Chapitre 8

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Je respirais un grand coup après avoir raccroché, me rendant immédiatement compte que ça ne servait à rien. J'avais pensé que ça me calmerait mais que couic, ouais. Le sang ne devait plus monter correctement jusqu'à mon cerveau puisque c'est dans cet état là que je retournais jusqu'à mes amis.

- Qui est mort ? Demanda Ashton.

- Pourquoi quelqu'un serait mort ?!

- Vu ta tête, ça ne peut être que ça !

Ouais. C'était ma vie d'avant, celle que j'avais encore il y a dix jours, qui était morte... Je devais donc en faire le deuil, ce qui était assez compliqué pour tout dire. Le pire était sans doute que je ne savais pas exactement où j'en étais. Emmalin était ma fille. Il y avait bien sûr très peu de chance pour qu'elle ne soit pas de moi, la ressemblance avec Mali-Koa était bien trop frappante, mais j'avais gardé un peu d'espoir.

J'avais l'impression que le poids de me nouvelles responsabilités me clouait au sol. Ça me faisait peur. J'en avais même l'estomac noué. Mais comment j'allais m'en sortir moi ? J'étais encore au lycée, j'étais une merde en cours et le seul boulot qui s'offrait à moi à l'avenir était caissier chez McDo. J'étais censé élever quelque chose avec ça moi ?

J'étais paniqué. Uniquement paniqué. J'aurais pensé que je serais dégouté d'apprendre qu'Emmalin était réellement ma fille mais je ne l'étais plus vraiment. J'avais eu le temps de m'y faire. Il y avait aussi une autre sensation que je préférais garder au fond de moi pour l'instant. Tout le reste était déjà assez dur à gérer comme ça !

- Oh non, répondis-je précipitamment à Ashton, c'était ma mère, apparemment ma sœur est à l'hôpital, elle pense qu'elle a l'appendicite ! Mais vu qu'elle est un peu hypocondriaque, elle doit sûrement avoir des brûlures d'estomac !

Le pire dans tout ça était que je disais la vérité. Mali était vraiment hypocondriaque sur les bords et elle paniquait à propos de tout. Elle ne sortait jamais de chez elle sans sa solution hydro-alcoolique pour se désinfecter les mains toutes les cinq minutes et il suffisait qu'elle ait un bouton ou qu'elle se gratte pour qu'elle croit directement qu'elle venait de se chopper une maladie grave. Alors que des fois c'était juste l'étiquette de son tee-shirt.

Elle s'était un peu calmée depuis qu'elle vivait seule à Melbourne. C'était peut-être parce que mes parents en avaient assez de la rassurer pendant des heures au téléphone dès qu'elle faisait un pet de travers, mais mon explication restait plausible.

- Encore ? Dit Michael, c'était quand la dernière fois ?

La façon dont ma sœur réagissait n'était un secret pour personne dans mon groupe d'amis. On avait grandi ensemble. On avait d'abord formé un groupe de trois avec Michael et Ashton mais on pouvait sentir qu'il y avait un déséquilibre. C'est pratiquement toujours le cas dans les groupes de trois personnes.

Ça s'était arrangé quand la famille de Luke avait emménagé dans le quartier alors qu'on avait huit ans. La grand-mère de Luke était décédée quelques semaines plus tôt et ils étaient tous venus vivre à Sydney afin de se rapprocher de son grand-père. Je ne pouvais pas dire que ça avait été l'osmose dès le départ, loin de là ! Et il nous le rendait bien !

Sauf qu'un beau jour on s'était tous retrouvés ensemble à la piscine. Luke était là avec sa mère et ses frères et c'était la mère de Michael qui nous avait ramené. Elle avait reconnu sa nouvelle voisine et on avait été forcé de la suivre puisqu'on n'avait que huit ans. Les deux mères avaient alors décidés que ce serait super que Luke vienne jouer avec nous. Elles n'avaient de toute évidence pas compris qu'entre lui et nous, c'était la guerre.

Harlow's Song, Can't Dream Without You // 5 Seconds of SummerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant