Si près des étoiles | En réécriture |

Chapitre 13

Nous arrivons à notre destination. Yannis gare la voiture et nous sortons de celle-ci. Ma tête me tourne quand j'aperçois le bâtiment. Je manque de tomber mais Yannis me rattrape une nouvelle fois. Je me retrouve dans ses bras et je lui souris. Sa chaleur me réchauffe et ses bras musclés me tiennent fermement. Je me relève et j'attrape mon portable dans ma poche. Je me dépêche de prendre des photos un peu partout : les façades, le sol, le lieu en son intégralité...
-On peut partir, c'est bon, dis-je.
Yannis me regarde en fronçant les sourcils.
-Je veux vite partir de ce lieu d'épouvante, c'est tout. J'ai fait ce que j'avais a faire...
-Mais il est que neuf heures ! On fait quoi maintenant ?me demande-t-il.
J'avance vers lui, très près, et je lui souris. Il recule, surpris de mon approche. J'éclate de rire mais je me reprend vite, je ne peux pas rire dans cette endroit, pas là où Alex est mort tout de même...
-Yannis, on a toute la journée devant nous et on a une voiture...
Il me sourit et demande :
-Où veux-tu en venir ?
Mais je sais qu'il connaît la réponse, je le sais grâce à son joli sourire gravé sur ses lèvres. Je commence à apprécier Yannis en tant qu'ami, il est plus gentil que ce que je pensais...
-Où veux-tu aller Yannis ? Aujourd'hui, tous les deux, toute la journée... Où veux-tu aller ?
Il fait mine de réfléchir mais il répond très rapidement :
-Sur le toit de l'immeuble.
-Mais on en vient !
Il rigole légèrement en me disant :
-En haut, je me sens bien.
Aujourd'hui, Yannis est très ouvert et me parle facilement. Ce n'est pas toujours le cas... J'avoue que je ne le comprend pas trop. Des fois il me semble intimidé et gêné mais aujourd'hui et l'autre jour, sur le toit, il est plutôt... Comment dire ? Dragueur ? Bavard ? Non, je n'irais pas jusqu'à dire qu'il est bavard mais il me parle sans bégayer et j'aime ça. Même quand il est timide, il a toujours ce petit sourire qui m'intimide mais qui me donne aussi du bonheur.
-Tu as raison, allons en haut de l'immeuble.
Suis-je déçue d'aller sur le toit alors que nous pourrions aller n'importe où, en voiture ? Un peu oui, je l'avoue.
Quand nous sommes en haut, nous nous asseyons au bord du vide. Les cheveux de Yannis ondulent avec le soleil, ses yeux sont encore plus profonds que d'habitude. Il est beau, je ne peux pas dire le contraire. Ses traits fins, son allure élancée, ses muscles saillants, son sourire si craquant...
Ce qui me fascine le plus, c'est son sourire.
Vraiment.
Je pourrais le fixer pendant des heures, ce sourire qui reflète tant d'émotions...
Oh mon dieu, suis-je en train de tomber amoureuse ?
-Lydia, tu sais, je t'aime bien.
Mon cœur explose dans ma poitrine et je ferme les yeux. Il m'aime bien...
Il balance une bombe, comme ça... Yannis, le problème, c'est que moi, je ne pense pas t'aimer. Je ne sais pas à vrai dire.
-Moi aussi je t'aime bien, je crois, dis-je.
Il me regarde fixement dans les yeux. Longtemps.
-Tu as les yeux... Presque orange, dit-il fasciné.
Je hoche la tête, mes yeux prennent une teinte orangé à la lumière du soleil.
-C'est... c'est... beau.
-Merci Yannis.
-C'est toi que je devrai remercier Lydia, dit-il en me prenant la main.
Pourquoi devrait-il me dire merci ? Je lui montre mon incompréhension alors il m'explique.
-J'étais seul en arrivant à ce lycée... Et tu es venue vers moi, enfin, pas tout à fait, disons que le destin nous a réuni. Et je t'aime beaucoup, t'es une super amie.
Il me voit comme... Une amie. Suis-je déçue ? Non, au contraire, je crois même que je suis soulagée.
-T'es aussi un bon ami Yannis, surtout en ce moment... Émilie et Florian se foutent de moi depuis quelques jours...
Il semble étonné.
-Pourtant vous aviez l'air super proche...
Je hoche la tête en ravalant quelques larmes qui menacent de sortir. Mes amis me manquent.
-Donc t'es toute seule ?
-Pas vraiment, j'ai rencontré une fille nommé Kim et puis... je t'ai toi Yannis.
Il sourit quand je prononce son nom.
Soudain, le téléphone de Yannis vibre dans sa poche. Il consulte le message qu'il vient de recevoir et il parait effrayé. Son sourire s'efface et je le vois rédiger une réponse à toute vitesse.
-Faut que je rentre chez moi, je...je...j'ai un problème...
Il perd toute son assurance, tout d'un coup. Ce garçon est vraiment étrange, j'ai l'impression que quelque chose m'échappe.
-Mais enfin Yannis ! Tes parents ne sont pas censé savoir que tu es au lycée ? Tu vois ce que je veux dire ? Ils peuvent pas te demander de venir, logiquement...
Il secoue la tête avec l'air de dire « tu ne comprends rien ».
-Si Lydia, si. Tu ne me connais pas, d'accord ? Tu sais pas ce qui se passe chez moi. Donc je dois rentrer, salut.
Sa voix tremble et je vois ses épaules s'affaisser. Il se dirige vers la trappe et descend l'échelle à toute vitesse. Je sais qu'il ne veut pas que je le suive, mais je le fais quand même. Discrètement, je marche derrière lui. Il ne me voit pas, il ouvre la porte de chez lui. Tout d'un coup, des cris fusent.