Harlow's Song, Can't Dream Without You // 5 Seconds of Summer

Chapitre 5

- Depuis quand tu grattes quand on n'a pas d'interros toi ?

- Je n'ai pas gratté ! Me défendis-je.

Je ne sais même pas pourquoi je tentais de me justifier. Ils avaient déjà leur idée en tête maintenant. Pour eux, si je n'avais pas été en cours hier c'était parce que j'avais la flemme et que j'avais fait croire à mes parents que j'étais malade. Ce n'était pas la première fois que je le faisais, mais d'habitude j'essayais de louper les matières que je n'aimais pas ou une interro que je n'avais pas révisée. Même si je ne révisais pratiquement jamais en fait...

- C'est ça, on te croit... Insista Luke.

Je soupirais, le poussant pour qu'il me fasse une place sur le banc de l'arrêt de bus. J'aurais mieux fait de prendre le bus avant-hier... Même si je me doutais bien que ça n'aurait pas arrêté Délia. Elle avait sans doute mon adresse ou elle se serait débrouillée pour l'avoir de toute manière.

- Si tu le dis, concédais-je alors qu'il se décalait de mauvaise grâce pour que je puisse poser mes fesses.

- Tu t'es bien reposé au moins ? Me demanda Michael.

- Ouais...

Putain, s'il savait... Finalement, j'aurais mille fois préféré aller en cours. Ou même me faire épiler intégralement le corps. Tout aurait été mieux que de passer la journée à regarder ma mère s'occuper d'Emmalin. Je me demandais même si je n'étais pas en train de devenir cinglé.

Ma mère l'était en tout cas. Son cerveau semblait fondre dès qu'elle était dans la même pièce qu'Emmalin. Elle me rendait dingue. Ça avait commencé dès sept heures du matin en plus. On aurait pu croire que j'aurais pu dormir puisque je passais ma journée à la maison. Sauf que ce ne fut pas le cas.

Ma nuit avait été courte. Dans le genre assez courte. J'étais resté sur le toit jusqu'à deux heures du matin. Je comprenais pourquoi Mali-Koa aimait venir ici, c'était calme et reposant. Je pouvais tout voir sans que personne ne me vois. D'ici, je voyais même la maison de Luke à environ deux cents mètres, toutes les maisons furent plongées dans le noir une fois que la lumière de sa chambre s'éteignit à son tour aux alentours d'une heure du matin. J'étais alors resté allongé sur le dos, regardant les étoiles.

C'était le moment le plus apaisant que j'avais eu avant la journée d'hier, qui avait été relativement éprouvante. J'avais été réveillé une heure plus tard quand Emmalin s'était mise à hurler. Elle n'y allait pas de main morte en plus ! Cette gamine était minuscule, je n'arrivais pas à comprendre d'où elle pouvait sortir ces sons ! J'avais finalement entendu ma mère se lever, j'avais fait semblant de dormir – même si Emmalin aurait pu réveiller un mort – quand elle avait ouvert la porte de ma chambre. Elle l'avait alors refermé en douceur avant d'aller s'occuper du bébé. A partir du moment où le silence était revenu, je n'avais eu aucun mal pour m'assoupir à nouveau.

J'avais eu moins de chance à sept heures du matin. Apparemment ma mère avait toqué pendant un moment avant de décider de rentrer pour employer la méthode forte. Autrement dit, elle avait allumé la lumière. J'avais failli mourir d'éblouissement. J'avais alors fait la seul chose possible pour me sauver la vue : je m'étais protégé avec mon coussin en poussant un genre de grognement étouffé.

- Tu dois te lever, m'avait dit ma mère, Norman ne devrait pas tarder à arriver.

Norman était le pote à mon père, celui qui travailler dans un labo. C'était lui qui devait faire les prélèvements pour le test de paternité. Ce que je ne savais pas, c'était qu'il devait venir aussi tôt...