Harlow's Song, Can't Dream Without You // 5 Seconds of Summer

Chapitre 25

Mon père me regardait bizarrement. J'avais l'impression d'avoir une bouse sur la tête tant il me regardait bizarrement. Je devenais dingue. Il n'avait pas arrêté de toute la soirée et je savais très bien que ce n'était pas pour observer l'état de mon visage. Loin de là. Même maintenant, alors que j'étais assis par terre à jouer avec Emmalin, je pouvais sentir son regard dans mon dos. Surtout qu'en temps normal, il n'était jamais au salon quand j'y étais ! Il se posait sur le canapé avec ma mère une fois que j'étais à l'étage. Alors que là, il était assis et je savais qu'il me regardait.

J'étais directement rentré avec ma mère alors qu'il me restait près de deux heures de cours. Je n'avais pas tenté de discuter. De toute manière j'avais science, ça ne m'avait pas particulièrement déplu de louper ce cours là. J'avais vu Ashton, Michael et Luke sur le parking du lycée alors qu'on se dirigeait vers la voiture. J'avais failli faire une attaque. Ils étaient en train de gratter et, en plus de ça, ils étaient tout sauf discret. A tous les coups c'était pour voir comment ça se passait pour moi. J'avais alors discrètement levé le pouce pour qu'ils comprennent que la situation aurait pu être pire.

En fait, je pensais que j'étais plus ou moins sorti d'affaires. Je ne pense pas que le proviseur se risquerait à me renvoyer maintenant, sinon il verrait débarquer ma mère avec un sabre dans son bureau...

Bizarrement, je n'étais pas aussi soulagé que j'aurais dû l'être. Je m'en voulais. J'avais juré à Mali que je ne raconterais jamais cette histoire. Elle me disait qu'elle avait réglé le problème et qu'il n'y avait donc aucune raison pour que nos parents soient au courant. J'avais beau me dire que je n'avais pas le choix, que j'aurais été viré sinon, ce n'était pas facile à encaisser. D'autant plus que le silence régnait dans la voiture. Emmalin avait été troublé dans sa sieste et elle s'était rendormie dès qu'on s'était mis en route alors que ma mère regardait la route, les lèvres pincées. Le silence était vraiment pesant. J'avais donc décidé de le rompre.

- Je veux être le premier à appeler Mali.

Ma mère m'avait jeté un coup d'œil surpris avant de regarder à nouveau la route. Il valait mieux. Ma journée était suffisamment merdique comme ça, je n'avais pas besoin d'un accident de voiture pour l'embellir un peu plus.

- Ecoute, Calum, je sais que c'est compliqué pour toi... Avait-elle dit après une hésitation.

- Je lui avais promis de ne rien dire ! Avais-je aussitôt protesté.

- Je m'en rends bien compte. Mais ce n'était pas à toi de supporter une telle responsabilité. Loin de là. Tu as bien fait de le dire. Et je ne peux pas te blâmer d'avoir défendu ta sœur et Emmalin, même si la violence n'est pas une solution.

On s'était de nouveau tu ensuite. Au fond de moi, je savais que j'avais fait le bon choix, c'était le seul qui s'offrait à moi en définitive, mais ce ne serait sans doute pas l'avis de ma sœur.

- Et... Avait hésité ma mère, je suis vraiment très fière de toi pour ta moyenne. Vraiment.

Elle n'en avait pas rajouté. Elle ne m'avait pas dit qu'elle savait que je n'avais pas l'intelligence d'un poireau et que je n'avais qu'à travailler. J'avais au moins eu droit à ça... Par contre, je n'avais pas eu droit à la clémence de mon père. Loin de là.

On ne savait pas qu'il était à la maison quand on était rentré. Sinon j'aurais laissé ma mère entrer avant moi pour qu'elle calme le jeu. Sauf que, à notre grande surprise, il était là. Il était censé être à son bureau, mais non, il était à la maison. Et pas content du tout.