Chapitre 38

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Une partie de ce chapitre peut choquer certain, vous pouvez la passer. 
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Juste l'hôpital, juste son odeur, sa couleur, sa répercussion sur mon humeur, il n'y a plus que ça désormais. Florent n'est qu'un passe temps, c'est triste de le dire comme ça, mais c'est la vérité.
Trois semaines que je suis ici.
Trois semaines que ma vie est ruinée.
Mes études sont fichues, je n'aurais pas mon bac, je ne fêterais pas la fin du lycée pour la simple et bonne raison que je vais redoubler. J'ai envie de crier, sortez moi d'ici ! Sortez moi de cet endroit qui rend fou ! Je dois rester encore deux semaines, ce n'est peut-être pas énorme mais déjà que trois semaines m'ont paru durer l'éternité, alors... Je ne vais pas tenir. Je vais m'effondrer et personne ne sera là pour me relever. Je suis perdue, mes sentiments s'entrechoquent, ils se battent, luttant pour subsister dans mon esprit. La tristesse et la solitude sont très présentes mais il y en a tellement d'autres.
La porte s'ouvre dans un bruit sourd et Florent rentre dans la pièce en souriant.
-Lydia !
Florent n'est certes qu'un passe temps, mais on peut dire qu'il m'occupe bien.
-Quand tu sortiras de l'hôpital, on se reverra ? demanda-t-il.
Je lui souris pour lui indiquer qu'on pourra se revoir mais je me rappelle qu'il est aveugle et je me sens honteuse.
-Oui, oui !
-Tu as le droit de dire non, dit-il tristement. Tu as mis du temps à répondre et en général, ça veut dire non.
-Non ! Enfin je veux dire oui, enfin... Je veux bien qu'on se revoit ! J'avais souris en fait mais tu ne pouvais pas le voir...
Son visage se décompose à mes mots.
-Tu n'es pas content ?
-Si, mais j'en ai marre de rien voir, putain, j'en peux plus d'être aveugle.
-Tu es aveugle de naissance ou bien c'est dû à un accident ?
Il vient s'asseoir à mes côté sur le lit et je replie mes genoux contre ma poitrine, attendant qu'il parle.
-C'est pas de naissance, c'est... en fait, j'ai perdu un œil après l'autre.
Je me rend même pas compte comment être aveugle doit être horrible. Ne plus rien voir... je n'ose pas imaginer. Avouez-le, vous avez déjà essayé au moins une fois de fermer les yeux et d'avancer pour éprouver ce que ressens un aveugle, c'est juste impossible de vivre comme ça. C'est vrai, on s'y habitue, mais quand ce n'est pas de naissance...
-Donc, le premier œil, le droit, c'était au collège... On faisait du javelot et on avait tous lancé notre javelot donc on est allé le chercher... Et ce connard de Lilian n'avait pas lancé le sien et il me l'a envoyé dessus... Je te laisse deviner la suite ? La pointe s'est enfoncé dans mon œil dans un cri de douleur de ma part. Je ne voyais plus rien de ce côté mais je pouvais supporter ! Le deuxième... Toujours au collège, un gars m'a insulté, faut dire que j'étais le bouc émissaire sur lequel tout le monde se défoulait. Il m'a frappé, insulté, frappé, insulté, frappé... Ma tête a heurté un banc.
Je ne peux pas m'empêcher de penser au soir où Alex a perdu la vie et quelques larmes perlent au creux de mes yeux.
-Petit à petit, suite à l'impact, j'ai perdu la vue à l'œil gauche et c'était pire que l'autre parce que chaque jour, ma vu se dégradait. Après, je me suis... suicidé, enfin non, mais j'ai tenté. Et voilà pourquoi je suis là.
Je reste bouche bée devant lui sans rien dire, sans rien faire.
-Lydia ?
-Je suis désolé pour toi Florent...
-Oh non, ne sois pas désolé. Et toi, pourquoi es-tu ici d'ailleurs ?
Je fixe mes pieds, pour montrer mon malaise mais encore une fois, j'oublie qu'il ne me voit pas.
-Je ne veux pas en parler...
Ma voix se brise sur la fin, et les larmes coulent à flot sur mes joues. Je viens me réfugier dans les bras du jeune homme qui paraît étonné de mon geste, mais d'un mouvement hésitant, il m'entoure de ses bras et me serre contre lui.
-Dis-moi, ça peut faire du bien, me dit-il.
-Je... j'ai tué mon ami par accident, je crois...et j'ai des troubles... désormais.
Il sourit tristement, les yeux ailleurs, avant de me resserrer contre lui.
-J'ai jamais serré une fille contre moi, avoue-t-il.
-Juste, pour ne pas que tu ne te fasses des idées, dis-je entre deux sanglot, j'ai un copain.
Il soupire et on se met à rigoler, la situation est très étrange. Les rires se mélangent aux larmes, nos yeux bouffis se plissent tellement nous rions.
Depuis combien de temps n'ai-je pas rigoler ?
Depuis combien de temps ne me suis-je pas sentit aussi bien ?
-Lydia, ça doit être dur ton histoire... je compatis. Tu dois rester forte et surtout, ne pas repousser ceux qui tiennent à toi même s'ils ont fait des conneries.
Florian, je dois voir Florian.

Chapitre 25.


L'air frai me caresse la visage et je respire à plein poumon. Je suis libre ! Ma mère est venue signé les papiers et maintenant, nous voilà à la maison, me voilà sur l'immeuble. J'ai donné rendez-vous à Yannis sur le toit, j'ai terriblement envie de le voir. Oh mon dieu, plus que quelques minutes et je le reverrais.
J'observe la ville et je sens les larmes me monter aux yeux tellement je suis émue. Ce n'est qu'une ville et pourtant, à côté de l'hôpital, ça me paraît si beau. Les immeubles sont de hauteurs différentes, les passants sont minuscules vu d'en haut et les lumières clignotent devant mes yeux émerveillés. Il fait presque nuit.
-Lydia !
Je me retourne et j'aperçois Yannis, un bouquet à la main avec de jolies roses rouges et blanches. Je ne peux m'empêcher de sourire et de me mordre la lèvre.
-Oh mon dieu Yannis...
Il me saute dans les bras, laissant tomber le bouquet sur le sol, nous piétinons ce dernier dans notre étreinte mais ça n'a pas d'importance. Je le serre de tout mes forces, le plus fort que je peux, je ne veux pas le lâcher.
-Ne m'abandonne plus comme ça mon cœur...
Un sourire orne mon visage, toute ses petites attentions m'avaient tellement manqués... Tout simplement, il m'avait manqué. Plus que quiconque.
Yannis se sépare de moi et attrape mon visage entre ses mains avant de l'embrasser langoureusement, et je m'abandonne à ce baiser, le laissant s'emparer de mon être, le laissant contrôler mes émotions. J'ai envie de plus, oui, beaucoup plus, et je me rappelle ce que m'avait dit Yannis quand je m'étais évadé pour venir le voir. Lui aussi a envie de plus.
Cette fois-ci, il n'y a pas les étoiles dans le ciel comme la première fois où nous avons fait l'amour, mais pourtant j'ai l'impression qu'elles sont tout près, nous sommes dans notre bulle, si près des étoiles et de l'immensité de l'univers...
Il mordille gentiment mon oreille et je pousse un petit gémissement avant qu'un grand sourire s'étire sur mon visage. Ses mains passent sous mon tee-shirt mais il ne me le retire pas, il me murmure :
-On ferait mieux de descendre si on veut faire ce qu'on veut faire...
Sa voix est magnifique, et étonnement sexy, mon dieu, il va finir par me tuer.

Nous sommes désormais dans ma chambre, Finn est dans le salon avec ma mère et je sais qu'ils vont nous entendre mais je m'en fiche, j'ai envie de Yannis, j'ai besoin de lui. C'est grâce à lui si je suis encore là, en vie, sinon j'en aurais déjà fini avec mon existence.
Je m'allonge sur le lit et il se positionne au dessus de moi, il retire mon tee-shirt, puis le siens, et le reste y passe aussi si bien que nous sommes nus l'un devant l'autre. Je me mord la lèvre en observant son corps de rêve et il me sourit avant de déposer un baiser sur mon ventre, il remonte et embrasse mes deux seins, je caresse son torse en même temps.
-Yannis, je t'aime tellement...
Il se stoppe dans son activité avant de me répondre :
-Moi aussi, oh oui, moi aussi je t'aime Lydia...
Cette fois-ci, il enfile le préservatif, n'en pouvant plus, et il commence à me pénétrer.
Ça ne fait que commencer...

Yannis me serre fort contre lui, de ses bras musclés. Il entoure mon corps et ça me rassure, je me sens protégée et bien avec lui. Je n'ai pas envie que cela cesse, je veux rester dans ses bras pour l'éternité et ne plus penser à tout mes problèmes plus compliqués les uns que les autres...

Il dort, mon amour dort, ses paupières sont fermées et il somnole comme un bébé. Sa respiration est régulière, si calme, il a l'air de se sentir bien. Je l'observe pendant quoi, trente minutes, une heure ? Je ne compte plus, sérieusement. Je suis interrompu dans ma contemplation par un coup de sonnette. Je me dégage des bras de mon copain en soufflant et j'enfile des habits à la va-vite. La sonnette résonne une nouvelle fois, pourquoi ma mère n'ouvre pas la porte ? Je sors donc de ma chambre et accours vers l'entrée.
-Nous sommes tellement désolés Lydia...
Et à cet instant, peut importe ce qu'ils ont fait, ils sont là, devant mes yeux, et je les aime. Émilie et Florian.

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Hey !
Alors, ce chapitre ? Il arrive en retard, je sais, désolé ! J'espère au moins qu'il vous plaît, et on retrouve enfin les deux tourtereaux ;)

On est presque à 1k, wowwww *_*

merci merci merciiii !

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