Si près des étoiles | En réécriture |

Chapitre 30

Je dois prendre ce jeune homme par surprise, le pousser, ou bien l'assommer avant qu'il ne soit trop tard. Je me lève, doucement, sans les déranger. J'avance vers ce jeune homme, je me cache derrière lui.
Puis, avec toute la force qu'il me reste, je le pousse en avant.

Je me réveille, encore secoué par la suite du rêve. Ce rêve qui se raccourcit à chaque fois, de plus en plus. C'est déjà un miracle que le rêve ne s'efface pas à mon réveil, je dois dire.
Listons les suspects, ceux qui était sur le lieu de l'accident:
-Nassim, seulement lui.
C'est lui, j'en suis certaine, le rêve touche à sa fin, ça ne peut être que lui. Alex n'est pas mort de lui même, donc tous les suspects sont éliminés.
A part... Moi.
Mais ce n'est pas moi, je ne l'ai pas tué, dans le rêve j'ai bien vu que j'avais rien fait, et pourquoi faire du mal à mon ami ? Vraiment, ça n'aurait aucun sens.
C'est donc Nassim, le tueur.
Il faut vraiment que je parle à Yannis, à propos de Nassim, de son calepin, de mon amour envers lui.
J'ai envie de lui dire ces petits mots, j'ai envie de lui dire les trois mots qui rempliraient son cœur de bonheur. Je vais enfin oser lui dire que je l'aime.
Oui Yannis, je t'aime.

J'arrive au lycée accompagné par Finn, qui court rejoindre Kim. Il lui saute dans les bras, il la soulève dans les airs et elle rigole à ne plus en finir. J'ai la certitude qu'ils vont finir ensemble, ces deux là. Ils sont tellement mignons, quand on les regarde, on aurait presque l'impression que la vie est belle, sans encombre, ce qu'elle n'est pas évidemment.
Moi, je suis dans une foule de lycéen, devant le bâtiment, avec le calepin de Yannis dans ma main droite.
Je me prépare à lui dire ce que je veux lui dire.
« Yannis, je veux que tu saches que c'est pas grave que t'ai fait une connerie, et puis ta vie est tellement pas facile... Je t'aime Yannis »
Non, ce n'est pas bien, c'est trop bateau, sans intérêt.
« Yannis, ton passé a du être tellement dur... Je suis désolé pour Maria, pour ton père. Je m'en fou que t'ai fait une connerie. Je t'aime et c'est tout ce qui compte »
Je n'aime pas ça non plus.... Oh et puis mince, je trouverai quoi lui dire quand il sera devant moi. L'inspiration viendra, j'espère.

Yannis se tient devant moi, les yeux rougis. Je lui tend le carnet, avec un maigre sourire, un sourire qui lui fait comprendre que je suis désolée pour tout ce qu'il a traversé. Il attrape ma main, la caresse avec son pouce. Je lève les yeux vers son visage, je le fixe sans savoir quoi dire. Pourtant, ce n'est pas si dur que ça, de lui avouer mon amour, mais je ne sais pas, les mots restent coincés dans ma gorge.
Je m'approche de lui, de sorte à ce que nos front se touchent. Je sens son souffle dans mon cou, son odeur envahit mes narines.
-Yannis...
Je murmure son nom avec tendresse et il me sourit, m'encourageant à continuer.
-Je...
Je n'arrive pas à lui dire, c'est pourtant très facile, je ne comprend pas. Je pense que c'est l'émotion qui me submerge, surtout avec ce qu'il a vécu... J'ai encore du mal à croire qu'il y a quelques mois, il était en Syrie, sous les bombardements, dans un pays en guerre.
-Je...
Je pousse un long soupire d'exaspération.
-Je n'arrive pas à te dire ce que je voudrais... te dire.
Il fronce les sourcils.
-A propos du carnet ?
-Non, c'est autre chose. Le carnet, je l'ai lu, et tout ce que tu as traversé, c'est tellement horrible...
-Horrible, comme ce que je t'ai fait l'autre jour.
Je fais glisser ma main contre sa joue.
-Je ne t'en veux pas Yannis.
-Alors que voulais-tu me dire ?
Je souris et je l'embrasser, longuement. Je me détend, je m'abandonne à lui, je l'embrasse encore et encore. Il me comble de bonheur, à cet instant précis.
Mais finalement, c'est quoi l'amour ? C'est un sentiment qui nous prend à la gorge, il nous tord, il nous fait faire des choses insensées. Il arrive sans prévenir, parfois c'est le coup de foudre et parfois, on met un peu plus de temps à se rendre compte qu'on est amoureux. L'amour permet de faire des choses horribles comme des choses fabuleuse. On ne choisit pas la personne de qui on va tomber amoureux. Ce n'est pas par rapport à la beauté, c'est bien plus que ça. C'est pour le charme de la personne, son humour, sa gentillesse. Et toute les petites choses qui font que la personne nous attire.
Je ne suis pas en plein rêve, non. Je suis juste perdu dans le méandre de mes pensées, il me transporte, il s'est imposé dans mon cœur comme une guerre dans un pays, sans prévenir.
Je me détache de lui et enfin, je parviens à lui dire ce qui me brûlait les lèvres :
-Je t'aime Yannis.
-Oh, dit-il en souriant. Tant mieux, parce que moi aussi je t'aime Lydia. J'ai beaucoup aimé, l'autre jour, chez toi, cette nuit spécial que nous avons passé tous les deux.
Mon cœur bat à cent à l'heure.
-Et d'ailleurs, tu peux dénoncer mon frère, si... si c'est lui le tueur.
Je dois dénoncer Nassim, mais je ne veux pas faire de mal à Yannis, car en plus il tient beaucoup à sa famille.
-Je vais attendre un peu, même si je sais que c'est lui... Je vais attendre.
-Merci Lydia.

Je rentre chez moi, accompagné de Yannis. Je l'ai invité à dormir chez moi, il a accepté sans discuter.
Toute la soirée, nous discutons, nous nous regardons avec amour, nous nous embrassons, nous sommes heureux tous les deux.
Le soir, je m'endors dans ses bras.

Puis, avec toute la force qu'il me reste, je le pousse en avant.
Et il tombe, vers l'avant, encore une fois.

Le rêve se raccourcit vraiment, c'est très déconcertant. J'en ai marre de faire ce rêve horrible, je voudrai qu'il s'arrête pour de bon. J'ai poussé Nassim, qui est tombé en avant, alors comment Alex est-il mort ? Nassim s'est sans doute relevé, je suppose.

-Lydia, j'ai envie de t'embrasser.
Je sors de mes pensées et je me tourne vers Yannis, en riant. Malgré tout ce qu'il arrive en ce moment, avec toute cette histoire de meurtre, il arrive à me faire profiter de la vie.
-Alors fais-le, dis-je.
Il attrape mon visage entre ses mains et m'embrasse langoureusement.
C'est doux.
C'est chaud et c'est froid.
C'est agréable et extraordinaire.
C'est le plus beau baiser qu'il ne m'a jamais offert.
Je l'aime, vraiment, il compte beaucoup à mes yeux.

-Notre relation a été un peu compliqué, tu ne trouves pas ? D'abord, tu me fuyais ou du moins j'avais cette impression... Ensuite nous nous sommes embrassés, mais après tu m'as dit que tu pouvais pas, la vérité c'est parce que c'était à cause de Nassim. Ensuite, nous nous sommes embrassés, sur l'immeuble, intensément. Et on est allé baiser dans ta chambre.
De la bouche de Yannis s'échappe un rire.
-C'était fort ce soir là... J'ai aimé, je te l'avoue. Mais après, il y a eu encore cet histoire avec mon frère, je l'ai défendu, j'ai senti que ça te plaisait pas... J'ai fais des conneries aussi, parce que j'étais triste pour ma mère mais aussi pour toi quand j'y réfléchi. Maintenant, nous sommes de nouveau ensemble.... Enfin, sommes-nous en couple ?
Notre histoire a été compliqué, plus que compliqué mais je sais une chose, c'est que je l'aime. S'il nous défini comme un couple alors je ne vais pas me gêner pour dire le contraire.
-Yannis, je t'aime.
Il s'approche de moi, m'embrasse délicatement sur les lèvres avant de murmurer :
-Je suppose que ça veut dire oui.
Je hoche la tête en riant puis je me perd dans ses yeux pétillants de bonheur, le sourire aux lèvres.

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Un chapitre calme et reposant pour une fois ! Un peu d'amour pour nos deux petit tourtereaux *.*
Le prochain chapitre sera lui aussi reposant, même drôle.  Et celui d'encore après... Je dis rien héhé.
Il vous plait au moins ce chapitre ?

Je vous aimes, déjà plus de 500 vues sur si près des étoiles !
Bisous d'amour !