Chapitre 19

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Je ne devais pas paniquer... Je ne devais pas paniquer... Ouais ben c'était facile à dire, ça ! Ma gamine avait plus de 39° de fièvre, j'avais le droit de paniquer !

- Bon, d'accord, dis-je à Emmalin qui était toujours en train de hurler, ne t'inquiète pas, je gère la situation !

Tu parles ! Je n'arrivais même pas à me gérer moi-même ! J'inspirais profondément plusieurs fois de suite, essayant de trouver une solution. Sauf qu'il n'y en avait pas ! Je devais faire quoi, moi ?

Je savais déjà que je n'avais pas besoin de regarder dans l'armoire à pharmacie. Il n'y avait que des médicaments pour adulte là dedans. Ben oui, Emmalin n'avait jamais eu l'ombre d'un rhume ou le nez qui coule. Et bien évidemment, elle décidait de tomber malade pile le jour où ma mère, qui aurait su quoi faire, était partie à l'autre bout du pays ! J'étais maudit, je ne voyais rien d'autre...

- Allez, viens, on descend, dis-je à Emmalin, il faut que Papa appelle quelqu'un...

J'étais certain qu'elle ne m'entendait pas. Elle hurlait bien trop fort pour comprendre que je lui parlais. J'essuyais précipitamment les grosses larmes qui coulaient le long de ses joues, l'estomac noué.

J'arrivais rapidement dans la cuisine, cherchant le papier sur lequel ma mère avait noté le numéro de Zita, quand mon regard tomba sur le calendrier accroché au mur. C'était celui que les pompiers vendaient, je n'y faisais pas attention d'habitude, mais mes yeux s'accrochèrent sur la rubrique "numéros d'urgence".

Je ne tergiversais que pendant quelques secondes. Il faudrait bien une demi-heure pour que Zita vienne et je ne savais pas ce qu'elle me dirait. Si elle décidait qu'il fallait aller à l'hôpital, on n'y serait pas avant une heure. Alors qu'Emmalin était brûlante. Ce n'était pas la bonne solution. Alors que là, je lisais "médecin de garde". Il viendrait directement chez moi je pense. Ce fut donc sans hésitation que je décrochais le téléphone pour faire le numéro.

Je marchais de long en large à travers la cuisine alors que les sonneries s'enchaînaient tout en berçant Emmalin contre moi. Elle ne se calmait toujours pas. Elle pleurait sans s'arrêter, sauf pour reprendre son souffle de temps en temps dans un hoquet avant de reprendre de plus belle.

- Il me faudrait un médecin, dis-je dès que la standardiste décrocha en me demandant quelle était mon urgence.

Pas de bonsoir ou de quoi que ce soit. Je n'avais pas le temps pour des formules de politesse à la con ! Cependant, l'opératrice semblait souvent devoir gérer des fêlés complètement flippé, elle se contenta de me demander posément ce qu'il se passait :

- Je... Ma fille a de la fièvre.

- Combien ? Me demanda patiemment l'opératrice.

- 39°4, répondis-je la gorge serrée, elle a sept mois.

Je me sentis encore plus mal de l'avoir dit à voix haute. Surtout qu'Emmalin ne pleurait plus aussi fort maintenant. Elle s'était complètement affaissée contre moi et n'arrêtait pas de gémir. C'était bon ou mauvais signe ça ?

- D'accord, répondit l'opératrice d'une voix un peu plus tendue désormais, donnez moi votre adresse, le médecin va venir directement chez vous. 

Je m'exécutais rapidement. La réaction de la standardiste me confirmait que j'avais raison de m'inquiéter. J'avais l'impression qu'elle me prenait un peu de haut au départ, elle était sans doute blasée d'entendre des personnes appeler pour rien. Mais Emmalin n'avait pas rien. Elle était plus que brûlante de fièvre...

Harlow's Song, Can't Dream Without You // 5 Seconds of SummerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant