Divertissement puéril. ZIAM. (1)

nineteen.

Deux jours. Deux jours où je n'ai pas arrêté de réfléchir. Je n'ai pas arrêté de réfléchir à ce qu'il s'était passé cette soirée. Je pensais plutôt à Zayn. Je n'avais plus aucune nouvelle, ni de lui, ni de l'inconnu. Au sujet de l'inconnu, je ne lui ai pas répondu.
"Fou amoureux ?" avait-il dit.

C'était comme si je m'étais prit une claque en pleine figure. Amour, il a parlé d'amour. Ce sentiment, beau, puissant, mais le plus souvent : destructeur. Ce sentiment qui peut changer un individu, en bien, comme en mal. On peut apprendre à vivre grâce à l'amour. Mais on peut également apprendre ce que c'est l'envie d'y laisser sa vie, l'envie de crever.

Et ce sentiment, il en avait parlé.

En seulement deux mots, la signification était puissante.

Un joint entre les lèvres, je regardai la salle de sport de loin, de mon regard hésitant. M'y rendre ou non, j'en avais aucune idée. Je n'avais plus envie de rien, comme si j'avais un corps sans âme. Sans goût, sans préférence, sans passe-temps, sans sentiments, sans émotions. Un zombie.

/ "J'ai toujours aimé les films de zombie, cette façon flippante de se déplacer, un semblant d'humain mais loin de l'être. Ça peut sembler amusant lorsqu'un deux se fait tirer dessus hein ? Pourtant cette nuit, j'avais l'impression d'en être un. Un zombie qu'on essaie d'achever. Il essayait de m'achever, violemment mais précisément . But réussi. Il m'a achevé en plein cœur, ses mots, ses révélations remplaçaient les tirs, et mes pleurs remplaçaient les grognements. La différence entre eux et moi, c'est qu'eux résistent, alors que moi j'm'effondre avec un seul tir." /

J'avais déjà dix minutes de retard, sans compter le fait de ne pas avoir terminé de fumer.

Z_mxj1 : Que fais-tu ?

Je fus surpris de recevoir cette notification, alors que je ne lui avais auparavant pas répondu. Après tout, peut-être avait-il comprit que le sujet était assez complexe à avaler.

jphotnhard: Devant ma salle de sport.

z_mxj1 : Tu n'y vas pas ?

jphotnhard: Non. Trop occupé à fumer.

Je m'installais contre le mur d'en face, le dos posé afin d'y prendre appuie. Mon esprit était embrumé. Non pas par mes pensées. Mais par la sensation de la drogue. Peut-être que ça m'avait manqué. Mais je me sentais retomber. Après tout, qu'est-ce-que j'ai à perdre ? La vie ?

"Rentre."

C'était Zayn. Sans même relever mon visage je pouvais imaginer son visage ferme, du à son ton employé. Je levais donc le joint entre mon index et mon majeur.

"Occupé, désolé, repasse peut-être plus tard ?"

Un rire s'échappait d'entre mes lippes. Rire qui ne durait pas longtemps puisque le basané avançait jusqu'à être devant moi. Près de moi. Trop près. Si près que je pouvais sentir son odeur d'ici. Depuis quand sa proximité me gênait ? Et d'un coup, les paroles de l'inconnu revenaient dans mon esprit. Fou amoureux.

"Arrête de faire la gamin, Payne, le capitaine c'est toi. On a besoin de toi.

J'avais envie de lui demander si lui aussi avait-il besoin de moi.

"Remplace-moi, comme tu souhaitais le faire."

"Ta gueule, et donne moi cette merde."

Ce n'était pas une demande, mais un ordre, puisqu'il me le retirait de mon emprise. Mon regard s'encré finalement dans le sien, les sourcils froncés. Il n'avait pas le droit de revenir de la sorte, comme s'il avait une pulsion d'hormones. Alors j'allais le questionner.

"t'étais où pendant ces deux jours ?"

Avait-je demandé. Je guettais chacune de ses réactions. Il me semblait voir de la confusion pendant une fraction de seconde, juste avant de voir de nouveau son visage se refermait.

"Avec mon petit-ami. Peut-être que tu veux des détails ?"

Je m'attendais à toute sorte de réponse, sauf celle-ci. J'avais passé deux jours en pensant à ce qui s'était passé, alors que lui s'envoyait en l'air. Après tout, qu'est-ce-que j'avais espéré ? L'espoir déçoit, c'est connu.

"Non je déconne, je réfléchissais."

C'est d'une façon incontrôlable, sans même pensé au pourquoi et au comment que ma main se retrouvait sur son visage, une bonne claque allait sûrement lui changé les idées.

"T'es vraiment con Zayn, putain."

Puis il tirait sur le joint, mine de rien. Comme si une simple caresse lui a été offerte. Il n'y a rien de plus énervant. Quoi que, en voyant son fameux sourire de retour, je me rappelais qu'il y avait bel et bien quelque chose de pire.

"Serait-ce de la jalousie, me demandait-il, Ah bi re-.."

"Alors les gars, c'est du sérieux ?"

Nos deux visages se tournèrent vers le son de cette voix, bien fort familière pour moi. La voix de mon meilleur ami. La confusion était de retour. Je n'avais pas été prévenu de son arrivé, ni de son départ, ni de quoi était-il entrain de parler.

"Payne et Malik, «le couple du moment». J'ai reçu la notification de l'événement sur Facebook, pour fêter ça. C'est vraiment cool de m'avoir invité les mecs. En tout cas, félicitation, bro !"

Puis il venait dans mes bras, me féliciter.

Pendant que moi je m'étais juste figé.