le prix du puits
RomansaUn simple puits suffit à projeter la jeune Lydia à travers le temps. Envoyée à une époque qui n'est plus la sienne, elle est loin d'imaginer les aventures qui l'attendent. Si on lui avait dit qu'elle rencontrerait un homme qui n'aurait d'yeux que p...