Chapitre 26

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- Oui, c'est ça. Et mon cul il est violet.

- Quoi ? Qu'est-ce que tu racontes ? Demanda Délia.

- Ben je pensais que le but était de dire la plus grosse connerie possible. Je le fais aussi du coup.

Elle pensait quoi ? Que j'allais chercher Emmalin, lui refiler et refermer la porte, l'air de rien ? Et puis quoi encore ?! Je n'étais pas elle !

Ma réponse ne plut vraiment pas à Délia. Je la vis pincer les lèvres et croiser les bras sur sa poitrine. Au final, je m'en fichais un peu de sa réaction. Si elle pensait qu'elle pouvait se pointer et récupérer Emmalin comme ça, elle se plantait le doigt dans l'œil jusqu'au coude. Elle n'était pas venue une seule fois, elle n'avait pas appelé ou envoyé un mail depuis neuf mois, Emmalin ne devait même plus savoir à quoi sa mère ressemblait, et maintenant elle venait comme une fleur en disant qu'elle venait la chercher ? Mais bien sûr !

- C'est ma fille, rétorqua Délia, et je viens la récupérer.

- Pendant neuf mois ce n'était pas ta fille mais seulement la mienne. T'es devenue amnésique et tu t'es souvenue qu'elle existait ?

Délia poussa un soupir exaspéré qui me donna plus envie de rire qu'autre chose. Elle passait pour la victime maintenant ? C'est ça.

- Je ne pouvais pas m'occuper correctement d'elle puisque je devais finir mes études. Maintenant que c'est fait et que je vais trouver un travail, je vais subvenir à nos besoins. Je vous l'ai uniquement confié durant l'année scolaire.

Je sentis ma bouche s'assécher quand elle dit ça. Comment ça elle nous l'avait "confié pendant l'année scolaire" ? C'était quoi cette histoire ? Elle nous l'avait donné, ouais !

- Je suis dans mon droit, dit-elle, j'ai une situation maintenant et je saurais m'occuper d'elle bien mieux que toi. Maître Hoffler pourra en témoigner.

- Ah cool, t'as ramené ton avocat, j'en ai un qui vit avec moi ! Et... Ah, même une assistante juridique qui rentre !

Je vis avec soulagement la voiture de ma mère apparaitre dans la rue et se garer dans l'allée du garage. Elle en sortit rapidement, jaugeant la situation en se dirigeant vers nous.

- Délia, dit-elle, que nous vaut le plaisir ?

Le plaisir ? Quel plaisir ? J'aurais préféré voir arriver les chevaliers de l'Apocalypse au grand complet moi !

- Je viens chercher Emmalin, déclara Délia.

Ma mère la regarda sans rien dire pendant quelque secondes avant de se tourner vers les personnes qui l'accompagnaient.

- Et vous êtes ?

- Sa mère, Frederica, répondit cette dernière, et voici Maître Hoffler.

- Maître, dit ma mère en hochant la tête, vous connaissez peut être mon mari ? Maître Hood.

- Uniquement de nom, Madame.

Pardon ? Il se passait quoi là ? Ils étaient vraiment en train de faire des banalités ? Mais elle attendait quoi ma mère pour se retransformer en Valkyrie afin de les virer à coups de pieds au cul ?

- Allons à l'intérieur, nous serons plus à l'aise pour discuter, proposa ensuite ma mère.

- QUOI ? M'étranglais-je.

Ma mère me fit taire d'un regard, m'entraînant à l'intérieur avec elle. J'étais sur le cul. Je ne comprenais pas du tout ce qu'il se passait. Délia lui disait qu'elle voulait reprendre ma fille et ma mère l'invitait à rentrer comme si de rien n'était ? C'est quoi le délire ?

Harlow's Song, Can't Dream Without You // 5 Seconds of SummerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant