La chasse nocturne

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Je me reveillai au milieu de la nuit. Le reveil affichait minuit. Je crevais de faim. Je voulais de la viande. Alors je me levai lentement et ouvris la fenetre de ma chambre. Et sautai dans les feuilles couvertes de givre.
Une douleur traversa tout mon corps et mes yeux me piquerent legerement, ce qui m'indiquait qu'ils etaient devenus ambres. Mes griffes noires sortirent douloureusement de mes doigts, mes oreilles s'agrandirent et devinrent pointues dans un craquement de cartilage, mon coccys s'allongea et se couvrit se poils pour devenir une queue, et mes dents se changerent en crocs tranchants.
J'humai l'air d'un air bestial, en quete de proie. Il faisait moins de zero degres, mais mon corps etait couvert d'une fourrure invisible qui me rechauffait. Je reperai un vieux chevreuil qui dormait a un kilometre d'ici. Il y avait pleins d'autres proies plus proches, mais mon instinct m'ordonnait de m'attaquer au plus faible.
Je me mis a quatres pattes et courus en grondant de faim. J'etais pieds et mains nus, mais ma peau s'etait endurcie sous mes membres pour supporter le sol.
Je me sentais si libre! Je courais tellement vite.
J'arrivai enfin devant l'endroir ou la proie dormait. Je m'avancais lentement, en faisant le moins de bruit possible. Je marchai sur une brindille, qui craqua. "Et merde" pensai-je en reveillant mon cote humain. Le vieux chevreuil se redressa d'un coup et poussa un gemissement effraye en me voyant. Il s'enfuit en boitant, et je le poursuivis avec rage. Je voyais son arriere train a quelques metres devant moi, mais je n'arrivais pas a le rattraper.
Soudain, une silhouette se jeta sur lui et le plaqua au sol. Je m'arretai brusquement et reconnu un de mes congeneres Lyca. Je grondai d'une voix bestiale:
-Cette proie est a moi!
L'autre, que je n'avais pas reconnu, me repondit:
-Tu devras partager. Aide-moi a la tuer.
Il avait plante ses griffes dans son ventre. Je bondis sur l'animal souffrant et l'egorgeai avec mes crocs. Je poussai un grognement de victoire en sentant son sang chaud couler dans ma gorge. Sans me soucier de mon congenere qui me regardait, je dechirai la peau et devorai le foie, la partie la plus nutritive, puis je m'attaquai a ses pattes. Lorsque je fus rassasiee, je me lechai les levres et les griffes degoulinants de sang et me tournai vers l'autre loup. Je repris toute ma conscience humaine lorsque je flairai sa douce odeur et le reconnu.
C'etait Tyler.

Lycanthropes [En Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant