twenty one

3.1K 211 26
                                    

Je n'aurais pas dû fermer les yeux, parce que je n'avais plus aucune envie de les ouvrir par la suite. Je voulais les garder fermé à jamais.

"Considère ça comme un adieu, avait-il prononcé Zayn.

------------------------------
james bay - scars.
en boucle.

Mon coeur rattait un battement. Je n'osais pas bouger, ni parler. J'étais paralysé. Je venais d'assumer à moi-même, que ce que je ressentais envers le métis était loin d'être ce que je pensais. C'était de l'amour. Le sentiment fragile, éphémère, puissant, dangereux. Qui peut mettre en péril une vie, une personnalité. J'avais l'impression d'être ce rat, prit au piège alors qu'il s'était enfin décidé à chercher la nourriture. À livrer sa vie pour pouvoir obtenir ce qu'il souhaite.
Faut croire que ce rat n'a pas prit la peine de réfléchir, qu'il s'est lancé de lui-même dans la trappe.
J'ouvrais les yeux, doucement, essayant de laisser aucun sentiment se dévoiler à travers mon regard.

Dur quand le regard est comparé au reflet de notre âme.

"Pardon ?

-J'ai dit de considérer ça comme un adieu.

-Comme un adieu t'as dis ? T'es bien sûr de toi ?"

Ma mâchoire s'était contractée, en même temps que mes poings se sont serrés. Et il l'avait remarqué. Et il savait aussi que s'il le fallait, mon poing allait atterrir sur son visage.

"Écoute, calme-toi. C'est le meilleur pour nous deux, de se dire adieu.

-Pour nous deux ou pour toi ? À ce que je sache on est deux, là, et le seul qui vient de fuir, en parlant d'adieu, c'est toi. Je n'ai donc pas mon mot à dire ?"

La fin de ma phrase était un peu plus faible dû à ma voix qui s'était brisé en chemin. On apprend aux hommes à ne pas pleurer. Parce que les hommes sont forts, ils assument. Mais les hommes sont des humains. Autant que les femmes. Dire que les hommes doivent garder leur dignité, ce serait considéré que les femmes ne doivent pas forcément le faire. Je n'ai jamais comprit pourquoi il y a cette différence entre hommes et femmes. Parce que un a un sexe masculin, et l'autre un sexe féminin qu'on doit changer les principes ?

Tout ce que je voulais à cet instant, c'est garder le métis près de moi. Peu importe ce que ça coûterait. J'étais prêt à faire tous les sacrifices du monde. J'étais fatigué. Fatigué de faire des efforts. Fatigué psychologiquement avec tout ce que j'ai pu enduré depuis le petit jeu entre nous. J'en avais marre, j'étais à bout. Et je ne faisais rien pour le cacher. Je n'avais ni la force, ni l'envie. C'est comme si l'enfant revenait à ce moment là, vulnérable, faible. Cet enfant qui pensait qu'à présent aux ténèbres.
Une larme s'échappait, roulait sur ma joue, pour retomber sur la commissure de mes lèvres, un goût désagréable.

"Tu sais, pendant ce baiser.., repris-je, je pensais à ce qu'on était. Que, le putain d'hetero que j'étais, il était tombé amoureux de toi. Pourtant, il a tout fait pour ne pas l'être. Il t'a détesté, il t'a ignoré. Il pensait avoir le contrôle de tout ça. Il pensait que le seul qui finirait briser dans cette histoire, ça serait toi. Parce que tu étais le premier à jouer. Le premier à provoquer, le premier à jouer avec le feu. "

Je reniflais, plusieurs fois. J'avais sans doute les yeux rouges, tant je me retenais de pleurer davantage.

Ça fait mal de ressentir, ça te prend par le ventre, par la gorge, c'est douloureux.

"Puis finalement, tu m'as brûlé. Enfin, non, pardon, tu m'as anéanti. Je me suis jamais senti comme ça, aussi sensible. Je suis une bonne proie. Faut croire que tu m'as bien choisis. Je te félicite, bravo. Tu vas faire quoi maintenant ?" Un rire nerveux s'échappait d'entre mes lèvres. "Me dire adieu encore et encore ? Me voir dans un état pitoyable comme maintenant ? Je te fais pitier ?"

Je connaissais la réponse. Bien-sûr que je l'a connaissais. Je la voyais dans ses yeux.

"C'est toi qui me fait pitier. Tu me déçois, Zayn."

Je n'ai jamais aimé le silence. Ça ne faisait qu'empirer mon état. Je me sentais seul, comme un moins que rien. Je ne savais aucunement ce qui se passait dans son esprit, s'il était touché, s'il regrettait, s'il était heureux, triste, en colère. Je ne savais rien. Je suis dans l'attente. Dans l'attente d'une réponse, plaisante ou non, je m'en fichais à l'instant. Juste un mot, j'avais besoin. On se regardait. Droit dans les yeux. Et se fut le premier à fuir mon regard.

"Donc, c'est sensé être ça notre fin ? Se dire adieu, et s'oublier ? On était quoi ? Un jeu ? Un passe temps ? Ou une histoire d'amour ?"

Je n'avais plus aucun espoir pour obtenir une réponse. Alors je continuais. Qu'avais-je à perdre de toute façon ?

J'avais déjà tout perdu.

Je m'apprêtai à dire quelque chose. Quelque chose d'insensé. Réaliste mais fou. Je baissais le regard, fixant le sol, d'un oeil pensif et perdu. Je pesais le pour et le contre de mes futurs paroles. Si le dire était une bonne idée. Ou si le dire m'emmènerai à ma perte.
Je pris mon courage à deux mains.
Je pris mon désespoir à deux mains.

"Je t'aime, Malik."

Mon coeur se serrait soudainement, avec une douleur incroyable. Encore plus impressionnante que je ne l'aurais cru. Et c'est suite à ce que je venais de ressentir, que je décidais de sortir. Cette douleur refusant de prendre fuite, comme moi j'avais l'habitude de faire. Je passais devant les gars, encore les yeux défoncés, rouges, les yeux d'un homme malheureux et à bout.
Mais je m'en fichais de tout en ce moment même.
J'enculais le monde, les gens, les principes, les clichés et l'amour.
Surtout l'amour.
Surtout Zayn.

Quand je sortais, j'eus pour la première fois depuis longtemps, de la chance. Ni Louis, ni autre, était là. J'étais seul. Et peut-être la solitude m'a rendu mal, il y a quelques minutes, à cet instant c'est tout ce que je souhaitais, tout ce que je rêvais. Et tout ce que j'aurais.

-------------------------------

Je suis en pleine écriture d'une nouvelle fiction, autre que ziam, cette fois-ci, mais gay, toujours. "Doux désir." Besoin d'un peu de lecteurs.

Et, je suis preneuse pour des idées, pour la suite de Divertissement Puéril. Proposez !

Divertissement puéril. ZIAM. (1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant