Oscar Walters ?
Ce nom résonnait, pendant que mon cerveau tentait d'assimiler. Ou bien était-ce une simple hallucination. Autour de moi, c'était le vide complet. La chambre d'hôpital avait disparu, tout avait disparu. Louis, ma mère, le médecin, les fenêtres, les appareils, les draps blancs, les murs dégueulasses. La panique s'emparait de plus en plus de moi, je tentais de bouger une main, un bras, je tentais d'ouvrir les yeux, de les refermer. Rien. J'appelais à l'aide. Je criais, je crois. Je devais impérativement retrouver ma mère, lui dire mes adieux. Si je pouvais ressentir autre chose que de la panique, sûrement mon cœur se serait serré à cette pensée. Elle était décédée. Elle était malade, et j'en avais aucune idée. Beaucoup de personnes connaissent ce sentiment de culpabilité, où une partie de nous même nous chuchote qu'on aurait du profiter des derniers instants. Qu'on aurait du profiter tout court. A chaque moment, chaque minute, chaque seconde, chaque milliseconde, nous pouvons perdre quelqu'un. Un proche, une connaissance. Il suffit d'une maladie, d'une voiture roulant trop vite, d'alcool dans le sang, de dépression, d'incendie, d'un choc, tout peut arriver. Nous parlons souvent de routine. La vieille routine que peut prendre nos vies. Mais le fait que la mort peut nous toucher à n'importe quel moment, sans même qu'on s'y attende, ne serait-ce pas un aspect de l'imprévisibilité ? La routine n'existe pas. Il faudrait remercier la mort, mais ça serait glauque.
Peut-être suis-je actuellement entrain de mourir. De crever comme un con sur le sol d'un hôpital, après avoir vu ma mère allongée sur ce lit. C'est fou, naître dans un hôpital, mourir dans un hôpital. C'est naze.
Je papillonnais des yeux, essayant de trouver la fameuse lumière. Vous savez, celle qui se trouve dans un long tunnel, où on peut voir nos proches vivants d'un côté, et ceux décédés de l'autre. Je l'attendais, cette lumière. Et je demanderais à mes proches d'argumentaient sur quel côté je devrais choisir. Peut-être que la nourriture sera illimité, là-bas ? C'est là que tout les détails se jouaient.
Je pensais également qu'une fois entre la vie et la mort, plusieurs portes- avant la lumière- se présentaient : celles où se logeaient nos plus beaux et malheureux souvenirs. Ceux durant notre enfance, adolescence, comme un diaporama, sauf que pour visionner chaque souvenir marquant, il suffisait d'ouvrir une porte, et la scène se déroulait sous nos yeux.
Mes préjugés sur la mort étaient donc construits sur les films et séries que j'ai pu voir. Qui dit que je ne verrais pas Mélinda de Ghost Whisperer m'accueillir en m'expliquant que je suis bel et bien mort, et que je devais trouver la paix en passant de l'autre côté ? On ne sait pas, on ne sait rien, c'est ça la vie: des questions sans réponses, ou alors de simples suppositions. Donc les gens croient à la fois tout à la fois rien. La vie après la mort, Dieu, les esprits, le surnaturel, la création du monde.. C'est en réfléchissant à tout ça qu'on se dit que, merde, on vit dans l'inconnu.
Je savais qu'elle allait venir la lumière. Sauf qu'à ce moment précis, elle me niquait plus les yeux qu'autre chose. Je les fermais soudainement, sortant un bruit plaintif de mes lippes. Il aurait pu au moins modifier le contraste. Des voix lointaines parvenaient jusqu'à moi. Des hommes, à ce que j'ai pu conclure, bien que la panique m'empêchait de me concentrer correctement. Je tentais encore une fois levé mon bras, mais cette fois je constatais que j'étais incapable de le faire : j'étais attaché.
_Monsieur Payne.
_Si je puis me permettre, il n'est pas encore apte.
_Dégagez cette fichue lumière, vous ne voyez pas que vous êtes entrain de l'aveugler ?
_Calmez vous, TOUS.
C'était la panique, pour moi, autant que pour eux. J'inspirais, j'expirais. J'inspirais de nouveau, j'expirais, calant moi-même ma respiration. Louis. Zayn. Ma mère. J'ouvrais soudainement les yeux, un peu trop vite puisque de fines étoiles apparaissaient dans mon champ de vision, signe de mon étourdi. Le calme autour de moi me surprenait. Avais-je imaginé toutes ces voix ? En tournant faiblement le visage j'eus ma réponse : j'étais entouré d'une dizaine d'hommes, tous vêtu d'une blouse blanche. En jetant un regard un peu plus loin, je remarquais que les murs n'étaient pas les murs dégueulasses et non esthétiques d'un hôpital. Attaché. Homme en blouse blanche. Il manquait plus qu'une camionnette, et j'aurais l'impression de me trouver dans un film de kidnapping et de viol. En voulant regarder de l'autre côté, donc en penchant mon visage à l'opposé, quelque chose me gênait. Sur mon crâne.
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Divertissement puéril. ZIAM. (1)
FanfictionParce qu'on est jeune et con, et que les décisions ne sont jamais bonnes. Réfléchissez avant d'en prendre une, promettez-le.