Chapitre 15

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Je me balade dans les rues bondées, en écoutant de la musique. Il faut que j'attende cinq heures pour pouvoir rentrer chez moi sinon ma mère saura que je ne suis pas allé en cours. Alors j'observe autour de moi, les passants.
Ils sont tous différent.
Il y a des petits et des grands, des noirs et des blancs, des arabes et des asiatiques, des chauves et des chevelues, des enfants et des adultes, des gros et des maigres, des salariés et des SDF...
Il y a de tout et c'est ce que j'aime.
J'aime les différences et je déteste ceux qui les critiquent. Il nous faut de la diversité dans ce monde, vous ne trouvez pas ?
Prenez la terre et mettez-y des hommes, des femmes, des enfants. Habillez-les tous pareil, imaginez qu'ils se ressemblent tous comme deux gouttes d'eau.
Maintenant, réfléchissez.
Est-ce que cela serait bien ? Intéressant ? Aimeriez-vous voir toujours les mêmes personnes ? Bien sûr que non, il faut des différences pour vivre, pour se reconnaître.
Pour s'aimer.
Alors que pensez-vous de la discrimination ? Est-ce normal ? Je ne pense pas, les différences sont humaine tout comme l'erreur en est une. Mais pourquoi des regards haineux envers certaines personnes pour leur physique ? Parfois, je ne comprend pas.
J'aimerais comprendre.
Le monde, c'est une infinité de personnes, toute différente les unes des autres. Comment définir quelqu'un ? Je crois que l'on ne peut pas, chaque individu est unique, il est indescriptible. Nous avons tous des qualités, des défauts, un physique, des valeurs, une mentalité, personne ne peut nous enlever ça.
On ne peut pas définir quelqu'un par sa couleur, sa religion, son sexe, sa taille, sa sexualité. Nous sommes tous différent et c'est ce qui est beau n'est-ce pas ?

Quand il est cinq heures et que je suis enfin chez moi, je peux entendre des cris à l'étage du dessus. C'est forcément Yannis et Nassim, deux frères qui pourtant se détestent. Ils se ressemblent dans le physique mais dans le mental, c'est le contraire. Ce sont deux opposés, on peut définir Yannis comme un océan, calme par moment, plus agité parfois. Quant à Nassim, je dirais plutôt qu'il se symbolise par des flammes, c'est un être perfide, envoûtant mais sournois, et seul un sourire de sa part pourrait réussir à nous faire succomber.
Je commence à comprendre le caractère de Yannis, sa timidité par moment. C'est à cause de sa situation instable avec son frère, je suppose. Il faudra que je lui parle pour m'explique un peu ce qu'il se passe avec sa famille.

Je dépose mon sac dans le salon quand je m'aperçois que quelqu'un m'attend.
L'officier de police qui était venu hier, je lui avais dit de revenir.
J'avais complètement oublié.
-Lydia, assis-toi, je t'en pris.
Je soupire.
-Qu'est-ce que vous me voulez encore ?dis-je sèchement.
Il fronce les sourcils et dit simplement :
-Je veux des réponses.
-Vous en aurez pas, rétorqué-je.
J'ai l'esprit embrouillé, je n'ai pas envie de subir un interrogatoire qui ne servira à rien mise à part remuer le couteau dans la plaie. Je pense soudainement à Nassim, il voulait que je l'embrasse. Il l'aurait fait si Yannis n'était pas arrivé à temps. La question que je me pose est celle-ci : Est-ce que je l'aurais laissé m'embrasser ?
-Écoute Lydia, hier, tu m'as dit de venir, reprend le policier.
Je n'aurais jamais lui dire de revenir, c'était une grosse erreur. En plus, je lui ai dit que je savais des choses.
Putain.
-C'est vrai, dis-je d'un ton neutre.
-Donc j'aimerais savoir ce que tu sais pour que l'enquête puisse avancer.
Je hausse les épaules et je commence à enrouler mes cheveux autour de mes doigts. Je l'ignore.
-Lydia ! Ton ami est mort, tu n'as donc pas envie de savoir ?
Je continue de l'ignorer.
-Il a été assassiné, il a reçu un coup dans la nuque et tu étais avec lui ! Tu étais aussi une victime ! Tu ne veux pas savoir ?
Je ne dis rien.
-Alex a été retrouvé dans une flaque de sang ! Bon et puis tu sais quoi ? J'ai autre chose à faire que résoudre une enquête sur un adolescent qui était l'ami d'une dingue !
Je me lève, le rouge aux joues. Je donne un coup de pied dans la table qui se renverse dans un bruit sourd. Je hurle :
-Moi, je suis dingue ?
Il soupire.
-Non mais vous vous prenez pour qui bordel ? J'ai perdu mon ami, celui que j'aimais le plus au monde ! Je l'aimais, d'accord ? Et je suis comment dire, terriblement triste ! Vous osez dire que je suis dingue ? Mais c'est quoi votre problème ? Vous voulez des réponses pour votre putain d'enquête qui ne mène à rien ? Ben tiens, je vais vous en donner ! J'ai fais des rêves. Dans ces rêves vous voulez savoir ce qu'il s'est passé ? Je suppose que oui. Mais pour que je vous les raconte, il faut s'excuser auprès de moi. Tout de suite.
-Je suis désolé, c'est juste que... J'ai toujours résolu mes enquêtes...
Je le fixe avec un regard haineux. Tout ce qui l'intéresse, c'est réussir son boulot. Il s'en fiche d'une pauvre fille qui a perdu celui qu'elle aimait ? Alex était plus qu'un ami mais ça il ne le sait pas. Si nous avions eu du temps, on aurait fini ensemble, j'en suis sûr.
-Mes rêves ne vont pas trop vous servir mais je vous les racontent quand même.
Je me rassois et essaye de me calmer. Je lui conte mes deux rêves et il affirme qu'ils ne lui servent pas à grand chose.
Je lui dis, c'est mieux que rien.
Il me répond, préviens moi quand tu auras la suite de tes rêves, s'ils se poursuivent.
Je lui promet que oui parce que je pense qu'il peut lui aussi m'apporter des réponses.
Peut-être ai-je fait une grave erreur, j'en sais rien. Il vaut mieux tenter quelque chose même si cela n'aboutit à rien du tout.

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