Chapitre 3

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Il est presque sept heure. Je m'agrippe à l'échelle, pour monter sur le toit. J'espère que le garçon ne sera pas ici, j'ai envie d'être seule.
Quand j'arrive en haut, je sens le vent me fouetter le visage. Je referme la trappe et je respire l'air à plein poumon. La ville est belle, grande et vaste. Le soleil est encore dans le ciel, en ce mois de septembre.
Je m'apprête à m'asseoir quand j'entends un bruit.
La trappe se soulève et le garçon apparaît. Mon cœur s'arrête soudainement, j'arrête de respirer quelques secondes. Chaque endroit où je vais, il est là. Jamais pourrais-je être seule ? Il me sourit, toujours ce petit sourire en coin qui me déstabilise. Je veux être seule, je veux que tu disparaisses.
Personne ne monte ici, alors pourquoi toi ?
Il se lève, il est à contre jour et je ne distingue que sa grande silhouette. Il s'approche de moi, il tient son calepin dans sa main, toujours ce calepin noir.
Il me fixe, comme à son habitude. J'essaye d'éviter son regard mais c'est strictement impossible, ses yeux me transpercent au plus profond de moi.
Cette fois ci, je dois parler. Alors je le fais...
-Salut, Yannis.
Ma voix sonne faux, je tremble. Pourquoi je ressens toute ces choses ? C'est très étrange. J'ai envie qu'il disparaisse mais j'ai aussi envie qu'il reste.
-Salut, heu... Je connais pas ton nom, dit-il en bégayant.
J'esquisse un sourire et je répond fermement :
-Lydia. Mon nom est Lydia.
Il s'avance encore.
-Alors euh... Lydia, pourquoi viens-tu ici ?
-Je pourrais te poser la même question.
Je répond sèchement, presque méchamment, je ne contrôle pas ce que je dis.
-Bon, on s'assoit ?
Je le regarde, méfiante. Dois-je lui accorder ma confiance ? Je ne sais rien de lui... Malgré tout, j'accepte de m'asseoir à ses côtés pour discuter.
-Oui.
On s'assoit, les jambes pendante dans le vide. La ville me tend ses bras, je l'observe avec le sourire aux lèvres. Un instant, j'oublie presque la présence de Yannis et je retrouve la familiarité du haut de l'immeuble. J'ai l'impression d'être grande, forte...
Mais quand il me parle, je me sens toute petite.
-Tu n'as pas répondu à ma question, dit-il.
-Quelle question ?
Je fais un regard incrédule, je penche ma tête sur le coté.
-Pourquoi viens-tu ici, sur le toit ?
Je ris légèrement.
-Je t'ai dis que je pourrais te poser la même question. Ici, c'est mon refuge, un endroit où je me sens bien. Mais apparemment, tu y a élu domicile. En plus, je ne comprend pas... Tu n'habite même pas ici.
-Ah bon, qui te dis que je n'habite pas ici ? Car oui, j'habite au dernier étage de cette immeuble.
Face à cette révélation, je faillis tomber à la renverse.

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